Lionel Nallet aurait dû se laisser pousser la barbe et éviter la fréquentation des coiffeuses, ces derniers mois. Peut-être le deuxième ligne et capitaine castrais aurait-il ainsi gagné une place de titulaire dans ce qui pourrait bien être le match le plus important du XV de France depuis que ce sport est professionnel.
Est-ce justement parce qu'il l'est, pro, que quelque chose d'autre qu'un choix purement sportif a poussé le staff du XV de France à créer la sensation, hier, à l'annonce du XV de départ appelé à défier l'Irlande, demain à 21 heures ? Toujours est-il que Sébastien Chabal, qui, il y a de cela deux mois, ne savait rien des fondamentaux du poste qu'il occupe désormais, se retrouve titulaire en deuxième ligne ! Et tant pis pour Nallet, ce vrai et pur soutier, qui aurait soi-disant fini « fatigué » son (impeccable) match à Toulouse face à la Namibie.
à demi-mots, Bernard Laporte et Jo Maso ont fini par convenir hier que « l'environnement » avait pesé. Roselyne Bachelot, dont on sait qu'elle a comme tant d'autres choisi de faire de Chabal son « chouchou », aurait-elle commencé à en imposer à son futur secrétaire d'état aux sports qui, commençant à craindre pour son « boulot de dans deux mois », n'oserait rien lui refuser ?
On rit, on rit, mais si le staff piétine ses convictions sur le statut « d'impact-player » qui lui était légitimement conféré, il y a bien une raison. L'argument psychologique, au nom du poids que pèserait l'homme des cavernes au sein de la troupe, a bon dos. On ne peut s'empêcher de déceler une touche « marketing » : pour que le Stade de France rugisse comme un seul homme à chacune des charges de la bête de foire, il faut bien aligner l'icône en forme de marionnette.
Contradiction. Une chose est sûre, à ceux qui les pensaient frileux, les décideurs tricolores ont mis une drôle de claque. En reconduisant 11 des (larges) vainqueurs de la (petite) Namibie, ils ont en effet plutôt choisi l'audace. Celle qui avait tant manqué, en même temps que l'intelligence, lors du revers inaugural que l'on sait. Parce que non contents d'introniser Chabal deuxième ligne de standing international (c'est bien ce qu'il faut face au spécialiste irlandais O'Connell, non ?), ils ont aussi osé écarter Jauzion et Rougerie, rien que ça. Oser, oui, balayer leurs certitudes mal placées d'avant-Pumas pour ne récupérer que quatre survivants. Quatre à prendre dans le « six de devant », puisque Milloud, Thion et Betsen n'auront pas été au repos pour rien face aux Namibiens. Le quatrième ? Ibanez, pardi, dont on ne sait pas encore s'il sera capable d'entonner une Marseillaise à tue-tête demain, mais que son hématome au pharynx n'empêchera pas d'amener cette équipe hétéroclite à l'assaut d'Irlandais faussement décatis.
Ibanez va mieux, de Villiers est toujours là, Traille et Heymans vont avec lui porter à 7 le nombre de joueurs « doublant » Argentine et Irlande, mais ce n'est pas le cas de Pelous, blessé comme Skrela, quand Dominici n'aurait de toutes façons pas postulé sans son bobo à la cuisse qui le tient « diplomatiquement » éloigné de ce nouveau sommet de la poule D.
Jurisprudence Croke Park ? C'est qu'il faut impérativement le gagner. Et si possible en marquant quatre essais. Pour cela, la ligne d'attaque qui en a marqué 13 dimanche dernier revient donc en force : avec sa charnière emballante et chargée d'emballer. Celle que Jo Maso ne jugeait « pas fatalement indissociable » en août, mais qui vaut à Mignoni de rester une nouvelle fois en tribune, lui dont le sort a de nouveau été lié hier à la présence de Skrela... Contradiction. Comme quand vient sur le tapis l'éviction de Jauzion, donc la titularisation de Marty. « Très convaincant face à la Namibie malgré ses fautes de mains », dit le manageur. à quatre en-avants consécutifs, il faut juste espérer que la greffe ait prise sur les mains du puncheur catalan. Et souhaiter que la méforme passagère du « tronc » que reste Jauzion ne dure pas : « il n'est pas physiquement à son maximum. » OK, OK.
Parce qu'au-delà de cela, il y a de la cohérence : à enfin titulariser Dusautoir en troisième ligne « qui a frappé à la porte des titulaires » (Maso) et dont le profil plus complet rejette Martin dans son strict domaine de joueur « de près ». Harinordoquy et son doigt luxé laisse ensuite la place à Bonnaire sans qu'il y ait scandale.
Comme il n'y en a pas à retrouver le trident offensif toulousain : Heymans, son pied gauche et son inspiration sans faille, ça ne faisait guère de doute. Mais « virer » Rougerie, favori du roi Bernie et seule gazelle à avoir surnagé face aux Pumas, si, si, c'est gonflé. Poitrenaud et surtout Clerc auraient-ils bénéficié de la « jurisprudence » Croke Park, eux qui étaient du dernier succès bleu face aux Irlandais (20-17 le 11 février) ?
Pour Clerc, « le plus en forme du moment derrière » dit Laporte, c'est évident. Du moment qu'à l'arrivée il marque le même essai décisif que ce jour-là. Sur une passe de Marty, après un déboulé de Chabal : c'est même tout ce que demande le peuple.
20 septembre 2007
Une sélection tirée par les cheveux
Une fois n'est pas coutume, mais on ne pouvait pas se priver de la lecture d'un article aussi dévastateur que le chevelu concerné ! Avouons-le, si Chabal est le "chouchou" des français, c'est bien parce qu'il a les cheveux longs (chouchou > cheveux, non mais j'explique, je sais qu'elle est facile, mais personne ne l'a faite !). C'est dans le journal Sud Ouest, c'est signé Jean-Pierre Dorian.
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