18 février 2019

50 ans de bouffes: Vaut mieux tartare que jamais pour Piou Piou.

Par Le Barde et Bardibulle


Le printemps tapine du côté de Musard. Il a de beaux arguments le printemps. Comme la douceur. Le temps était si doux en ce mardi de février.

Il y en a un qui ne goûte le printemps qu’avec modération, c’est Jeff. A peine était-il entré dans le vestiaire qu’il s’assit, releva la tête et récita son Mallarmé :

« Le printemps maladif a chassé tristement 
L’´hiver, saison de l'art serein, l’hiver lucide,
Et, dans mon être à qui le sang morne préside 
L’impuissance s’étire en un long baîllement. »

« Tu nous pètes les couilles » lui asséna Sergio. Un soir tu as tes langueurs, et un autre tu nous bailles ton impuissance. » Assommé, Jeff s’habilla en vitesse et fila vers le pré. Un large sourire éclaira son visage. Le doc était là. Il se rangea à ses côtés. Nos deux pigeons n’avaient pas choisi le bon camp et connurent une soirée éprouvante. N’importe, ils roucoulaient de bonheur.

Celui-ci a son penchant. Le mouvement est un hymne à la vie et son terrain un pré d’entente. L’équilibre est un art cinétique en soi. Pour preuve une toupie sans mouvement ralentit, penche et tombe. Le ballon lui, une amorce pour vérifier si la mécanique reste bien en herbe.

Il faut de tout pour faire un monde, des petits, des gros, des rapides … La nature a ses exigences et ses combinaisons. Ces dernières sont subtiles et distinguent la réussite du hasard. En quoi la vitesse nous fait perdre nos fondamentaux ? Serait-ce la complainte d’un gros en Alaska ? L’ovale pousse la chance dans ses extrêmes. Pour quoi le cuir le fait et pas nous ! Ses arrondis qui n’en sont pas sur les pointes nous le rappellent. Les ailes deviennent des réserves en gros et en ancien. Comble de la physique et du physique. Quelle tristesse de voir notre Barde poussé dans son extrême. L’aile mérite ses cuisses et non son ventre. La vitesse au centre ne sert que des percées en pointe qui se prennent à la gorge et de ses soutiens. L’habit et léger et prête aux fantasmes. Freud tire sur sa pipe. Le divan l’amène à comprendre la sagesse des gros. Le jeu se coupe de ses ailes. La castration n’autorise le « je » complet. JB avec son oscar survole le débat et admire le penchant des uns et la perte de balles des autres. Nous amorçons une descente alpha tango charly. Con se le dise. 


Pioupiou nous attendait. Entouré de Poulet, JB, le vieux quatre,Jacouille et Hamilton. Pépé nous somma de nous mettre à table. La soupe n’attend pas. Une soupe au potiron. Sans croûtons. Au grand désespoir du Tarbais. Pas de Titi. Notre pinson aime l’épure en toutes choses.
La suite se fit en graton de Lormont. Une chance au grattage et un plaisir au tirage. Le met n’en a pas. Le Piou ne se bégaie plus dans l’offrande. Je l’imagine avec ses petites mimines caressant la bête sacrifiée pour la sublimer en épices, douceurs et boules de gommes pour atteindre l’appellation. La marque déposée Certifiée Piou Piou fait maison. L’avantage avec le traiteur c’est qu’il donne sans demi-mesure.

Un Piou +Un Piou = Pioupiou

Les frites s’associèrent à la partition. L’œuvre sera incarnée. Le plaisir est dans la chair et reste chair. La cuisson c’est du moderne dépassé, revenons au primitif revisité. Le tartare illumine les gourmands. « Le civilisé est un barbare pour l’autre. » nota Pépé pour préparer ses nouvelles troupes dans les vestiaires. Un B Contre T et la note contre triple, « je suis hébété sur le sujet ». Tout est dans le mélange, sauces, poivres, mayonnaises, moutardes, câpres, oignons, et j’en passe car pour reconstruire la bête culinaire il en faudra du mélange. Pépé ratura ses notes et compléta « le boeuf est un œuf pour l’autre » Et nous revenons au liant du neuf. L’œuvre se situe entre l’œuf et le bœuf. Le Piœu Piœu est né. Le Barde dans l’ivresse de la chair mena les n’os tartares et poussa la monotonie dans son sublime. Mais non, mais non ce n’est pas monotone. Ni l’hiver dans le trou... il fait chaud autour d’un plat froid. L’été est là !




Quel Lancer ! Pas de casse. Sans casse le lancer n’est rien. Pioupiou débarrassa la table de quelques assiettes et les laissa choir. Pépé lui lança un regard légèrement réprobateur.

On parla du XV de France of course. JB se déclara prêt à prendre les choses en mains. Et ce fut l’appel du trou. Baba, Titi lui promit son aide. Le renouveau est en marche. JB il a le mot juste et ses mains accompagnent sa parole avec tant de grâce. Il promit un requiem pour Laporte et consorts. « Amélie tiens-toi prêt, les jours de Brunel sont comptés. » Toto versa une larme.

Alors s’éleva une chanson monotone qui ne le fut point. Un canon s’improvisa. Pioupiou avait des airs de Roland de Lassus. Zeille était en transe et la Fée y allait de sa baguette. Un moment inoubliable où le monotone révélait ses innombrables facettes ; le monotone est pluriel. Sitôt la chanson finie, Jean-Phi fila à l’anglaise.

La belote vit la victoire d’Amélie et la défaite de Joss. Alain fit bonne figure. Joss itou. Le jeu n’était pas au rendez-vous. Nos mains sont pauvres hélas.

JB retrouva la nuit. Il suivit sa bonne étoile. Marcoussis m’attend chuchota-t-il. Pioupiou prolongea sa chanson monotone et tenta, en vain, des contre ut. Titi émit quelques trilles. Et le vieux quatre y allait de son notturno de Schubert.

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