21 janvier 2008

Un homme à la mer

La pignole du Barde

Aux archiballs, nous avons deux amiraux. L’un est d’eau de mer (Roland), l’autre d’eau douce (le Tcho). Ne croyez pas un seul l’instant qu’un amiral d’eau douce soit inférieur à un amiral d’eau de mer. Tout parti pris est imbécile. La séparation des eaux n’échappe pas à la règle ; n’en déplaise à Moïse. Le Tcho a d’ailleurs un petit côté Moïse ; une barbe, sans conteste, accentuerait cette ressemblance. Ceux qui ont été initiés à la navigation sur les eaux impétueuses de la Garonne par le Tcho en savent quelque chose : Tcho montre la voie comme peu. Avec un flegme et une douceur incomparables. Il suffit de suivre le mouvement de ses lèvres pour dissiper les maux de moussaillon qui nous étreignent. Alors tout devient paisible, et les courants pervers ne sont plus que calmes ruisseaux, tendres mares, lacs propices aux rêveries infinies. Et quand l’amiral d’eau douce vous chuchote, la lippe souriante, « Un homme à la mer », on lance la bouée comme on offre un bouquet de fleurs à l’aimée.
Mais le Tcho plus jamais n’initiera quiconque. Il cultive à présent ses jardins imaginaires à l’ombre de la retraite et titille l’artistique par intermittence. Les flots de l’estuaire sont désormais orphelins et le mascaret verse une larme lorsqu’il soulève sa houle. N’importe, le Tcho a fait des petits qui voguent à qui mieux mieux sur la Gironde offerte et s’en vont rue de Bègles goûter un repos mérité. On ne fait pas son trou sans maître que l’on soit castor ou aigrette.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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