Par Le Barde et Bardibulle
Le pré était au trou et, faute d’herbe, l’on se contenta d’un tapis. En sorte qu’une belote de comptoir se substitua à la gambade. La pluie n’y était pour rien. Non, Musard se refusait à la toute petite poignée qui entendait se passait la baballe.
Jacouille remplaçait Ithurbide. Les mauvaises langues diront qu’il jouait les bouche-trou ; les bonnes qu’il n’était, une fois de plus qu’altérité. L’évangile du trou a son saint. Et pourtant Luc était là.
Ce fut une soirée maritime. Les giboulées n’y sont pas étrangères. Notre sainte Jacouille est un sensible, il succombe à l’air du temps. Pas le temps qui passe, non, le temps qu’il fait. Alors, il le traduit à sa manière. Et ses manières furent maritimes. C’est une philosophie de la vie, et la meilleure.
Donc, il y eut du hareng. Le hareng signe son homme. Tenir son rang avec du hareng, est un aveu d’être. Derrière les plats de Jacouille, c’est toute une idée de la vie qui s’énonce. Une vie mêlée puisque avec son rang d’oignons, de cornichons et de pommes de terre, le hareng de Jacouille démontrait que l’un est dans l’autre et qu’il ne doit son salut qu’à cette condition. La minuscule dizaine se régala. Chacun de lui faire un sort.
Chez Jacouille, le hareng précède toujours la morue. Il joue, en quelque sorte, le rôle de préliminaire.
A ce sujet le pré fut sans luminaire. Dudu l’éclairage il s’en branle, déformation professionnelle qui le prédispose aux ondes invisibles. La lumière noire révèle des mondes inconnus. La lune derrière son nuage est toujours reine. Malgré ce dada dans l’inconnu du non visible, Dudu est toujours visible à l’appel du mardi. Carrosse rouge comme phare à défaut des lanternes. Le doc est toujours à l’heure pour ouvrir le bal du pré. A table c’est la même chose. Le hareng le cloue sur place. Il choisit ses partenaires pour la feinte de passe à droite et la resserve dans l’intervalle. L’effet olive sans arêtes. Le rayon-X est sa star, con se le dise. L’homme harangue la foule de ses lectures en profondeur. L’art mérite son homme. Et le hareng n’est pas le seul à pleurer son oignon. La morue aurait mérité pour sa part une chanson du vieux 4. La patate fait débrandade en ce moment comme les castors qui craignent l’hiver.
Le lancer se fera sans perte et précédera de coutume le camembert. Peter est sur le coup et cajole à sa manière notre trou. La pression est de retour. L’embout envoie du gaz. Castors à vos cartes. Peter et Popeye visionnent Cocktail en boucle avec Tom Cruise par suite des bons conseils de notre Sergio de Lourdes. La relève est prometteuse. Il y a aussi des olives avec les bonbons !
Le dessert sera une attaque sur les flans.
Une belote de comptoir abondante se dressa. Le nombre de participants à la belote est inversement proportionnel au nombre de convives : quand il y a peu, il y a beaucoup. Et le peu est d’or. Un théorème, le théorème de Jacouille. Hamilton, bien sûr, fut égal à lui-même ; c’est la marque des probes. Et le bardibule itou. Christophe connut des hauts et des bas. Il fut plus souvent en bas qu’en haut. En résumé, il était à la peine. Alors que Dudu, petit à petit, faisait son trou. Et Jacouille rayonnait lors que Pioupiou piaillait ses mains ingrates.
La pluie s’était interrompue. La rue était déserte. Jacouille regagnait Sadirac, Alain sa sainte-Cécile. De Géorgie, le Prez nous adressait un salut tendre et affectueux. Dudu pensait à sa Chalosse et à son amour des oies. En oracle qu’il est.
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