27 mai 2015

Tournoi de Flag au coqs rouges, Le Cocorico des Castors

Par Le Barde

Pourquoi les coqs sont rouges ? Est-ce une affaire de crête ? Si tel est le cas, pourquoi jeter l'exclusive sur la couleur d'un appendice ? Comme si l'appendice devait l'emporter sur le reste ! Une affaire de curés peut-être ? Allez savoir. Toujours est-il que nous étions à Moulerens, sur le terrain des coqs rouges.

L'occasion nous en était donnée par un tournoi de flag. Quatre équipes étaient conviées : les radis noirs, l'ASPTT, Orange et les Archis. Le flag se joue à huit. Comme les Archis et les radis noirs étaient vingt, l'on fit six équipes. Il y avait donc deux équipes de radis et deux équipes de castors. Et ce sont les deux équipes des Archis qui terminèrent aux deux premières places. Le flag nous va bien.

Le temps était beau. Pas un souffle de vent. Le pré était champêtre. Chaque partie n'excédait pas dix minutes. S'il y avait quelques vieux, il y avait surtout beaucoup de jeunes. Le flag est un compromis entre le toucher et le plaqué. Il taquine le XIII et autorise le raffut. Gwen eut été à son aise s'il avait été là. Mais Gwen n'était pas là. A la différence de Dudu, d'Hamilton, du beau Serge et d'une kyrielle de stagiaires. Si le ballon tomba un peu, les cannes étaient de sortie. Et ce qui devait arriver arriva. La terre promise s'ouvrait sans cesse sous l'œil de notre Moïse, Arnaud, qui, muni des tables de la loi, regardait ses petits à défaut de jouer du sifflet puisqu'il était vaguement commis à l'arbitrage. Jusqu'au terrible affrontement entre ses petits qui vit logiquement la une l'emporter sur la deux bien que la logique fut à deux doigts d'être renversée. La logique tient à peu de choses.

Perdigue fut prolixe en essais pour l'équipe dite une des castors. Don lui donna le change pour l'équipe dite deux. Un festival. Cannes oblige. Nous y reviendrons.

Les joutes achevées, les adversaires d'un soir gagnèrent la cahute où ils allaient festoyer. Tout commença, comme d'ordinaire, par quelques bierotes sans qui les après du rugby ne seraient rien. La conversation roula son cours sur le pied imprécis de Beauxis, les mystères de la fusion BO/Aviron qui n'aboutira, au bout du compte, qu'à l'addition de deux dettes. Le barbecue frémissait avec son cortège de ventrèche et de saucisses. Le président des radis noirs était à la baguette. Un vigneron des Côtes de Bourg, à la particule juste.

Trois longues tables. Peu de mélanges. A celle du préside, il fut beaucoup question de la palme du meilleur acteur décernée à Vincent Lindon au dernier festival de Cannes. Elle occupa d'interminables minutes. Seul Dudu ne semblait pas ému par cette récompense. Il est comme ça Dudu, il aime bien ronchonner. Il fut aussi question de François Valéry (pourquoi ?) et de Jean-Pierre François et les autres (pourquoi pas). Pauline Carton fut aussi évoquée par Titi (pourquoi Pauline Carton ?), et il y eut un long conciliabule sur Voltaire dont je maintiens qu'il ne casse pas trois pattes à un canard face à Rousseau.

Vinrent les récompenses. Dudu, en aîné, statut qu'il a, parfois, du mal à assumer, sauf lorsque les honneurs sont de sortie, donc, Dudu, reçut le trophée du gagnant : un jéroboam. Les autres n'eurent droit à rien. C'est ainsi, seuls les premiers sont récompensés. Il y a loin d'un tournoi de flag à la morale chrétienne. Ce qui, sur un terrain appartenant au clergé, la foutrait mal, si nous n'avions cure de ces autres appendices que sont les trophées et qui, s'ils illustrent la crête d'une compétition, ne sont que la trace matérielle d'une scène désormais effacée.

La soirée s'éternisa un peu. On se promit de remettre ça la saison prochaine. C'est le Préside qui l'a dit lors de son discours. A Victor Louis ou ailleurs.

En regagnant sa voiture, sous la voûte céleste et étoilée, Titi chantonnait Je te survivrai.

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