11 avril 2015

Le cuistot de la semaine, Scratch, scotch, crunch... Mardi Walid de roses!

Par...
Le toucher : Régis
Le flag : le barde
Le repas : entrée (le barde), plat de résistance (Régis), lancer d'assiette
(le barde), fromage (Régis), dessert (le barde), soirée (Régis et le barde)

Le toucher
Il est 20h00 sur le pré des écoliers. La ponctualité est de rigueur printanière chez les castors. Cela fait un moment que nous avons dépassé l’équinoxe, pour nous rapprocher doucement du solstice. Du coup les castors n’hibernent plus et c’est bien en masse que nous nous retrouvons sur le pré. Il est loin le solstice de l’hiver, où la nuit bat le jour et les castors la chamade. Le combat ne se fait plus dans une négociation entre le frileux qui sommeille en chacun de nous et le désir de titiller les intervalles. A quoi bon courir, il fait nuit, il fait froid, pas folle la bête allons directement au centre des choses donc au trou. Heureusement, le soleil commence à prendre des habitudes de couche tard. Les castors en herbe plus inspirés et motivés se retrouvent plus facilement pour jouer au fameux toucher. Le toucher se respecte. Il est bien ritualisé. Les troupes s’alignent. Ca commence souvent un petit trois contre trois. Puis la mitose organise un six contre six. Parfois une double mitose forme alors un douze contre douze. A partir de là, nous retournons l’aire de jeu à notre compte. Point de méiose, le toucher des castors ne rentre pas dans une dimension sexuée. Point d’interprétation psychanalytique à la sauvette sur la sexualisation d’un jeu de mains sans plaquage. Le toucher a cette caractéristique d’être perçu par les deux protagonistes. Un avantage certain pour développer un jeu de passe, de décalage et de faire vivre le ballon. Et surtout le toucher fait parler ! Point de ballon mort et de langue morte au toucher. Celui qui touche et celui qui est touché. Bref les deux le savent. Effleurer c’est toucher. Point d’allusion déplacée à notre toucher. Il est immuable, éternel. L’homme est devenu sapiens grâce à un fameux coup de pouce de dame nature. Sans pouce point de mains de sapiens donc point de toucher pour civiliser le poing final. Le toucher des castors fait partie de ces rites printanier qui célèbrent toute l’année la régression du jouer. Un paradigme perdu pour certain un vrai bonheur pour d’autres. Cependant le castor dans une quête nostalgique d’un jeu se languit d’un jeu de passe et de contact plus prononcé.


Le flag
Alors vint le temps du flag. Une première qui doit tout à Peyo. Nous étions donc tous ceints d'une ceinture bordée par deux rubans. Rouges pour les uns, bleus pour les autres. Le principe du flag est de substituer au toucher du corps l'arrachage d'un ruban. Il est plus difficile d'arracher un ruban que de toucher un corps. Plus le corps va vite, plus l'arrachage est délicat. Et comme c'était une première, ce fut un peu le bordel. Il fallait trouver nos marques. Peyo s'efforça bien d'arbitrer nos apprentissages. L'exercice fut périlleux. D'autant que les râleurs râlaient. Ils râlaient même beaucoup. On ne se refait pas. Au toucher comme au flag. Reste que ce fut un bon moment. Le flag est un peu un compromis
entre le plaquer et le toucher. Chacun pouvait y trouver son compte. Comment ne pas citer une fois encore JB. On peut ajouter à ses surnoms celui de Dominguin. Lorsqu'un adversaire s'approchait, mettait un genou à terre et d'une main leste saisissait le ruban. Du très grand art ! Du JB en somme. Amélie n'était pas en reste.
 

L'entrée
Walid était de bouffe. En fait, il était l'un des artisans de la bouffe. Ils étaient trois exceptionnellement à nous sustenter : Walid, Arnaud et Toto. La faute au bélier. Car en avril naissent les béliers. Tous trois sont d'avril. Contrairement à une idée reçue, les béliers ne se ressemblent pas. C'est un peu comme les hommes. Ce serait assez sot de croire que tous les hommes se ressemblent. Il faut dénicher derrière les mots ce qui fait la singularité de ce qu'ils nomment. Ainsi, Walid n'est pas Toto, Toto n'est pas Arnaud, donc Walid n'est pas Arnaud. Tous trois nés pourtant sous le signe du bélier. Une affaire de syllogisme en quelque sorte.

Ce qui réunit nos trois castors, c'est qu'ils sont nés en avril. En quoi, ils se ressemblent. Mais ce qui les différencie, c'est eux-mêmes. D'où ma proposition d'une logique indiscutable. Les hasards calendaires ne constituent pas une identité, tout au plus un trait d'union qui ne préjuge en rien de la personnalité de chacun. Et j'emmerde l'astrologie qui, sous prétexte d'une destinée commune liée aux astres, nient la distinction qui fait le charme de chaque être. Seul ce putain de ballon les rassemble, les noue, tisse entre eux un lien. Sauf à admettre que le ballon soit un astre, ce qu'il est à sa manière. On pourrait, dès lors créer une astrologie du rugby et proposer des signes adaptés. Par exemple : la mule (le vieux quatre), le drop (Titi ou moi-même), la passe (JB), l'échappée belle (Toto), etc,.

Pour en revenir à l'entrée, préparée par Toto, ce fut un pain de légumes au fromage frais : poivron, tomates aubergines pignons olives vertes. Du léger avant le lourd de Walid.


Le plat principal
A propos de tisser des liens, le mois d’Avril ne permet pas de se découvrir d’un fil. Par conséquent, Walid garda la patate. Walid connait ses compagnons qu’il fréquente et alimente depuis longues dates. Ils ne rigolent pas quand ils passent à table. Les hommes en coeur chantent la prière d’un Waaaaaalidd monumental. Il est bien là notre minaret, une tour sacrée de notre antre de bouffe. L’appel est fait et en avant le muezzin. Les contre-pieds à la retournée renversée il les garde pour le terrain. En revanche quand il est de bouffe, il la joue solide et surtout sans feinte. Le concept de l’Archi Parmentier est toujours un choix de roi. Nous retrouvons à chaque bouchée le plaisir du fait maison. Cette saveur exquise des pommes de terre qui nous donne la patate. Après un silence synonyme de bouches pleines, l’Archi devient parlementier. La magie de la gastronomie libanaise remasterisée par notre blogger est ainsi faite. Pour accompagner son plat notre blogger choisit un vin sans étiquette. Les images, il les conçoit. En revanche, notre blogger préfère le vin sans étiquette. Ce sont bien les cordonniers les plus mal chaussés. Les bouteilles partagées émoussaient nos moustaches, magnum oblige. « Le vin est bon, même très bon ! Mais ce n’est pas du Sabite ! » s’écria notre connaisseur de même nom. Nous ne cherchâmes pas à donner une étiquette à ce vin. Il était doux et bon à nos bouches. Les ferments avaient fait leurs œuvres, le bois de chênes leurs bains, le tout pour un véritable plaisir en bouche. Le vin sans étiquette, sans parti pris, un nouveau concept à la Walid. Alain y trouve un parfum de roses. Nous rappelons que le vendredi c’est Walid de roses… Perdigue grand nez à ses heures, approfondit cette saveur en retrouvant la date et lieu de cueillette en question. Son nez fleure bon la rosée matinale sur les pétales fraichement éclos. Il s’évada dans ses senteurs trempant ses lèvres plus que son nez dans ce breuvage digne des poèmes de Ronsard. Le confit, la patate, la rose, il en fallait pas plus à nos vieilles tours pour s’enrubanner. L’appel du muezzin que nenni, c’est bien la nostalgie d’un rugby d’antan. Nous avions bien nos 3 bonhommes en mêlée et emmêlés. Le Pépé en talonneur, les oreilles protégées par un scotch de combat, le Tcho à droite, et CrouCrou à gauche. Ils nous scotchèrent sur le coup en se scotchant mutuellement. Elle était belle l’idée : 3 hommes qui n’en faisait qu’un. Il fallut le doigté d’un coiffeur épilateur pour défaire les têtes emmêlées. Le tcho y laissa une paupière, le rugby est un sport (de verres) de contact. Il gagna une revanche une coupe au couteau. Du grand art ! La technique du flag en scratch n’est pas encore walidé par nos anciens momifiés dans cette affaire de scotch. Les flags sont bleus et rouges, nos anciens jouent en scotch orange.




Une fois épilés, les hommes en mêlée furent prêts pour accueillir les assiettes à fromage. Walid connait la chanson, le plaisir du lactée commence par la satellisation d’un certain nombre de préjugés. Si on lâche une assiette, elle tombe, Newton oblige. Si on la lance, elle vole et elle tombe. C’est toute la différence. Les chants sont là, les prières ont été faites. Walid balance les plats. Et c’est la voie lactée. Un sans faute pour notre blogger. Des assiettes furent sacrifiées, la nature de l’homme est ainsi faite. L’ambiance se posa pour déguster le fromage et son pain. Les Castors à peine remis de leur plaisir lactée virent s’isoler notre prez en cuisine. Il mandait un briquet. Titi feint de l’entendre chez lui les briquets sont sacrés. Il se tourna vers le muezzin pour le guider dans un autre compte à rebours. Les copains on peut compter sur eux comme on peut compter sur sa promise. Même si ce n’est pas pareil, les mathématiques font bon ménage pour les anniversaires. Titi on compte sur toi !

Tout commença aux accents d'un happy birthday. L'ombre se fit.Toto et Arnaud soufflèrent les deux bougies (4 et 0) posées sur deux gâteux distincts mais égaux en chocolat. Walid, par pudeur, se tenait à l'écart, entre Pépé et le Tcho. Pas de 51 pour notre libanais, né un 4 avril à Beyrouth. Puis la lumière revint. Arnaud versa avec une infinie délicatesse une crème anglaise maison sur nos quartiers de chocolat. Puis, il servit un champagne de circonstance.

La soirée
Elle s'éternisa et ce fut bon. Nous papotâmes beaucoup. D'autant que le Toulousain était là. C'est un maître papoteur le Toulousain, mais il ne parle jamais en vain. Une soirée bon enfant en somme. Comme on les aime. Les troupes se formèrent pour s’imprégner d’une philosophie de la nuit bien avancée. Les années passent, les générations se suivent le plaisir de parler est le même. Nous tentâmes d’associer les années aux événements. Peine perdu pour le Toulousain qui rattache à toutes choses une belle histoire. Les années il les oublie dans les histoires c’est une technique de toulousain. Le plaisir des mots et des contes sont plus efficace pour enivrer nos esprits et nous faire aimer la nuit.

Le temps passe, les années filent, les bougies se soufflent, la nuit câline. Et le castor compte… 

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