14 février 2023

Le cuistot de bouffe : Ha(r)chi(s) première de Cédric

Par Le Barde


C’était un jour de neige. Elle ne fit office que quelques minutes ; c’était bien assez pour chasser la vie ordinaire et redevenir enfant. Il suffit de quelques flocons pour le réveiller. Comme il suffit d’un ballon. Mais pas de ballon en ce jour de neige, pas d’ogive. Alors tous de se retrouver plus tôt que de coutume au trou où Cédric affrontait son premier repas. Il était légèrement inquiet, comme tous les novices. 

Lolo n’aime pas le vermicelle. Ainsi le dédaigna-t-il lorsque l’on servit une soupe à la tomate. Le vermicelle, comme la neige, c’est l’enfance. Croucrou et Amélie appréciaient. Fayouze aussi. Jacouille, lui, se languissait d’oignons. Et le petit de Sapiac lapait, avec le petit chalossais à ses côtés ; lors que Titi pleurait son poulpe.


Vint le hachis. Deux plats posés sur la table. Et de la salade. Du lourd en ce temps hivernal. La pomme de terre était nature. Pas de flocons en boîte. Comme un clin d’œil à la neige naturelle. Perdigue avait apporté un magnum de La Couspaude. Il illumina les pensées de Christophe qui nous imprégna de son aïeul, l’illustre Gaston Bachelard et des effluves de sa poétique de l’espace. Bachelard aurait aimé le trou.


Pourquoi diable fallut-il que le lancer d’assiettes bute sur Jacouile et Pioupiou ? L’ustensile découpa net la bouteille de rosé entre le père et le fils. Le fils fut légèrement égratigné. Le père à peine tourmenté par ces broutilles. Il y a du moine zen dans notre Jacouille.


Pas de flocons au sortir du trou. Une nuit d’hiver fraîche à souhait. Hamilton prit son cycle et s’en retourna avec le barde. Cédric était rassuré. Il avait passé avec tact l’épreuve des mets. Et Perdigue cherchait désespérément des étoiles dans le ciel.

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