Par Le Barde
Titi avait gagné directement le trou où il partagea une belote de comptoir avec Lolo, le barde, Poulet et Jacouille. Jacouille, coiffé d’un bonnet vert qui lui allait comme un gant avait quelque chose d’un schtroumpf. Il s’asticotait avec Lolo qui s’impatientait de ses annonces. Engoncé dans ses superbes, Jacouille prenait son temps.
Léo était de bouffe. Il nous offrit du juste et du délicat. Ces huîtres en entrée, ces Joséphine en hommage à Bashung, quel délice ! Et que dire de ces tranches de jambon cuites à souhait avec leur cortège de flageolets. Guitou était aux anges. Et nous chanta une Aline à damner tous les saints.
Éploré, le Poulpe regardait son Titi. « Tu es mon Aline » lui dit-il. Pioupiou fut à deux doigts de la rime assassine. Mais, il se retint. Les conversations allaient bon train comme il se doigt. Pas de vieux Quatre pour teinter l’atmosphère d’une langueur schubertienne. N’importe, Aline vaut bien La Nuit d’hiver.
Un beau lancer d’assiettes. N’était Lolo qui s’obstine en vain à vouloir les saisir par l’arrière. Il est callipyge jusqu’au bout des doigts. Jacouille râla et nous rappela à nos devoirs. Il nous faut une conscience ; notre conscience, c’est Jacouille.
De fines lamelles de Comté, puis des desserts marocains. Avec des cornes de gazelle bien sûr. « Tu es ma gazelle » susurra Titi à son Poulpe qui frétillait. Le douanier mit un holà à ces balivernes.
Et encore une belote pour achever la soirée. Le Tarbais et le barde l’emportèrent. Et le doc perdit. Lolo et le Prez furent dans l’entre-deux, entre la poire et le fromage.
De fines gouttes de pluie tombaient lorsque nous quittâmes le trou. Guitou à bicyclette. Sans Hamilton courroucé par l’hiver. Léo se prit pour Pavaroti et déclama son amour à la lune.
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