04 mars 2015

Le cuistot de la semaine, Lolo et les lasagnes annoncent le printemps

Par Le Barde



Le pré est un régal en cette année 2015. On joue, on s'amuse, on courre, on rouspète juste ce qu'il faut, pas plus. La rouspétance est affaire de mesure. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Dudu. Il en sait quelque chose Dudu de la rouspétance, pas de la mesure.

On est toujours une petite vingtaine ou une grosse quinzaine. On marque des essais, on fait tomber des ballons, Jean-Phi zigzague, les jeunes trottent comme des lapins, Perdigue est rétif à l'évitement et file droit, JB assure, Titi à quelque chose en lui de Conrad Smith, etc,. Oui, le bonheur est dans le pré. Le bonheur, c'est un état d'esprit, une manière d'être, une filouterie contre le désenchantement du monde. Ce n'est pas JP Campech qui dira le contraire. Quatre essais et un castor d'or. Le temps est une chimère.

Au trou, Lolo régalait. Il n'y avait pas Pioupiou. Par contre, il y avait beaucoup de charcuterie et beaucoup de monde. L'une ne va pas sans l'autre. Pâtés, saucissons, chorizo, etc… Que du léger. Et en abondance. Lolo, ceint d'un tablier emmaillotant une chemise vichy aux carreaux innombrables rayonnait, entouré de son petit d'homme, Thibaud. Lolo, c'est un astre, une étoile. D'ailleurs, il chantonna : I'm born on a running star alors que Léo sifflotait les moulins de son cœur.

Après la charcutaille, les lasagnes. Le général qui était là, adore les lasagnes et il prit des airs de Castafiore pour chanter la grâce d'un plat d'hiver, arrosé d'un Saby rosé. Jean-Phi adopte l'air du temps avec goût. Ce n'est pas Guitou qui dira le contraire. Guitou qui disait son amour pour l'Union, le beau jeu, et tutti quanti sous le regard approbateur de JP Campech et du President. Nous avions tous les dents arrières qui baignaient. Surtout Gwen et Dudu. Nous étions repus et comblés.

Lolo rayonnait un peu plus. Il craignait de ne pas avoir préparé assez de lasagnes. À tort. Sa générosité ne fut pas prise en défaut. Il n'avait plus qu'à préparer son lancer d'assiettes. Parfait. Maria aurait peu de besogne. Lolo, c'est un mature, un cougar, il assure. Son Loulou lui manquait. Mais il fit contre mauvaise fortune bon cœur. Même s'il lâchait de temps à autre : "Gros, tu me manques" sous l'œil néandertalien de Perdigue. Perdigue a recouvré ses vertus capillaires, à défaut d'être callipyges.

Il y eut assez de fromage et assez de salade de fruits. Bien sûr, nous chantâmes la chanson éponyme. JB prit des airs de Bourvil. Il y eut aussi de la manzana et du Cognac. Oui, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Car le trou est un monde, et le meilleur.

L'assemblée fut longue à se séparer. Lolo regagna son nid en récitant des vers de Bérénice. Normal, il rejoignait sa Sarah Bernhardt. Il n'a rien de Titus Lolo, mais il s'en branle. Je suis ce que je suis se disait-il, je suis fait comme ça. Prévert n'est pas Racine. Mais ça aussi on s'en branle. Il aménagea un peu l'œuvre de Jean Racine en pensant à sa Maillan : "Depuis de longues années chaque jour je la vois/Et crois toujours la voir pour la première fois."

Louons notre mentor adoré. Ce premier mardi de mars était déjà à lui seul tout un printemps. Le printemps ne s'invente pas, il naît d'un petit bout du monde sis au 1, rue de Bègles. Il suffit de peu de choses pour être heureux et ce peu est de l'or. 

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