01 mai 2010

Le cuistot de la semaine, grand comme un trait d'union

Par Perdigue (qui était là) et Le Barde (qui n'était pas là)


Une douceur quasi estivale baignait Musard dans des langueurs rugbystiques, qui étaient bien loin de rendre les cœurs monotones.
On entendait ce soir-là autant de conneries que de ballons à terre.
Ah ! le bruit ravageur de cette baudruche synthétique heurtant le sol. Si cette onde à Musard devenait un tsunami aux antipodes, il n’y aurait plus un pékin en Australie.
Je passerais donc sur les « encul… », les « Bord… de Mer… », les « Put… que je suis c.. », n’en parlons plus !!
La douche salvatrice nous ouvrait l’appétit en se disant qui si on devait bouffer tout ce qui était tombé à terre ce soir-là, demain, on chierait comme des éléphants.
« Putain Perdigue, t’as dit que t’en parlais plus, tu radote ou quoi » disait le Barde, pendant que Gwen jetait « Ta gueule mes couilles !».
Vous qui lisez ces lignes, pouvez-vous comprendre le désespoir de tous ces bloggers, buvant de la soupe froide et du mauvais vin en attendant des jours meilleurs ? Raillé par ses amis, dédaigné par des commentaires inexistants.
Putain ! Rappelez-moi quel est le con qui a dit que la solitude n’existait pas.
Heureusement que le trou est là. Notre trou à rats. Notre repère, notre âme, là où sévissent les grands hommes. Ne vous fourvoyez pas, nul Montaigne, voltaire et consorts. Je vous parle là des vrais grands hommes, des Bois au bol, de Pépé, du Grozan, de la Piballe et autres Sexe ou Panda.
Et ce soir-là, c’était Jean-Bernard qui officiait au pinacle des grands hommes. Je pourrais vous parler de cette soupe de poisson qui a fait verser une larme à l’Amiral, qui s’épanchait sur le grand large comme une pucelle sur un vit.
Pourquoi vous parler de cette paella distillé par son acolyte Pedro, avec une morue en guise de cerise qui n’a pas daigné se foutre à poil malgré l’insistance de l’assistance et surtout des stagiaires.
Ladite touffe n’était pas une moule de bouchot !!! Les stagiaires se démerderont à mains nues.
Mais là où on ne se sent plus seul du tout c’est lorsque l’on se retrouve en tête-à-tête avec Jean-Bernard. C’est là que l’on comprend que les railleries ne sont que futilités et que seul compte la vérité des êtres vrais. C’est cette énergie venant de ces grands hommes que chaque Castor tire sa quintessence. En taquinant la bouteille de Patxaran qu’il avait pris soin d’agrémenter de quelques glaçons, mon passé se dissolvait lentement pour que l’avenir soit martelé comme les courbe d’une belle italienne.
Vous qui n’étiez pas là, vous ne pouvez pas comprendre la sagesse, émanant de Jean-bernard qui envahissait le trou ce soir-là.
Les chants, pourtant les mêmes que d’habitudes étaient enclins à un profond respect, comme on égrènerait un chapelet de chansons paillardes.

Et même si le Barde n'était pas là, il a toujours quelque chose à dire :

Le Bernard se porte bien chez les archis. Certes, s'il est précédé d'un Jean, ce n'est pas tout à fait la même chose. En sorte que Jean-Bernard (Saubusse) n'est pas Bernard (Palanquès). Ni l'un ni l'autre ne sont d'ailleurs des choses et je m'en veux d'avoir été trop vite en besogne. Ce sont des êtres en chair et en os, dotés d'un esprit redoutable. Leurs sourires en témoignent.
Le hasard n'existant pas, exception faite des caprices de la gonfle, convenons que le trait d'union qui associe Jean à Bernard va comme un gant à notre céleste carrossier. Il fut et demeure un demi-de- mêlée de haut vol, ce qui lui va bien tant Il aime taquiner les cieux. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est céleste. Le hasard n'existe pas vous dis-je.
Jean-Bernard, c'est le plus parfait trait d'union qui soit. Sa passe est l'égale d'un alexandrin de baudelaire. Elle me fait penser à ce vers, beau entre tous, du Balcon : « Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses. » Qui n'a goûté la passe de Jean-Bernard est un exilé du rugby ; il ignore
cette parcelle de bonheur que le don seul peut offrir.
Tu en fais trop va penser JB en lisant ses lignes. Alors que j'ai le sentiment de ne pas en faire assez. Que vont penser Suzy et mes deux petites perles en parcourant ces mots ajoutera-t-il ? Iront-elles, mes tendres hirondelles, jusqu'à suspecter d'inversion l'auteur de ces propos ? Lorsque le trop est l'expression du vrai, mon cher JB, doit-il être suspect ? On n'échappe pas à ce que l'on est ; un point c'est tout et c'est déjà beaucoup même si le trait d'union te caractérise. Un point c'est tous en somme.
D'injustes vacances me privèrent donc de tes talents culinaires. Je m'en veux. Mais après tout, ce ne sont là que des péripéties sans importance. Ce qui m'importe, c'est de glaner au plus vite la béchigue que tu transmets comme nul autre. A l'exception, peut-être, de Bernard. Nous y revoilà ; on n'en sort pas ; et, c'est tant mieux. « Et l'homme fort sera l'étoupe, et ses œuvres l'étincelle ; ils brûleront tous deux ensemble, et personne n'éteindra », écrivait Isaïe. Amen.

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