Ils étaient huit sur le pré, menés par Titi et Dudu. Huit à Musard, ce pourrait être le titre d’un livre. Pas d’un polar ; on ne tue pas le temps à Musard, on l’éprouve dans la joie du jeu. Las, le bardibulle n’est pas encore remis ; il faudra attendre pour la plume. Mais le bardibulle, il était de trou, et c’était bon de le revoir après son mois de galère.
Sur la longue table du trou, des mignonnettes de Saby ponctuaient la blancheur de la nappe. Le douanier était au commande et s’affairait entre une belote de comptoir et la surveillance de ses mets. Il sait jouer avec le temps comme d’autres avec la gonfle.
Pépé nous intima l’ordre de rejoindre la table à 9:59. Nous étions une petite vingtaine. Dont JB et l’Amiral. Une charcuterie généreuse nous était proposée. Avec des cornichons. La variété était de mise. Jusqu’au grenier médoquin cher à Olivier. A chaque bouchée, Jacouille opinait du chef.
Puis, ce furent des tomates farcies. Quelle belle idée ! Et du riz, mêlé à de la tomate encore. La chair n’était pas triste et l’abondance de rigueur.
Le bardibulle papotait philosophie avec le barde. Notre homme achève son master. L’éternelle jeunesse en somme. Titi les regardait avec amour, faute de Poulpe. Ils eurent d’ailleurs un échange philosophique sur ces céphalopodes benthiques du sous-ordre incirrina. Et s’appuyèrent sur l’ouvrage de Viviane Despret, Autobiographie d’un poulpe. Croucrou crut bon de se mêler à la conversation et assena un définitif : « Le poulpe, il est von comme une bite. » Il parlait de l’animal bien sûr. Sauf que l’animal en question est réputé pour son intelligence. Il a le droit de penser ce qu’il veut Croucrou.
Si l’on excepte Alex, le lancer d’assiettes fut nickel. La main du douanier est sûre. Une leçon ! Il y avait quelque chose de musical dans ce geste vingt fois répété, une suite en quelque sorte, une gigue ou une sarabande. Il y a du Bach chez le douanier.
Quel plateau de fromage : brebis, Saint-Nectaire et autres merveilles. Poulet était aux anges, le fromage, c’est un peu sa madeleine, et lorsqu’il eut achevé sa première bouchée, son passé revint par petites touches.
Un flan coco mit un terme aux offrandes généreuses du douanier. L’enfance encore, l’enfance de l’art. Toutes choses si seyantes pour le Tarbais.
Bien sûr, il y eut quelques Jet avant que la nuit ne nous recouvre de son manteau gris. Nous reprîmes le chemin de nos pénates, un peu lourd certes, mais le cœur léger. JB chantonnait c’est beau la vie et le barde La montagne en pensant à Sergio.
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