01 mai 2017

Le cuistot de Bouffe: Un sacré Coco !

Par Le Barde, Bardibulle et Bardatruc

 
C'était un soir couci-couça, gris de nuages. Un soir tristounet d'avril. Pour raviver le bon vieux temps, nous fûmes promis au terrain annexe. La petite vingtaine de castors était plutôt jeune si l'on excepte les quelques caciques qui ne dérogeraient pour rien au monde à leur us et coutumes. Et même très jeune puisque Pioupiou vint avec son petit. Le môme a du potentiel. Alban le prit sous son aile protectrice. Il y a de l'aigle chez lui. Pas de l'albatros, non de l'aigle. Ce n'est pas Donatien qui dira le contraire. Don, lui, a du guépard. 

La partie fut relativement équilibrée, relativement, parce que l'équipe où évoluait Serge eut quelques faiblesses. Rien de bien méchant. Des passes orphelines, des en-avants de débutants. À vrai dire, ses compères étaient dans une forme assez quelconque, voir pas en forme du tout. L'auteur de ces mots sait de quoi il parle. N'importe, l'issue se solda par un match nul.

Croucrou fut grand. Il déborda souvent. Enquillant les essais, effleurant l'herbe de sa course superbe. Perdigue un peu moins. Les parties ne se ressemblent pas ; c'est à ça qu'ont les reconnaît. Serge s'efforçait de mettre un peu d'ordre dans sa boutique. Il y parvint de temps à autre.

Quel bel entrainement mes amis,
« Le temps n’était pas très beau et en même temps il y avait du vent. Si par le passé, nous manquâmes de ballons, cette fois-ci il n’en fût rien, et, en même temps, il y en avait trop. Pas vraiment de plan de jeux, plutôt une vision : faire aller la balle de droite à gauche ». Vous l’aurez compris cette paraphrase n’a pour but que de saluer l’arrivée de notre nouveau président.

Trêve de plaisanteries, cette partie fut plaisante et de haut niveau. Certes, le vent et l’extrême précision du castor obligèrent à trouver le bon ballon, mais une fois trouvé les envolées se firent légions.

Alors qu’une équipe souffrait en début de partie, elle fut libérée par le véloce Zeille qui sur son aile, aspira la ligne aussi vite qu’un caniche cocaïnomane rendu fou … Notre Zeille fut incontestablement l’homme du match puisqu’il sniffa la ligne au moins deux autres fois. Seul Peter fût en capacité de lui répondre puisqu’il s’empara avec autorité de trois ballons, se contentant de faire un numéro du cirque Gruss avec les autres !

Serge et Donatien firent souffrir les chevilles de leurs adversaires de leurs petits pas de côté. Indéniablement les cours de Salsa portent leurs fruits. Don vire à droite en ce moment, il négligea sa gauche pour je ne sais quelle raison. Piou Piou me souffla entre deux respirations que c’est sa manière à lui de nous dire qu’il en a plein les urnes et que ça lui passera. Il eut raison, le coureur est sage. Don se reconcilia avec sa gauche après quelques coups de rappel. Le castor a besoin de ses deux ailes pour voler. Sinon il se casse la gueule. Logique enfantine, deuxième d'âne!

Un invité (Nico) profita de l’absence du grand Jeff pour tenter à lui tout seul l’exhaustivité des retours intérieurs de son équipe, un peu lassant et en même temps prévisible…

Un autre Jeff alias le Poulpo restait en bord de terrain les yeux éblouis par tant de virtuosité. Son « personal coach » est formel, la ré-athlétisation se passe bien, il est bien dans sa tête, il devrait revenir sur le terrain bientôt.

Dudu n’utilisa la force qu’une fois et fit tomber le ballon à cinq mètres de l’en-but sur la réception d’une passe pleine d’altruisme. Dudu est formel, le passeur aurait dû croiser avant ! Quel goujat ce Dudu.

Dernier fait de jeux, Perdigue reprocha vertement une situation de hors-jeux avéré puisque confirmé lors du débrief au trou. L’impatient, ne souhaitant pas attendre la fin soirée pour laver son honneur, quitta donc le terrain avec une formule empruntée au ministre Allemand Schauble à l’encontre du président Grecque Tsipras : « Allez-vous faire enc.. »

21h33, une douche et rendez-vous au Coco Loco ou un té’ouible Ti’punch nous accueillait

Notre chairman était donc de "corvée". Avec le chairman, les corvées sont des actions de grâce et de graisse. En témoignaient ces tricandilles en amuse-gueules. Guitou les saisissait avec une infinie délicatesse et les consommait avec force lenteur. Ceint de son tablier blanc, la lippe gouailleuse, Coco était égal à lui-même. Grand, généreux. Pas de Pépé. Mais l'Amiral était là. Mermoz aussi, je veux dire JB, ou si vous préférez Mozart. Et le Prez nous rejoignit.

Le z est de rigueur pour les noms de légendes. Chairman signe son nom à la pointe de sa cuillère d’un C qui veut dire Coco. Jacquouille se faisait Bernardo en plus prolix mais en vrai compagnon du devoir. La cochonnaille et les asperges n’ont pas de secret pour le duo du soir. Car quoi qu’on dise Coco sans Bernardo c’est comme le Trou sans Chairman ça n’existe pas. Du coup l’entrée se fera en jambon avec des gens bien. Guitou est là. Le trou est comblé cela se sent au bar. Nous sommes serrés au comptoir. Coco se ballade et sort son asperge bien ferme pour la saison. Le jamon est coupé fin. L’entrée est un éloge au Sud. Comme quoi certaines saveurs visent le voyage comme d’autres nos racines. Coco, Coco, Coco signe son entrée d’un C qui veut dire Coco. Les vieux ont de la resserve ! Les vieux au trou sont des piliers. Ils sont solides les bougres. Ils ont le sens du partage pour preuves leur présence qui défie le temps. Coco est une montagne. Et le trou sa grotte sacrée. Renard rusé qui fait sa potée pour la suite. Car l’homme tient les reines. La troupe a faim et aime son cuistot. Du coup ce sera une potée pour les potes. Les évidences sont souvent sous notre nez. C’est un repas fait pour les gros. Une potée pour les potes. L’évidence crée l’excellence ! Car la conception suit l’idée. C’est une déformation professionnelle et une question de caractère. Du coup, les haricots tarbais se bagarrent avec le cochon et le confit pour garder une place dans nos assiettes. L’effet Madeleine est garanti. Tiens, prends une tarte de nostalgie dans la gueule. Tu l’as senti l’esprit Papa et famille dans ta fourchette ? Tu l’as retrouvé Maman dans le haricot tarbais ? Vaut mieux lard que jamais mima Bernardo sans parole… Coco a son fouet de cuistot et son fouet de la décalque. Coco, Coco, Coco, il signe d’un C qui veut dire Coco. Le coup n’est pas fatal pour permettre plusieurs mises en bouche. L’arme fait larmes. Les castors sont heureux et le son du gling gling nous amène à saucer nos assiettes. La chanson au trou obscure fera l’unanimité, Coco oui, c’est lui, brille et donne son lala ! Après son asperge un petit coup de saucisse n’est pas de trop ! Les hommes sont repus. Le chairman se rapproche pour la voie lactée. La partition est suivie à la lettre. L’homme est un créateur. Le trou son domaine. La missive son assiette. Quel lancer d'assiettes ! Pas une ne joncha le sol. Elles voletaient à travers trou, battaient des ailes et trouvaient leur destinataire sans entraves. Oui, Coco est grand.

Trois fromages. Pas un qui ne soit anodin, à qui il ne manqua ce relevé qui est leur raison d'être

Les castors apprennent de la bête. La chanson accompagna le lancer sans faute de notre hôte du soir. Le lancer est précis, à bonne distance, Bernardo comblé par le score nul de bris. Les assiettes et les coups de fourchettes se respectent. La tradition n’a pas de frontière temporelle, elle se fait pour toutes les traversées. L’Amiral tient la barre. En vrai amateur bien entendu. La chanson au trou obscure ponctua la dernière. La ponctuation tient du Barde qui au trou remplace sa virgule avec un « enculé » donnant un relief non négligeable à sa poésie attachée au trou ! L’obscure se perd dans sa clarté enculé ! C’est beau un castor qui ponctue ces phrases et un Coco qui chérie son trou ! Du coup, l’homme sortit sa fraise. Comme Coco est printanier, ce furent des fraises qui conclurent sa tendre besogne. Avec Chantilly ou sucre. Une fraîcheur si bienvenue à l'image de notre chairman sur qui le temps n'a pas la moindre prise. Un roc.

Il y eut une belote de comptoir. Cela va de soi. Le fils de Pioupiou eut la main heureuse. Bon sang ne saurait mentir.

Le nuit était frisquette. Un peu de pluie. Sur le pavé mouillé, Perdigue chantonnait et JB fredonnait l'adagio du concerto pour clarinette de Mozart. Une manière comme une autre de passer à travers les gouttes. Comme une autre ? Non, un art de vivre que le chairman ne désavouerait pas.

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