27 avril 2015

Le cuistot de la semaine, C’est pas Jérôme qui prend l’amer, c’est la mer que prend Jérôme... tatatin…

Par Réglisse


Moi la mer, elle m’a pris je m’souviens un Mardi !
Nous étions bien peu ce mardi sur le pré des écoliers. La grille est fermée, normal puisque c’est les vacances. Il faut en cette période de laisser aller, être à la pointe des plans B. Pour avoir accès à la pelouse, le portail de secours est de rigueur. L’adresse code oblige. C’est notre Tarbais, associé à sa relève qui s’occupa d’accueillir les troupes. Le ballon de compagnie était à la sauce rochelaise. Un brin glissant pour nos mains de bordelais mais bon, il fera l’affaire. Les lignes sont réduites et nos deux recrues, jeunes et pleines d’énergie n’étaient pas de trop pour lancer les débats de la balle. Surtout au début, les règles expliquées, la ligne d’essai dévoilée et les voilà à l’image de leur père cherchant à prendre les intervalles dont seuls les castors ont le secret. La transmission commence ainsi. Le gros des troupes n’autorisa pas de poursuivre le devoir parental. L’apprentissage ne se fera plus en pratique mais en live. Dudu, Alain, Maxime, nous étions en petit nombre pour faire naître la fougue rugbystique à nos deux jeunes spectateurs. Gwen gérait les débats en s’interposant à sa manière entre chaque initiative de jeu. Il a sa technique bien à lui Gwen. Il est né dedans quand il était petit, ou nous pourrions dire qu’il est tombé dedans. Sa technique se joue dans les limites du raisonnable. Il flirte avec les lignes adverses. Il se fond malgré son physique, qui n’est pas gros lui non plus, mais bien imposant. L’ailier pour le déborder sait par avance qu’il devra rallonger sa course de quelques mètres pour atteindre son objectif. L’affronter  ou le contourner dans les deux cas ce sera dur pour le porteur de balle. C’est la technique du Gwen en défense. En attaque son jeu est de même imposant, il ne maitrise pas la feinte du blogger ou la prise d’intervalle de notre tarbais mais bon, il arrive à lancer Dudu, qui n’en demandait pas tant, derrière la ligne.
Une constante du nombre réduit est que nous courons plus. Même si la fée claqua son genou au début de la partie pour ouvrir à sa manière une tête de pont au trou. La fée est ainsi, il aime la balle mais il aime le trou. Les piliers ont du corps, ils tiennent la baraque. Ils savent se courber pour que l’édifice s’érige. Mais à l’occasion, la balle en main, le trou devant leur corps de masse les rappelle qu’ils ne sont pas dans la ligne de ¾ pour rien. Leur maille est une tâche ingrate. Une fois l’essai marqué, l’énergie nécessaire amène à des rappels ligamentaires non des moindres.  Les codes de la fée sont limités à une accélération, une prise d’intervalle et un essai. Une fois sa grille remplie, parfois dans le désordre ou en plusieurs fois, le plaisir des efforts accomplis, le corps se relâche, les vieilles douleurs s’expriment et l’appel du trou devient réconfort.
Les vestiaires, la douche, la papote, les lectures des mails et c’est la direction du trou. Pour les coureurs il est toujours rassurant de savoir que pendant que certains tâtent la miche d’autres la pétrissent. Un calendrier du tour de bouffe garantit une permanence culinaire mais bon apparemment le vieux 4 n’est pas au trou mais à Tours, et Jérome sera au trou sans que cela soit son tour. Un sacré tour de passe-passe !
Nous étions peu à la bouffe. Les joueurs et les vieux au total ça faisait peu. La tablée était à moitié remplie. Point d’hommes pour squatter le bar à défaut de places à table. Nous aurions pu utiliser plusieurs assiettes tellement il y avait de la place. Et pourtant notre hôte, le vieux 4 euh… pardon, Jérome a su dans l’adversité et dans l’urgence prévoir pour tous. La quantité y était mais bon, les castors sont en vacances. La table de réception était marine. Des pains de poissons dans leur collier de crevettes fraîches et des bulots par milliers nous firent rapidement oublier l’absence des copains. Tant pis pour la mise à la diète du vieux 4, ce soir c’est gambas à volonté. La mayonnaise, l’aïoli, le petit blanc, le rosé Sabite tout y était pour rappeler ce vieil adage « A bon appétit, pain à mer et vin aigre ». Les absents ont toujours tort  en  revanche ils garderont la ligne. Les produits sont frais, et en quantité. Une tournée, deux tournées, trois tournées, rien ne permit de vider les plats. Titi s’est livré, il sait mettre son corps à dure épreuve. Il me confia son secret de physique bel hellène dans un régime sain et varié qui nécessite beaucoup de bulot.  La balance est avec les vacanciers donc absente. Point de sons de couteau pour faire venir la suite tellement les fruits défendus étaient bons. Point de patatas tambièn car elles sont à Tours.  L’entrée est faite, une éternité de bonnes choses pour certains une masse de culpabilité pour d’autres. Et nous voilâmes (pas la face) au plat principal. Jérome est là ! Gwen est là ! Jean Phi est là aussi son stagiaire aussi… Dudu est là, le Tcho est là, Pépé est là… Ce soir c’est paëlla !
Jérôme reste dans la mer sa paella aussi. Appelée en Castillan paella de mariscos ou parfois paella marinera, cette paella de poisson & fruits de mer est sûrement la plus connue après la paella mixte.
La viande de la paella valenciana a été remplacée par des produits de la mer et l’eau de cuisson par un bouillon de poisson. C’est un riz cuisiné avec des poissons ou des fruits de mer, ou les deux.
Les couleurs de la paella sont rouges et jaunes, tout nous rappelle que l’Espagne n’est pas loin. Jean-Philippe explora même des pistes de terroir espagnol pour accompagner ces plaisirs de bouche. La poêle qui pour certains étymologistes a donné la paëlla était bien remplit et malgré les assauts d’un Gwen, d’un Dudu, de la Fée bien en forme le plat résista. Rien ne put nous faire regretter l’absence des patates. Jérôme a mis les bouchées doubles pour répondre à l’appel du trou et nous malgré nos bouchées doubles nous déclarâmes forfait.  Titi me confia une nouvelle fois que celui qui le battra à la paëlla n’est pas encornet. C’est un compétiteur Titi, il eut du mal à  lâcher la partie.  Gwen en mouilla son pantalon. Ce n’est pas tous les jours que nous sommes vaincus par une paëlla.
Le chant du fromage, le vol des assiettes, les constellations d’éclats. Jérome tient bien la baraque. Il lança une assiette pour le vieux 4 et une autre pour qu’on l’attrape ce qui donne au final une véritable hécatombe. Nul ne saura si le bris est à cause de l’absent ou de notre hôte. Les assiettes volantes resteront toujours neutres.
Un dessert pour la route, un gâteau chocolat, un gâteau au flan… Nous tentâmes de réanimer Titi repu, il n’en fallait pas plus pour faire appel au café. Le Get est lui aussi avec les vacanciers ou à Tours. Tout compte fait si nous comptons la présence des castors en kilo, Jérome a su compenser l’absence en multipliant par deux le poids de ses convives. Nous fûmes donc bien nombreux en kilo…
Le bar utilisa les dernières cartes. Les couche-tard prirent les dés en main. La nuit garda la direction du jour…

Aucun commentaire: