Par Bardibulle
Il faisait bon ce mercredi soir à Musard. Son synthétique est éclairé et son vert luisant. Les castors en revanche sont comme les bronzés. Ils font du ski. Dudu du coup se lamente : « Oh rage, oh désespoir, oh tristesse ennemie. N’ai-je donc tant vécu pour que nous nous retrouvions qu’à 10. ». Sa titine est rouge luisant, pourtant le joueur est bien au vert. Pour le contrarier ou bien pour lui donner raison, nous serons 11. Le ballon lui restera ovale sans tire-fesses. Christophe est là, chaussette rose luisant lui aussi il est constant, Cédric en tenue s’échauffe . Il se prépare pour notre future rencontre contre les nounours. L’art de la transforme n’attend pas. Patrice s’appuiera sur un binome pour la partie du soir. Titi un peu zinzin comme Julien, Jean Phi et sa relève, le poulpe et Bardibule en fermeture. Le compte y est nous serons assez pour enfiler les crampons et courir sur le pré. Dudu brillera même si ce soir il ne franchira pas la ligne pour l’aplati. Le poulpe choisira son camp pour mieux le quitter après chaque essai. Son jeu semble libéré, pour ne pas dire vacciné. Le score se fera en équilibre. Il en est ainsi quand l’impaire est au rendez-vous. Il pleuvra des essais. En technique et en physique. Ce sont les privilèges de la jeunesse et de l’âge. La victoire se départagera sur le dernier essai, le fameux « celui qui marque a gagné ». Freud s’intéressant toujours aux origines, suppose qu’il existe bien une logique pour terminer la partie sur un essai. Que son nom oblige ne peut que laisser place à une autre tentative. Les principes analytiques sont stricts sur la question, la scansion est un savoir-faire. S’arrêter quand ça compte devient un comble. Si ce même principe tenait dès le début de la rencontre, le jeu serait peut-être un peu plus rude, l’esprit plus léger et les parties plus courtes. Con se le dise…
Pour la bouffe, c’est Marco qui régale. Marco pour les intimes est un gros. On l’aime bien devant. Il a ce petit côté Steven Segall, sans besoin d’arts martiaux côté décalque, mais son «je cuisine aussi ! » prête au colosse une douceur insoupçonnable. J’annonce le 10 sur un plateau n’est pas une recette mais bien une mise à plat pour l’ouverture. Pour l’entrée le cuistot revient de Marennes, par chance sa besace est pleine d’huîtres, récoltées la veille. Elles sont douces à souhait. Pour sûr que la taille 4 compte pour huîtres. Le subtil est dans le mélange des citrons des plateaux avec et des plateaux sans. Point de logique sur la question, nous rappelons que Marco est un gros. Il aime parfois avec le citron et parfois sans. Ce qui n’est pas en manque c’est bien le pâté Lou gascoun. Si là, le castor ne renoue pas avec son Sud-Ouest. Le mélange mérite son pain. L’esprit des castors est ainsi dans le nouveau trou, les huitres ne font pas long feu. A peine le temps de compter jusqu’à huitres qu’elles ont disparu. Le Poulpe sur le sujet consent, et ne parle pas la bouche pleine.
Piou prie pour le faux pas. Il reste en sacré challenger pour la cuillère de bois. Marco en bout de table ne l’entend pas, se lève et annonce son Jambalaya. Les castors chantent en retour. Piou est en sueur. Jambalaya ou jumbalaya est une spécialité emblématique de Louisiane, à base de riz. L’étymologie du plat prête le palais au voyage. Le créole, le provençal, l’Acadie, le séminole donne à ce plat une rondeur infinie. La mer et la terre unis par le riz, épices c’est tout ! Il y a de la fête et surtout du riz. Gambas, poulets et saucisses côté protéines. Le cuistot en saveur et en proportion ne fait pas dans la dentelle. Ils nous font bien rire les castors avec leur tartiflette de saison. Ce soir au trou, c’est descente en piste noire sur les saveurs de Louisiane. Guitou aime et en redemande. Jambon à l'aya!!!
Le lancer majestueux, si on ne compte pas les assiettes en mal de réception. Marco prend des risques. La répétition ne fait pas de mal, c’est un marqueur identitaire comme un Marco qui joue avec les gros. Il y a du risque et du panache chez le lanceur. La distance fait fracas. On n’est pas gros pour rien. Les assiettes sur le coup sont solides. Le cuistot mérite son chant. Gloire à Marco.
Le fromage fera béé. Le meuh n’avait qu’à bien se tenir.
Le dessert, en offrande individuelle, tartelette citron sous son coulis de fraise, et pointe chantilly. Piou a changé de dieu et se prête à quelques genou flexions vers le mec. La douceur est dans le dur de la faim. Bravo Marco.
Une belote de comptoir pour laisser au hasard des cartes le cours de la nuit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire