Au fait, où étiez vous ce vendredi 6 Mars 2015 ?
Nous ne le rappelons jamais assez mais Peyo s’évertue à trouver des rendez-vous sportifs pour préparer ses troupes au combat. Il est jeune dans la confrérie des G.O. de la commission sportive. Et pourtant, il ne manque pas d’idées et de projets pour faire bouger ses castors. Il doodelise à fond pour rameuter ses hommes de la gonfle. Point de son de cloche, point de rappel au micro dans l’antre de la bouffe, point de messagers pigeons, Peyo est un homme du doodle. Le rugby se modernise comme la communication se doodelise. N’en déplaise à Dudu, qui rata pour ce coup ce rendez-vous. Il n’était pas le seul, car vous le croirez ou non, Dudu est de l’ancienne école. Une époque sans smartphone, sans internet, sans 06. (Ils jouaient à 14 et sans remplaçants…)
La communication se faisait sans support technique, il suffisait simplement d’une interface invisible dans une parole directive pour que tout le monde sache de quoi il en tenait. Le rendez-vous se figeait dans l’inconscient collectif de chacun. Il ne s’annonçait pas, il se transmettait par la pensée. La case à droite des rendez-vous à ne pas rater, dans le système limbique de notre cortex. Un système bien alimbiqué me rappelle notre bloggeur, non avare en jeu de mots… Un rappel n’est jamais de trop. Dans la communication, il vaut mieux une personne sur-informée qu’une personne non informée. Dudu fait partie d’une génération qui profite encore d’une anisette dans les chopes à bières. Le rugby a ses codes. Et nous pouvons observer que les générations trinquent, et certaines plus que d’autres. Ce n’est pas Jean Jacques Goldman qui me contredira. Mais bon, le rugby évolue, son jeu est devenu plus rugueux, non dans la puissance et l’ambition du joueur à marquer mais rugueux dans le choix devenu impossible d’une prise d’intervalle. La passe avant contact s’est modernisée en une passe hasardeuse après contact. Ce que le jeune apprécie, le vieux l’a apprécié. Mais comme toute bonne chose a une fin, il faut penser à plaquer le plaquage cette fois-ci bien à retardement. Comme toute découverte de soi, il est une constante bien ingrate et pourtant fondamentale que nous payons par l’âge. L’expérience de la jeunesse est nécessaire pour s’éprouver dans les plaisirs de la prise d’intervalle. Pour le découvrir il faut d’abord en tester et toucher les limites. Un intervalle nécessite deux joueurs adverses. Ca aussi c’est une constante.
Le trou peut être plus ou moins serré, plus ou moins mobile plus ou moins faux. Il existe en effet des faux trous. C’est dans l’après coup que nous nous en rendons compte. L’impact du faux trou est dévastateur mais bon, le vieux 4 l’a plusieurs fois testé et ne le sait que trop bien. La décision appartient au porteur de balles. Le vieux 4 est à ce niveau sur le même réseau que Dudu. Il n’était donc pas là !
Ce laïus est nécessaire pour introduire comme il se doit le changement de jeu qui peu à peu se prononce dans l’évolution du rugby des anciens. L’ère du flag est là !
Le flag est une variante du rugby qui se joue sans le plaquage. Pour rappel wikilien : le flag c’est toute une histoire. Le rugby foulard, également appelé Tag rugby dans les pays anglo-saxons pas pour les Gueules… ou flag rugby parfois en France, est un sport d’équipe sans contact basé principalement sur le rugby à XIII dans lequel chaque joueur porte deux rubans (ou tags en anglais) attachés à une ceinture ou directement à son short par des patchs en velcro. Les joueurs attaquants, porteurs du ballon, esquivent les défenseurs, se passent le ballon, et marquent des essais. L’équipe adverse doit, pour l’en empêcher, arracher un des rubans au porteur du ballon.
L'intérêt principal du Tag rugby est de pouvoir pratiquer le rugby sans contact direct et avec un jeu au pied plus restreint. Toutefois, sachant que parmi les règles et principes fondamentaux du rugby à XIII et du rugby à XV on trouve en bonne place le contact et le jeu au pied, certains définissent le Tag rugby comme un sport ayant ses caractéristiques propres. D'autres personnes le voient comme une étape intermédiaire dans la progression éducative vers le rugby contact, ou comme une version plus ludique à pratiquer pendant l'intersaison pour proposer une activité rugbystique sans trop charger les organismes des joueurs avec les impacts. Ou encore une retraite douloureuse pour les nostalgiques de la gonfle et des mêlées.
Ce sont les Gueules amateurs de flag qui sont passées depuis quelques temps à ce jeu. Leurs organismes comme les nôtres ont trouvé des avantages non négligeables à la pratique de ce sport. Le rendez-vous était fixé à 19h30 au pré des écoliers. Les Gueules sont venus équipées. Le projet était de mettre en place 4 équipes de 7 joueurs. Cependant les Archiball receveurs étaient 9 au total. Les Gueules en revanche étaient en nombre. Bref, un arbitre au centre, la moitié du terrain comme aire de jeu et la beuchigue en place, le coup d’envoi est lancé. Ce sera quatre mi-temps de 15 minutes.
Point de vieux sur la piste, seul un homme d’expérience d’origine fidjienne son surnom Titinaplatipalabal dit Titi pour les intimes. Son échappée, cloua sur place la jeune défense adverse. Nous reconnaissons la course de notre recrue d’expérience. Son épouse supportrice le portait dans son élan. Son toutou arrêta même de bavouiller et leva la tête tant la course de son maître était belle. Le temps se ralentissait, symptôme d’un moment pas comme les autres même si le rapport au temps canin est 7 fois supérieur au notre. Mais tout le monde s’arrêta même si deux défenseurs qui ne pouvaient rattraper l’échappé, courraient toujours vers l’espoir. Quand le trou est fait, il est fait ! La course fut longue, tout le monde dans l’attente de l’exploit. L’homme derrière la ligne dans l’extase de l’aplatir. Le geste complexe mais ultime de haut en bas pour terminer la charge fut transformé en jeter horizontal d’avant sur le côté. Le jeu est puissant, l’homme est rapide et le ballon non aplati. O Rugby moderne. Le toutou de Titi hurla à la mort, même la lune dans son croissant de nuit montrait que la beauté du geste n’est rien à côté d’un honneur qui s’envole. Le ridicule fut vite oublié car l’homme des îles se racheta dans l’action suivante par une interception dévastatrice et sans en avant pour enfin marquer son essai. Le chien cessa de pleurer le satellite, et repartit dans sa promenade lever à son tour la patte de la délivrance. L’honneur du maitre est sauf.
Notre Tarbais à son habitude trouva rapidement ses marques, aux plaquages ou sans le plaquage. Lui, les intervalles, il les maitrise, à l’affut des interceptions ou meneur d’un jeu de contre attaque. Le jeu tarbais était rôdé. Et en plus il compte, un vrai métronome.
L’équipe de la vitrine brilla dans ce jeu de ruban.
Le score final était en faveur des Archiballs à quatre ou cinq essais prés. Tout le monde était satisfait du jeu proposé. Nous courons, nous attrapons les flags, et surtout nous jouons. Il manquait seulement les vieux au balcon. Certains cherchaient les flags aux oreilles, n’est pas dingo qui veut. D’autres se rendirent vite compte que quand le flag ne se détache pas, c’est que ce n’est pas le flag qui est en main. Bref, c’est plaisant nous courons et les adversaires se prêtent au jeu.
La réception était au trou. Nous reprenons le même nombre de joueurs pour les Archi avec autant de Gueules pour boire. Le plaisir de vanter les mérites et les subterfuges du rugby moderne et celui d’un jeu en écharpe. Le flag est bien là. Piou Piou, lui n’était pas là pour flagger mais pour nous régaler. Une réception à l’ancienne, puissante diverse et variée à la fois. Rien ne manqua, hormis Pépé qui se désespérait dans son chez lui de penser qu’un jour le rugby sans mêlée puisse exister…
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