07 juin 2019

50 ans de bouffe : La daube...à l'aise blaise pour Pascal !

Par Le Barde et Bardibulle


C’était un jour de juin comme les autres, même si les jours ne se ressemblent pas. L’été grignote lentement le printemps. L’orage menaçait. « Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps » fredonna le bardibule dont le dos recouvre un peu de vigueur. Le vent se levait. Il nous fallait tenter de vivre. Rien de tel qu’un toucher pour y parvenir. Et d’orage, il n’y eut point.

Nous ne pûmes jouer que sur le tard, faute de vestiaires ouverts. La partie fut frétillante. Garcimore nous avait rejoint. Ceci pouvant expliquer cela. Hamilton goûtait de nouveau l’étreinte du pré. Nous étions une douzaine, et plus précisément treize. Treize à la douzaine si vous voulez. 

« Cette expression, attestée en 1750, vient d'une époque révolue où les commerçants, à la fois peu regardants et qui avaient le sourire et le sens du commerce, n'hésitaient pas à rajouter, sans vous la faire payer, une treizième merguez quand vous en demandiez seulement douze (vous pouvez librement remplacer les merguez par des tomates, des soutien-gorges ou des enclumes).

Maintenant, pour la même quantité demandée, ils ont plutôt tendance à vous en mettre quatorze et vous faire payer le prix de seize ». Qui est la merguez ?

Le très bon alterna avec le moindre mal. Titi était d’une sobriété efficace, Sergio égal à lui-même et Alban ardent. Les lumières éteintes nous poursuivîmes nos échanges pour rattraper le temps perdu.

Il y a une lignée de bons docteurs chez les castors. Frank a fait des petits. Dans la famille Hippocrate, c’est Pascal qui s’y collait. Le général, lui, ne nous rejoindra que pour les festivités du cinquantenaire. Quant au doc, il soigne une déchirure malvenue et Dudu est toujours en délicatesse avec son genou.

Le choix des huîtres en entrée valait sobriété. Le lomo et la saucisse un peu moins. Tout est affaire d’équilibre. Pas de vin blanc, mais un peu de rosé. Lolo, encore à son cher Bassin, appréciait.

Pascal cuisine chaussé et galope pieds nus. Allez savoir… La table est comblée et le sera encore plus avec l’Amiral qui retrouve son trou. Le trou fait une pause sur le gustatif pour chanter son entrée. L’ami râle, l’ami pleure, l’ami rit se fondent en amitié. Il ne prend d’ailleurs pas le temps de poser ses valises le bougre, il vient directement avec au trou. Ses bagages remplis de petit Porto et des détails comme les bougies pour notre anniversaire. Les frontières sont faites pour la contrebande… Freud le regard en coin ne supporte cette expression molle qui s’oppose à la droiture de l’être en question. Le marin joue au contraire dans l’union et ne fait pas bande à part. Principe de base pour le mousse et matelot, si tu veux secouer le bananier (clin d’œil au trou) appelle un pote. Le castor en membré honoraire ne compte pas ses heures pour la cinquantaine. Les vieux avaient gardé une assiette saucisse et huître du bassin. Ils savent que certains voyages font faim ! Il faut un sas de décompression avant d’attaquer le plat principal. Une fois le sas franchi il retrouve sa langue, celle du trou. Le bout de table eut droit malgré tout à quelques répliques parfois en bon Irish, un brin portugais, un brin Handschuhsheim, (à vos souhaits) pour enfin communiquer dans le langage universel de la fourchette. Le bon fait le gourmand. Le doc pensa au départ à une grippe apatride. Soulagé après quelques temps d’écoute et d’observation. Le doc cuistot est un sage et patiente avant de se prononcer. Il se rendit compte que tout était en ordre pour le voyageur. La quarantaine n’est pas nécessaire pour le rugissant. « Roro tu peux maintenant goûter à ma daube… Tu ne risques plus rien ! » . Roro versa une larme. Si il y a bien une raison de se bouger le cul, c’est bien pour ce plaisir du partage. Pépé, à sa place, toujours assis à la gauche du cuistot, le béret enfoncé, sortit son latin « Donec eris felix, multos numerabis amicos''. 

Les anciens font masse et la daube du cuistot alimente le lien. La table est grande. Le trou chante. Daube et pines font bon ménage apparemment… Les pommes de terre d’accompagne ne pouvaient se nommer patate même tambièn pour le vieux 4. Il est pointilleux sur le sujet. Chaque langue sa mêlée. Quand le doc envoie, les pommes ne souffrent de leur peau. Don en aurait fait toute une ballade en Kayak. 

Le lancer d’assiettes fut sans histoires. A quoi bon faire des histoires avec une assiette. JB se rappelait encore celui de Joël. JB qui conversa corrida avec le vieux quatre. Et de se souvenir avec émotion de ce taureau gracié que par le plus grand des hasards Sergio connut dans le mas où il goûtait une retraite si méritée. Il est comme ça JB, partout où il passe, la grâce l’accompagne.

La belote vit un Perdigue somptueux et un amiral bien en mains. Le barde s’en sortit. Hamilton un peu moins. Et le grand Tom pas du tout. Jacouille observait en connaisseur, sous l’œil dévot de Dudu.

Plus de nuits de mai. Nuit de juin, cela sonne moins bien. Même si la nuit reste la nuit. La pluie tapinait le pavé. La pluie ne nuit pas à la nuit. Elle apporte cette petite musique chère à JB, une petite musique de nuit. Quant au bardibule, il fredonnait encore les premiers vers de l’orage en regardant le ciel.

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