Par Le Barde
Pas de terrain : le trou direct. Putain de pluie ! Le trou, c'est un peu comme le septième ciel, il se mérite. Sans les préalables du pré, il a un goût d'inachevé. Il fallait donc bien du talent à l'officiant d'un soir pour congédier notre amertume ! Et du talent il en a Alain.
Pour les jeunes pousses, qu'elles sachent, en guise de préliminaires, qu'Alain fut un parfait seconde ligne. Toujours à la besogne, adroit, dur au combat, d'une efficacité redoutable. Le rugby doit beaucoup aux sobres, à ceux qui s'épargnent les chemins de traverse pour aller à l'essentiel : la conquête. Alain est un conquérant.
Sur l'étal du trou, une kyrielle de bonnes choses : anchois, haddock, petits bouts de chou-fleur, concombres, carottes... Il y avait surtout des noix du Périgord, des noix de la maison Fajolles. Et autant de sauces pour agrémenter ce délicieux bric-à-brac. La main et le palais y trouvèrent leur comptant. Il y avait de l'enfance dans cette profusion. Et de la vodka. Ainsi levâmes-nous un verre satisfait à celui qui nous contentait avec abondance. Des chants russes s'élevèrent, le trou avait des allures de Bolchoï. Nous entamâmes Kalinka (« Калинка » en cyrillique, « Petite baie (d'obier) »), célèbre chant russe traditionnel qui a été écrit et composé en 1860 par Ivan Petrovitch Larionov (1830-1889)
Kalinka est une chanson d'amour poétique, amusante et coquine, dont il est impossible de traduire toutes les nuances à cause des expressions typiques russes utilisées et des double-sens volontairement introduits.
Pour les jeunes pousses, qu'elles sachent, en guise de préliminaires, qu'Alain fut un parfait seconde ligne. Toujours à la besogne, adroit, dur au combat, d'une efficacité redoutable. Le rugby doit beaucoup aux sobres, à ceux qui s'épargnent les chemins de traverse pour aller à l'essentiel : la conquête. Alain est un conquérant.
Sur l'étal du trou, une kyrielle de bonnes choses : anchois, haddock, petits bouts de chou-fleur, concombres, carottes... Il y avait surtout des noix du Périgord, des noix de la maison Fajolles. Et autant de sauces pour agrémenter ce délicieux bric-à-brac. La main et le palais y trouvèrent leur comptant. Il y avait de l'enfance dans cette profusion. Et de la vodka. Ainsi levâmes-nous un verre satisfait à celui qui nous contentait avec abondance. Des chants russes s'élevèrent, le trou avait des allures de Bolchoï. Nous entamâmes Kalinka (« Калинка » en cyrillique, « Petite baie (d'obier) »), célèbre chant russe traditionnel qui a été écrit et composé en 1860 par Ivan Petrovitch Larionov (1830-1889)
Kalinka est une chanson d'amour poétique, amusante et coquine, dont il est impossible de traduire toutes les nuances à cause des expressions typiques russes utilisées et des double-sens volontairement introduits.
Refrain :
Калинка, калинка, калинка моя!
В саду ягода малинка, малинка моя!
Ах, под сосною, под зеленою,
Спать положите вы меня!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Спать положите вы меня.
(Припев)
Ах, сосенушка ты зеленая,
Не шуми же надо мной!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Не шуми же надо мной!
(Припев)
Ах, красавица, душа-девица,
Полюби же ты меня!
Ай-люли, люли, ай-люли, люли,
Полюби же ты меня!
Pour ceux qui ne pratiquent pas la langue de Tolstoï, voilà la traduction :
Refrain :
Obier, obier, mon obier,
Dans le jardin, il y a des baies de framboises, ma petite framboise !
(Bis)
Sous le pin, sous la verdure,
Allongez-moi pour (y) dormir
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Allongez-moi pour(y) dormir.
(Refrain)
Ah, petit pin, toi qui es vert,
Ne fais donc pas de bruit au-dessus de moi !
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Ne fais donc pas de bruit au-dessus de moi !
(Refrain)
Ah, (ma) beauté, (ma) chère jeune fille,
Tombe donc amoureuse de moi !
Ah, liouli, liouli, ah liouli, liouli,
Tombe donc amoureuse de moi !
(Refrain)
Nous étions donc bien décidés à faire zapoï. Le "zapoï" est une technique spécifiquement russe qui consiste non pas à boire de façon étalée, mais à s'assommer violemment jusqu'à en tomber par terre. Mais la raison l’emporta.
Rien n'est simple comme vivre. Il suffit d'un peu de dinde et de quelques haricots verts pour enchanter le monde. La sobriété d'Alain est gage de prodigalité. Qu'il en soit loué. Ceux, trop nombreux, qui avaient négligé les grâces du trou, manquèrent le numéro de duettiste de Dudu et Guitou. Ils revisitèrent leur carrière. Et c'est tout un pan de l'histoire du rugby, qui est un peu l'histoire du monde, qui défila. Les matches à Lavelanet, les poires de Cholley qui valaient bien un coup de godasse, les rigueurs de Paul Biémouret, tout y passa. Et ce fut un régal. Guitou la godasse et Dudu la cigale, nos fringants cinquantenaires, s'en donnèrent à cœur joie sous l’œil émerveillé de Titi et de Peyo. Le temps n'a décidément pas de prises sur eux ; les légendes effacent le temps. Quelle est donc la fée qui accorde ses grâces à Dudu pour lui épargner les cheveux blancs consacrant notre entrée dans le monde des sages ? Guitou, lui, il n’est que grains de sel.
Alain décida que pas une assiette ne joncherait le sol. La mine gamine de Walid ne laissait rien présager de bon. C’est pourtant de la fée que vint la faute. Las, la fée n’est pas fée par hasard et l’assiette ne se brisa pas. Puis vinrent les tartes de l’amiral. Alain avait décidé de lui confier la petite touche finale. De petites tartes sans failles.
What Else honora ses responsabilités. Une belote de comptoir se dressa. Arnaud et Walid abusèrent des regards croisés et désabusèrent leurs compagnons de jeu. En sorte que la belote s’interrompit. Il ne restait plus aux rares castors qui peuplaient le trou qu’à regagner penauds leurs pénates.
1 commentaire:
Il y a comme un air de famille entre Ivan Petrovitch Larionov et le Barde !
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