Il crachinait encore sur Musard mardi. Nous étions nombreux pourtant. Le crachin est plus redoutable certains mardis. Allez savoir pourquoi ? Guitou mena d’emblée ses troupes au sommet. Depuis qu’il a franchi l’Aconcagua, Guitou n’a plus les pieds sur terre. Il tutoie les cimes. Les cimes aussi connaissent des faiblesses. Et Guitou revint sur terre. Après une ribambelle d’essais, les siens subirent la loi des autres, une loi terrible, implacable. Guitou est humble et, se tournant vers Gwen, il lui chuchota ces versets du Psaume 119 : « Combien j’aime ta loi, /tous les jours je la médite. » Gwen le moqua, et d’une main auguste lança ses hordes à l’assaut de la terre promise. Frôlant Guitou, il lui asséna d’un ton aigre : « Des laboureurs ont labouré mon dos,/ils ont tracé de longs sillons. (Ps.129) Le temps de la vengeance est venu. » Guitou ne lui en tint pas rigueur et d’un large sourire, ruisselant d’amour, il dit : « Ta parole est une lampe pour mes pas,/ une lumière pour mon sentier. »(119). Epuisés, fourbus, les castors regagnèrent les vestiaires, Guitou et Gwen bras dessus bras dessous. Seul Dudu regimbait. « Je t’en foutrais des psaumes maugréait-il. S’ils en veulent du psaume on va leur en donnait. Tiens, prenez celui-là dans la gueule : « Jusqu’à quand jugerez-vous de travers/en favorisant les coupables ? » (Ps 82), moi, j’en ai plein le cul des travers. Au rugby, comme dans la vie, il faut filer droit. »
Arnaud avait convié les bienfaiteurs du trou à son repas. Il dit : « Si le Seigneur ne bâtit la maison,/ses bâtisseurs travaillent pour rien. » (Ps127). Je suis le Seigneur, les bâtisseurs n’ont pas travaillé pour rien et par la grâce de nos bienfaiteurs, le trou nouveau est arrivé. » Et c’est tout naturellement qu’il nous servit des melons en entrée. Il y a comme un parfum d’été en ce début d’arrière-saison. Dans le prolongement du repas du Tarbais, Arnaud offrit en plat principal des nouilles, des nouilles torsadées, des nouilles torsadées carbonara. Et c’était bon. Jean-Pierre (Campech) en reprit, et Titi aussi. Il flotte comme un parfum d’enfance en ce début d’arrière-saison. Il est vrai que les jeunes pousses sont toujours plus nombreuses. Et c’est bien. Lolo était aux anges et poussait la chansonnette.
Vint le temps du lancer. Et ce fut le déluge, un fracas sans fin, l’Apocalypse. Il a un côté distroy le Président. Les bienfaiteurs étaient aux anges. D’autant que Lolo poussait encore la chansonnette et entonna l’hymne des castors. Les bienfaiteurs n’en pouvaient mais. Alors Arnaud prit la parole : « Oh ! quel plaisir, quel bonheur/de se trouver entre frères !/C’est comme l’huile qui parfume la tête,/ et descend sur la barbe,/sur la barbe d’Aaron, /qui descend sur le col de son vêtement. » (Ps.133) Pioupiou buvait les paroles d’Arnaud et me dit : « Mes couilles, tu ne m’avais pas dit que tu t’appelais Aaron. » « Mon Pioupiou lui répondis-je, si ce n’est moi, c’est donc mon frère, tourne-toi vers Perdigue. » « Ta parole est une lampe pour mes pas,/ une lumière pour mon sentier. » (Ps119) murmura un Baudet dévot en se tournant vers son président.
Après le bruit, le brie. Il se répandit sur les tables, un bon vieux brie de famille, coulant à souhait, onctueux, odorant en diable (le malin se niche jusque dans le brie). Et ce fut le temps des glaces, enfance oblige. Chocolat, vanille, rhum/raisin. C’est amusant : un trou neuf exaspère le retour à l’enfance. Pioupiou en profita pour se lancer dans un Père Abraham repris par l’assemblée. Les bienfaiteurs étaient heureux, certains d’avoir dispensé leurs bienfaits à bon escient. Le champagne coula à flot. Jacouille servit le café. Toujours pas de What Else. Le trou sans What Else n’est pas tout à fait le trou, fût-il remis à neuf. What Else revient !
A la semaine prochaine. Avec What Else.
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