Les Cuistots de bouffe ...: Fayouze et ses stagiaires

Par Le Barde

Le trou s’était garni tôt. Les stagiaires étaient de bouffe, sous l’autorité de Tayyip qui l’avait concédée à Paulinho.

Régner, c’est déléguer, ou quand l’art de gouverner se conjugue à l’art de vivre. Les stagiaires avaient fait le plein. Pépé était là, un brin d’oseille en bandoulière. Quand Pépé est là, le trou est complet, c’est-à-dire, comme le propose le Petit Robert, qu’il possède un ensemble achevé de qualités, de caractères. 

D’ailleurs le vieux quatre était parmi nous, le visage tuméfié, non par quelque combat d’arrière-garde , mais par l’intervention d’un ophtalmologue. Guitou aussi était des nôtres, sis, comme d’ordinaire au centre de la table, royal.

La touche du repas fut italienne. Un classique tomates mozzarella en entrée, ruisselant d’huile d’olive. L’été pointe le bout de son nez. Puis ce furent des spaghettis carbonara. Délicieuses. Pas de Poulpe pour murmurer à l’oreille du pinson. Pas de Perdigue pour reprendre un air de Tina Turner. Heureusement que Maxou était à la baguette. A défaut de Tina, France Gall et son éternel Résiste que Maxou reprit en le transformant en Régis. Notre Bardibulle méritait bien cet hommage.

Le lancer d’assiettes de Paulhino fut inégal. Il y eut de la casse. Au grand désespoir de Jacouille qui tendait un regard meurtri vers la photo de notre chairman.

Du brebis en fromage. Une touche pyrénéenne. On ne dit pas assez l’attrait du castor pour cette contrée. Puis des tartes variées. Rien que de très classique. Mais du bon. D’ailleurs, le classique est souvent bon. Le moderne n’est qu’un moment volatil promis au passé avec plus ou moins de succès.

Le comptoir fut actif jusque tard. Proud Mary résonna. Et Volare de Domenico Modugno. Plusieurs variétés de Jet s’offraient à nos palais. Les stagiaires tinrent un conciliabule dont le contenu fut gardé secret. Flo les couvait de son regard. Une nuit de mai très douce. La lune émergeait à peine de son écharpe de nuages, la bien-aimée lune de Leopardi. Amélie caressa ses poules avant que de se glisser dans son lit.

Pas de trou, pas de pré...Blog Quand même !

Par Le Barde

Ce fut un mercredi décisif.

Nous nous sommes retrouvés chez Vincent. Une sorte de conseil des sages puisqu’il y avait l’Amiral, Dudu, Amélie, le barde et le Bardibulle, Gwen, Fayouz.

Et c’est Amélie qui donna le la, las des foucades autoritaires de Fayouz. « J’ai un petit surnom pour toi, lui dit-il : Erdogan. Ou Tayyip ». « Tu es viré lui répondit Tayyip, vous êtes tous virés, sauf le bardibulle puisqu’il est du bureau. »

 Et de poursuivre sur l’honorariat en s’adressant à Dudu. « Honorer un membre, c’est l’introduire dans les us du trou. Il doit donc régaler. » Tout pénétré par ses dires, il poursuivit. « J’entends écrire une charte des membres honoraires afin qu’ils demeurent actifs jusqu’au bout. » L’Amiral opina. Dudu, dubitatif, marmonna quelques râles puis branla du chef. « Tu as raison, lui confessa-t-il, un bon membre est un membre actif, si honoraire soit-il. » Erdogan n’en pouvait mais.

La chair était abondante. Le Coucheroy nous accompagnait. Et Amélie d’affirmer qu’il faut coucher les rois. Le barde et le Bardibulle approuvèrent. Gwen s’inquiétait. Face à Tayyip, il tenta de l’apaiser. Rien n’y fit. Tayyip laissa choir son verre, affirma sa puissance considérable avant d’être repris par le serveur. Il tempéra ses ardeurs.

Mais comment interrompre une tempête ? Comment apaiser cette grande carcasse d’Erdogan dont la ressemblance avec Bud Spencer saute aux yeux ?

Le bardibulle conversait avec le barde. Ils avaient désertés les terres arides d’une autorité furibonde. Ils philosophaient autour de cette affirmation de Pascal : « Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher. »

Le dessert ramena le calme. L’Amiral négligea son omelette norvégienne. Amélie dégusta ses tranches d’ananas et nous épargna d’inutiles jeux de mots. Le barde et le bardibulle se rafraîchissaient avec un colonel. Gwen savourait sa glace au grand-marnier.

Tayyip redevenait un membre paisible et actif. La nuit était fraîche. Ils conversèrent sur les étoiles. Encore un verre ou deux, et ils enlaceraient Morphée. Fayouz Erdogan,lui, enfourcha sa monture, semblable à un roi sur le chemin du retour, il cabra ses chevaux de feux et, tel un dragon, remonta la route de Toulouse..

Le cuistot de bouffe : Le montagnard Sergio était là !

Par Le Barde

Il n’y avait pas grand monde sur le pré. Une toute de poignée. Il y a des mercredis sans.

Pas de bardibulle pour conter cette épopée minimaliste, pour dire que peu c’est déjà beaucoup, pour philosopher sur le pré. Car il y a une philosophie du pré. Chaque mercredi est une page d’un traité qui n’en finira jamais. Et notre bardibulle est notre Platon.

Sergio était descendu de sa Bigorre et honorait ses devoirs de membre. Il a bonne mine Sergio ; la retraite lui sied à merveille. L’après-midi, il était allé voir son petit à Musard. Et le soir, il se consacrait à nous. Il ne fit pas dans la dentelle en entrée : de la charcuterie et de la bonne : pâtés, saucissons, boudins, jambons crus et cornichons. Une dentelle de chair. En quoi l’incultivable de ce paragraphe n’est guère approprié.

Le Bertin 2015 l’accompagnait à merveille. Nous étions une quinzaine tout au plus en ce 10 mai. Le barde goûtait cette date avec nostalgie et pensait à l’année 1981.

Un rôti de porc, de petites pommes de terre à la limite de la grenaille, des haricots verts, et, ça et là, ce qu’il faut d’ail ensuite. Rien à redire. Pioupiou commerçait avec Dudu sur son âge. Dudu le baladait. Sa quête fut vaine ; il abdiqua. « L’âge, c’est un coup de poker » lui susurra Dudu en ajoutant : « sans mise, tu n’es rien. » Perplexe, Pioupiou entonna sa chanson monotone.

Cedric et Olivier revenaient sur leurs courses du week-end. Croucrou se lamentait de la disparitions de Sollers. Sergio trônait, ceint de son tablier bleu. Un prince. Un lancer d’assiettes sans casse, un brebis de rêve et du chèvre. Amélie appréciait. Fayou bêlait à en perdre la raison, à n’en savoir que dire. Le Poulpe frétillait en lorgnant son pinson.

Olivier, arrivé sur le tard avec son père, s’était glissé à l’extrémité de la table.

Deux gâteaux en conclusion, faits main. Un régal. La main à la pâte, c’est le must. Sergio à la main heureuse, qu’elle soit en passes ou en pâtisserie.

Et, superbe, il reprit la tradition du café. Nous étions bien. Il faut préserver nos us. La nuit jouait avec la pluie. Le temps était doux. JB poussait la chansonnette en pensant à nous. Hamilton taquinait Morphée et Seb caressait son nouveau nez. De son lointain Bassin, Lolo pensait à nous.

Le cuistot de bouffe : Dospi, la force tranquille

Par Le Barde

Nico, il assure. Faire sa bouffe est, d’ordinaire, craint des stagiaires. D’autant qu’ils n’ont que deux ans pour faire leurs gammes. Sauf que Nico il aime étirer le temps du stage ; il s’y prélasse. C’est sa façon à lui d’être membre.

Une philosophie de la vie qui fut partagée par Titi. La muse de Nico, c’est Titi. Il lui reste encore quelques années à se prélasser.

Il était donc parfaitement serein Nico. Tout était réglé au détail près. Il maîtrise Nico. Bien sûr Jacouille veillait au grain, mais il n’eut pas à intervenir. Il jetait bien un regard suspicieux de temps à autre. En vain.

Ceux du pré arrivèrent. Maxime en tête. Deux quiches et deux tartes aux oignons mâtinées d’anchois ouvraient le bal. Parfaites. Elles furent concoctées chez René, cours de la Martinique. Un must dont ne profita pas JB. Notre Mozart est désormais nanti d’un genou neuf. Les sommets l’attendent. Il va reprendre vie et pouvoir tutoyer les nuages.

L’ordinaire en plat principal : rôti de porc, haricots verts, pommes de terre dauphines. L’ordinaire a de la gueule. Les fioritures ne valent pas tripette. Il faut savoir se recentrer sur l’essentiel. Jacouille apprécia. Guitou aussi. C’est à ce moment-là que Maxime épela les personnages de Gosciny et Uderzo : Agecanonix, Abraracourcix… La faute au périple sur Argelès du week-end où la soirée sera masquée. Maxime se transformera en barde, en Panoramix.

Le lancer d’assiettes fut nickel. Il y a du talon chez Nico. Las, Pépé n’était pas là pour apprécier. Seul Jean-Phi laissa choir l’ustensile. Un moment d’égarement.

Vint un fraisier. Amélie affectionne les fraisiers. Il s’en servit et s’en resservit. Fayou itou. Amélie rassembla quelques restes pour ses poules. Le bardibulle n’en a plus. Le chien du voisin a semé la terreur dans son poulailler. Croucrou nous dévoila la photo des trois œufs pondus par l’une de ses protégées. Trois petites taches oranges. Le castor à l’âme à poules.

Guitou prit son vélo. La nuit était si douce. Une nuit d’été enfin. La saison touche à son terme. Il faut aimer la vie.

Le cuistot de bouffe : L'honoraire Poulet

Par Le Barde

La définition de l’académie ne souffre aucune discussion. Honoraire : « qui n'a plus de ses activités, de son rôle, de sa fonction que la dénomination; qui a cessé d'agir, qui n'a plus d'effets, d'efficience ».

Et bien, aux Archiballs la dénomination n’efface pas les activités. Poulet en est l’illustration. Bien qu’honoraire, il officie. En somme, il honore celui qu’il fut. Pas de rupture. Ce qui fut demeure.Il y avait d’autres honoraires. Pépé bien sûr, mais aussi Michel. C’était bon de le voir. Il ne bouge pas, l’œil toujours aussi vif et le sourire malicieux. Trois présidents en une soirée puisque Flo et le Prez étaient là.

Le Tarbais arborait son appendice meurtri. Sa péninsule a pris la tangente. N’importe, il ne perd rien de son charme. Bien au contraire. Il ajoute à son côté guerrier, il porte traces de ses combats. À tout prendre, la feuille de chou auriculaire est tout de même pire.

Donc Poulet honorait ses devoirs de membre actif en sa qualité d’honoraire. Il nous offrit du pâté en croûte en entrée avec quelques piments pour le rehausser. Mais surtout, il nous gratifia de quiches. Et quelles quiches ! La Bresse sait taquiner avec grâce d’autres contrées. La Lorraine en l’occurrence. Puis, il gratina quelques pommes de terre. Après tout, la Bresse n’est pas très éloignée du Dauphiné. Poulet a l’âme cosmopolite. Et, cela va de soi, il nous gratifia d’un poulet en sauce. Il n’en resta qu’une pauvre cuisse.

En homme de fromages Poulet proposa trois opuscules à notre convoitise : reblochon, Saint-Marcellin et Comté. Une géographie sentimentale qu’il prit soin de nous relater. Pour le dessert, des glaces. La faute au four. Repli sur la fraîcheur. Avec quelques tuiles en apostilles. Il ne pleuvait pas. Hamilton dormait sans doute rue Saint-Cécile. Poulet arpentait le trottoir, guilleret. Une nuit douce recouvrait la ville.