Par Le Barde
Il n’est bon bec que Médoc. Olivier, l’enfant de la presqu’île en fit l’illustration. Au bec, on pourrait ajouter le museau. Une tête de sanglier trônait au centre de la table. Un trophée que n’aurait pas désavoué la fée. Le Médoquin est chasseur, cueilleur, c’est bien connu. Contrairement à bien des idées reçues, ce n’est pas un rustre, mais un homme façonné par une nature prodigue, belle, généreuse.
Nous eûmes du grenier médoquin en entrée ainsi que du pâté de cerf. Le grenier comme une évidence. Toute presqu’île a son grenier, et ce grenier-là est digne d’un trésor. Il y a bien d’autres spécialités médoquines. La bible de Christian Coulon en fait foi.
Un civet de sanglier de tous les diables prolongea l’affaire. Le diable est un ange. Des tagliatelles l’accompagnaient. Olivier, l’homme de la Pointe, excelle dans l’art de sa terre. D’autant que de bons Médoc venaient rappeler, en magnum, que le pays où La Boétie rendit son dernier soupir sait ce que sait qu’un cru. Une infidélité de rive à Jean-Phi, mais la Gironde est plurielle comme dirait Hamilton.
Le lancer fut vif et doux. Un art. Olivier a la main juste. Le bras médoquin est à l’aise dans toutes les palettes.
Le dessert ? Un tiramisu ! Le Médoc sait mettre l’Italie à sa botte. Nous étions repus. D’aucuns restèrent longtemps au comptoir et ne s’éclipsèrent que sur le tard. Une nuit de crachin les accueillit, rafraîchissante. Sans doute dormirent-ils tout leur soûl, gorgés des bienfaits de la presqu’île. Oui, le Médoc est un monde.
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