26 avril 2023

Le cuistot de bouffe : Perdigue, pour un vendangeur quelle enseigne!

Par Bardibulle


Il fait bon sur le pré. Le soleil de printemps cherche sa place entre deux nuages. Le castor a ses habitudes, le mercredi à 20 heures il fait toujours beau. Notre pinson est le premier arrivé. Un Titi sans graminée, pourtant le pollen en cette saison cherche sa fleur. Gwen, Sergio sortent de leur retraite. Il fait bon sur le pré. C’est encore les vacances pourtant le nombre fait masse. Nombreux sont au rendez-vous et Dudu en éternel gardien fermera la marche. Sa titine toute rouge fera office de lanterne. Les tours d’échauffement se repoussent au gré des arrivées. Seuls les jeunes se privent de cet exercice. Le claque-age porte bien son nom.

Le jeu est annoncé. Sergio et le Tarbais ont choisi leur camp. La Bigorre est en force. Tout ça c’était sans compter la touche Jean-Phi. Coup d’envoi + 20s, nous avons recours à l’arbitre vidéo.

Sergio : « J’annonce une croisée. En face ça fait un moment qu’ils ne m’ont pas vu, ils vont croire que je vais garder le ballon. »

Le Tarbais : « Ah bon tu ne gardes pas le ballon ? »

Sergio : « Je joue l’effet de surprise, pour mon premier ballon, après on verra. Regarde Jean-phi, il est tout feu tout flamme. Elle va passer !»

Jean-phi : « C’est une Jean-Phi ou une Saby annoncée ? »

Sergio : « Quoi ? »

Jean-phi : « Ploc »… A défaut d’avoir eu du nez sur le coup, un nez prit un coup !...

Sergio surpris, ouvre les yeux (fâcheuse habitude de jouer les yeux fermés) : « Comment ça Ploc ? »

Le Tarbais ne dit mot et tristement consent, son nez en revanche pose question. Est-ce une virgule point d’exclamation sur l’interrogation « Yan Phiiiii, fu na pas enfendu la croifé annonfé »

Jean-Phi, hébété, plus assommé par la culpabilité de son innocence : « C’était bien une Jean Phi comme d’hab ?’’

Sergio : « Mon tarbais il ne te reste plus qu’à t’engager dans la narine ! »

Le Tarbais « Et vu tru vé sa drole ! »

Nez en moins le jeu reprit. Le score en restera là, coté tarin. En revanche côté bechigue, il y eut de belles phases de jeu. Jean Phi plus prévisible annonçait ses annonces à haute voix pour être sûr que tout le monde l’entende même les joueurs adverses. L’équipe d’en face eut du nez en ouvrant les oreilles. Malgré cela le jeu fut serré à défaut de nouvelles croisées. Ce n’est pas triché quand c’est annoncé. Gwen serein pointa le sien, bout de son nez. La relève plus dynamique n’a pas encore intégré les subtilités du jeu en statique. Dudu en gardien du temple annonça le dernier essai. Enfin une relève qui ne fait pas de sautée ni de croisée. La douche et direction le trou.


C’est Perdigue de bouffe. D’habitude le vigneron virevolte sur le pré tandis que sa marmite mijote. « Qui préserve ses jambes garde son nez. » se targua-t-il, ses mots sont un nectar dans la volupté du raisonnable.
L’entrée se fera cependant en asperges. Lit d’asperges, saupoudre de parmesan sous sa couverture porcine. Bref les couleurs lancent le débat. Le cuistot joue sur le fond, la forme et les couleurs. Que du bon sens ! Jean Phi se servit du vin plus que de raison. La confrérie touche les papilles pour d’autres horizons. Le choc a fait trauma, à chaque mot croisé, Jean Phi pleure. Point de larmes sans joues pour les recevoir.


Perdigue est un saint. Joue en sauces et légumes de saisons. Deux joues par personne pour faire bon nez. Le compte est bon. La quantité, les saveurs, l’art de la mijote. Le Tarbais n’avait rien à regretter ce soir il fallait un nez ! Nulle tambouille qui ne tienne face à un tel délice. A chaque bouchée, les saveurs font appel au principe de plaisir dans sa répétition. Le lancer d’assiette magistral, un mélange de fracas et de finesse, une douceur brutale, une envolée aplatie. Point de nez cassé mais un doigt rayé. Peter Pan doit travailler l'art de la rattrape. Trois fromages et le fromager. Qui dit mieux. De la vache et du chèvre. Les secrets sont livrés par une pointe d’ail des Ours, et Piments du pays. C’est l’hallali de nos palais.

Le dessert des crêpes. Gloire à Perdigue. Enfin Piou troqua sa cuillère pour d'autres recettes et la nuit ses contes.



14 avril 2023

Zeille for ever en cuistot de bout...ffe

Par Le Barde


C’est une histoire de bout à dormir debout. Une histoire de Zeille. Un bout vaut mieux que deux tu l’auras disent les imbéciles. Que ne comprennent-ils pas qu’un bout ne peut être solitaire. Le bout appelle le bout ; un point c’est tout. C’est ainsi que naît l’esprit de géométrie cher à Pascal (Blaise). Vivre, c’est donc savoir joindre les deux bouts. Quel rapport avec Zeille me direz-vous ? Faites un effort et ainsi soit-il.

Tout au bout de Musard, ils étaient huit, emmenés par le béarnais éternel. Christophe était de retour après son problème de bout de doigt. Seb, plus poivre et sel que jamais, menait la danse. Ils trottinaient à tout bout de pré et ne rejoignirent le trou, notre petit bout du monde, que quelques minutes avant vingt-deux heures.

Zeille trônait, admirable, superbe. Il avait fait ses courses le matin même pour les fruits et légumes, et emporté ce qu’il faut de pâté de sanglier, de fromages. Quel boute-en-train !

Donc, mis bout à bout et sans tabous, tomates et pâté de sanglier étaient harmonieusement disposés sur la table. En bon connaisseur, Olivier apprécia le pâté. Un fumet délicat, une chair suave. Un must.

Vint ensuite un civet de sanglier à damner tous les saints. Avec une purée faite main.

Zeille connaît son sanglier sur le bout des doigts. Dieu que c’était bon. « Lorsque la marmite bout, l’amitié fleurit » dit un proverbe anglais. Même pépé aurait confirmé cette incise d’Outre-Manche.

Quel lancer d’assiettes. Avec un air de rien qui est tout, Zeille rempli son devoir avec une précision diabolique. Pas un fragment, pas un bout, ne jonchèrent le sol. Et nous pûmes convertir le fromage dans nos palais.



Et ce furent les premières fraises. De Marmande. Avec de la Chantilly. Mais sans Amélie. Il est dans les îles ; il a déserté ses poules. « J’eusse aimé un petit bout de chou » susurra Jacouille. Cela mit Zeille vent debout. Il n’aime pas ménager la chèvre et le chou. Fayou, lui, se régalait et commanda un irish pastis. Mais c’est le jet qui fut de mise. La petite assemblée acheva sa soirée au comptoir et papota.

Pas de pluie dans la nuit. Un ciel sombre, sans gouttes. Chacun de retourner at home, repu. Au bout du bonheur, du bonheur d’un mercredi d’avril, d’amitié. Zeille for ever.

Le cuistot de bouffe : le douanier de la farce

Par le Barde



Ils étaient huit sur le pré, menés par Titi et Dudu. Huit à Musard, ce pourrait être le titre d’un livre. Pas d’un polar ; on ne tue pas le temps à Musard, on l’éprouve dans la joie du jeu. Las, le bardibulle n’est pas encore remis ; il faudra attendre pour la plume. Mais le bardibulle, il était de trou, et c’était bon de le revoir après son mois de galère. 

Sur la longue table du trou, des mignonnettes de Saby ponctuaient la blancheur de la nappe. Le douanier était au commande et s’affairait entre une belote de comptoir et la surveillance de ses mets. Il sait jouer avec le temps comme d’autres avec la gonfle.

Pépé nous intima l’ordre de rejoindre la table à 9:59. Nous étions une petite vingtaine. Dont JB et l’Amiral. Une charcuterie généreuse nous était proposée. Avec des cornichons. La variété était de mise. Jusqu’au grenier médoquin cher à Olivier. A chaque bouchée, Jacouille opinait du chef. Puis, ce furent des tomates farcies. Quelle belle idée ! Et du riz, mêlé à de la tomate encore. La chair n’était pas triste et l’abondance de rigueur.


Le bardibulle papotait philosophie avec le barde. Notre homme achève son master. L’éternelle jeunesse en somme. Titi les regardait avec amour, faute de Poulpe. Ils eurent d’ailleurs un échange philosophique sur ces céphalopodes benthiques du sous-ordre incirrina. Et s’appuyèrent sur l’ouvrage de Viviane Despret, Autobiographie d’un poulpe. Croucrou crut bon de se mêler à la conversation et assena un définitif : « Le poulpe, il est von comme une bite. » Il parlait de l’animal bien sûr. Sauf que l’animal en question est réputé pour son intelligence. Il a le droit de penser ce qu’il veut Croucrou.

Si l’on excepte Alex, le lancer d’assiettes fut nickel. La main du douanier est sûre. Une leçon ! Il y avait quelque chose de musical dans ce geste vingt fois répété, une suite en quelque sorte, une gigue ou une sarabande. Il y a du Bach chez le douanier. Quel plateau de fromage : brebis, Saint-Nectaire et autres merveilles. Poulet était aux anges, le fromage, c’est un peu sa madeleine, et lorsqu’il eut achevé sa première bouchée, son passé revint par petites touches.

Un flan coco mit un terme aux offrandes généreuses du douanier. L’enfance encore, l’enfance de l’art. Toutes choses si seyantes pour le Tarbais. Bien sûr, il y eut quelques Jet avant que la nuit ne nous recouvre de son manteau gris. Nous reprîmes le chemin de nos pénates, un peu lourd certes, mais le cœur léger. JB chantonnait c’est beau la vie et le barde La montagne en pensant à Sergio.

05 avril 2023

Le Cuistot de bouffe : doigt, doigt mon doigt

Par Le Barde


Bien qu’il fut opéré le jour-même de son doigt, Christophe assumait ses devoirs.

Le trou se garnissait peu à peu. Impassible, Christophe vaquait. Le fumet de ses mets imprégnait le trou. Nous avions hâte de nous mettre à table. A dix heures pétantes, Pépé nous intima de la rejoindre.

En fils fidèle, Christophe nous servit un pâté en croûte qu’il avait concocté de ses propres mains. Il avait méticuleusement préparé la chair de porc, mixé puis l’avait ensuite enrobé d’une pâte délicate. Un délice. Nous n’en laissâmes pas une miette.
Le Saby coulait de source. Nous étions ébaubis comme jamais. D’aucuns confondirent le poulet qui suivit avec de la tripe. Ce n’est pas parce que quelques lambeaux de peaux pouvaient prêter à confusion que la confusion était de mise. Les mufles ! Car il s’agissait bien de ce volatile cher à Amélie, mitonné avec ail et carotte, un peu à la mode ragoût. Ce qui peut se traduire par du poulet à la mode Christophe. De toute manière, Poulet, malade, n’était pas des nôtres. Passée la surprise, nous fîmes à cette variante accompagnée de riz l’hommage qui lui était dû. L’amiral en majesté appréciait. Maxou aussi. Quant au Tarbais, il aspirait en vain à d’hypothétiques haricots.

Le lancer d’assiettes fut vif. La première s’éparpilla sur le sol. La suite fut une formalité. N’était Jacouille. Les rebords de l’ustensile frôlèrent sa pommette. Il bougonnait avant que de recouvrer le sourire.
Du camembert avant le dessert. Rien que du camembert. L’unique ne se partage pas.
Enfin, un moelleux au chocolat conclut nos agapes, avec, cela va de soi, sa crème anglaise. N’en déplaise à Pépé qui fit contre mauvaise fortune bon cœur.

Une nuit printanière nous attendait. Le ciel était parsemé d’étoile et la constellation des castors plus nette que jamais. Ses contours dessinaient le visage de Coco. Les bras de Morphée nous attendaient. Repus, les paupières closes, nous étions à la merci de nos rêves.

Le cuistot de bouffe : Cambot à la rescousse !

Par Le Barde


Ils étaient quatorze sur le pré. Il paraît que le rythme fut vif, que Dudu y alla de son essai et que le Prez fut mis sur orbite par Titi. Nous ne saurons jamais la vérité ; la vérité n’est souvent que légende.

N’importe, c’est la légende qu’il faut imprimer. Et puis, faute de Bardibulle, il est difficile de relater les corps en mouvement. Il nous reviendra bientôt lorsque toutes ses petites alertes se seront dissipées. Sans compter que notre homme achève un travail cérébral. Il nous manque le bardibulle.

Alban était de bouffe et se transforma en Amélie. Ceux qui attendaient de la poule au pot en furent pour leur frais. On ne mitonne pas sa cocotte. Amélie s’épargna cet outrage et versa dans l’agneau. Avec haricots cela va de soi, mais sans tarbais hélas.

En préalable, un méli-mélo de tomates parsemé d’oignons et de feta. L’été pointe le bout de son nez. L’hiver perdurait par la grâce d’un pâté . Face à tant de bienfaits, Croucrou s’exclama que nous étions dans un « trou à rois » et que le roi Charles était le bienvenu. Il rajouta qu’il préférait un canard à l’orage à un canard à l’orange. Allez savoir pourquoi ! Un good game en quelque sorte, sorti du chapeau de notre plâtrier céleste.

C’est Fayou qui effectua sans fausses notes le lancer d’assiettes. Moment propice pour Guitou pour susurrer sa fin de l’été en dodelinant de tout son corps. Un coulommiers, coupé en tranches, suivit. Moelleux à souhait. Vint enfin une tarte aux fruits où la pomme dominait.

Par la magie d’Alex, le café fit son retour. What Else est réincarné ; la transmission est sans fin. Puis, les jeunes se tinrent au comptoir, un vert de jet à la main. Fayou devisait sur la sagesse et prenait cette hauteur qui caractérise les plus grands. Le barde papotait avec JB. Titi essuyait les quolibets de Lolo sur sa tenue un tantinet relâchée. La soirée touchait à son terme.

La nuit était douce, très douce. Le sacre du printemps. L’hiver n’est plus qu’une idée. Amélie se pressa pour saluer ses deux dernières poules. Hamilton dormait rue Sainte-Cécile et JB sifflait la saison opportune du moine défroqué.

Le cuistot de bouffe : un chasseur sachant chacher chan Gessey ...

Par Le Barde


Il n’est bon bec que Médoc. Olivier, l’enfant de la presqu’île en fit l’illustration. Au bec, on pourrait ajouter le museau. Une tête de sanglier trônait au centre de la table. Un trophée que n’aurait pas désavoué la fée. Le Médoquin est chasseur, cueilleur, c’est bien connu. Contrairement à bien des idées reçues, ce n’est pas un rustre, mais un homme façonné par une nature prodigue, belle, généreuse.

Nous eûmes du grenier médoquin en entrée ainsi que du pâté de cerf. Le grenier comme une évidence. Toute presqu’île a son grenier, et ce grenier-là est digne d’un trésor. Il y a bien d’autres spécialités médoquines. La bible de Christian Coulon en fait foi.

Un civet de sanglier de tous les diables prolongea l’affaire. Le diable est un ange. Des tagliatelles l’accompagnaient. Olivier, l’homme de la Pointe, excelle dans l’art de sa terre. D’autant que de bons Médoc venaient rappeler, en magnum, que le pays où La Boétie rendit son dernier soupir sait ce que sait qu’un cru. Une infidélité de rive à Jean-Phi, mais la Gironde est plurielle comme dirait Hamilton.

Le lancer fut vif et doux. Un art. Olivier a la main juste. Le bras médoquin est à l’aise dans toutes les palettes.

Le dessert ? Un tiramisu ! Le Médoc sait mettre l’Italie à sa botte. Nous étions repus. D’aucuns restèrent longtemps au comptoir et ne s’éclipsèrent que sur le tard. Une nuit de crachin les accueillit, rafraîchissante. Sans doute dormirent-ils tout leur soûl, gorgés des bienfaits de la presqu’île. Oui, le Médoc est un monde.