Par Le Barde
Bien qu’il fut opéré le jour-même de son doigt, Christophe assumait ses devoirs.
Le trou se garnissait peu à peu. Impassible, Christophe vaquait. Le fumet de ses mets imprégnait le trou. Nous avions hâte de nous mettre à table. A dix heures pétantes, Pépé nous intima de la rejoindre.
En fils fidèle, Christophe nous servit un pâté en croûte qu’il avait concocté de ses propres mains. Il avait méticuleusement préparé la chair de porc, mixé puis l’avait ensuite enrobé d’une pâte délicate. Un délice. Nous n’en laissâmes pas une miette.
Le Saby coulait de source. Nous étions ébaubis comme jamais.
D’aucuns confondirent le poulet qui suivit avec de la tripe. Ce n’est pas parce que quelques lambeaux de peaux pouvaient prêter à confusion que la confusion était de mise. Les mufles ! Car il s’agissait bien de ce volatile cher à Amélie, mitonné avec ail et carotte, un peu à la mode ragoût. Ce qui peut se traduire par du poulet à la mode Christophe. De toute manière, Poulet, malade, n’était pas des nôtres.
Passée la surprise, nous fîmes à cette variante accompagnée de riz l’hommage qui lui était dû. L’amiral en majesté appréciait. Maxou aussi. Quant au Tarbais, il aspirait en vain à d’hypothétiques haricots.
Le lancer d’assiettes fut vif. La première s’éparpilla sur le sol. La suite fut une formalité. N’était Jacouille. Les rebords de l’ustensile frôlèrent sa pommette. Il bougonnait avant que de recouvrer le sourire.
Du camembert avant le dessert. Rien que du camembert. L’unique ne se partage pas.
Enfin, un moelleux au chocolat conclut nos agapes, avec, cela va de soi, sa crème anglaise. N’en déplaise à Pépé qui fit contre mauvaise fortune bon cœur.
Une nuit printanière nous attendait. Le ciel était parsemé d’étoile et la constellation des castors plus nette que jamais. Ses contours dessinaient le visage de Coco. Les bras de Morphée nous attendaient. Repus, les paupières closes, nous étions à la merci de nos rêves.
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