27 novembre 2017

Le cuistot de Bouffe: Le général en bataille!!

Par Le Barde et Bardibulle
 

Il y avait du brouillard et une petite bruine. Un soir d'hiver propre à la mélancolie. Par bonheur, Il y a le pré. Sur le pré, pas de mélancolie. Enfin un peu. Nos petits Bleus ne sont plus ce qu'ils furent.

Perdigue avait des relents de Claude Dourthe, Serge de Codorniou. Deux extrêmes qui savent se concilier. C'est peut-être cela le bonheur : une nostalgie s'incarnant dans le présent, le temps retrouvé si l'on veut.

On était dans le rugby que l'on aime. Bien sûr, le ballon chut de temps à autre. La faute à la bruine, à la pellicule humide dont se revêtait le cuir, enfin le synthétique. Nostalgie quand tu nous tiens.

Une équipe prit le dessus sur l'autre. C'est comme ça. La Piballe avait beau compté les essais à sa semblance, rien n'y fit. Ceux de Serge et Seb étaient supérieurs. Le rythme était vif, une cantate de Bach. Les petits jeunes donnent à nos partitions hebdomadaires un ton alerte. Aux Vieux de se mettre au diapason. Hervé, de retour, témoignait de ses beaux restes.
Ses beaux restes, c’est beau dire. L’homme a de la carcasse. La balle, il la prête dans l’intervalle. Ah si Titi avait ses cannes ! Le pinson en ce moment soigne ses genoux. L’homme est une grâce au temps et partage sa percute dans l’intervalle uniquement en possession de ses deux gambettes. La queue pour le castor sert juste pour l’équilibre. Pour la grande joie des canards. Foie de castor ! La plus belle action se fit du coup sans ballon. Elle rappelle à ses heures que le rugby est par tradition un jeu de contact. La passe à l’aile la vie est belle c’est bien vrai mais ce n'est pas tout. Le toucher ne permet de travailler les phases de jeu au sol. Ah Si Gwen m’était conté. Bref la palme revient à Ben. Filleul certifié conforme. Le ballon pour lui est un détail. Le ballon est pour lui un doodle comme les autres. Le toucher c’est sérieux mais le jeu au sol est un fondamental. Perdigue en couverture fut retourné pour l’occasion. Le viticulteur est un cep comme les autres. Pas le temps de pousser le raisin. Le grave ne prend pas. La vrille ne supporte pas le sacré dégèle de Ben. La brume du coup fit place à la vapeur. Et la douche nous poussa au trou.

Bonheur de retrouver notre général en maître queux (Composé de maître, de l’ancien français maistre, issu du latin magister (« celui qui commande ») et de queux du latin conquis(« cuisinier »). L'expression lui va comme un gant, n'est-ce pas. Le trou était garni, enfin.

En entrée, le chasseur cueilleur prit le partie de nous mettre la pâté. L’assaut est organisé en plusieurs vagues, foie d’Amiral, la Marine est d’accord. L’assaut du général ne se fait pas en salade. Le combat est prévu rude. La chair a dans la vérité ce que la chlorophylle trouve dans la lumière. Le noyau de la vie. Du coup le pain se partage et nous rend co-pains. La plume est ainsi et prépare la guerre. Le combat referme sa nasse dans le carnassier. Le bar est complet, rare pour la saison. La troupe est en masse et il fait faim. Le général alimente ses grognards. Point de grogne quand la viande est bonne… même sans cornichon. Du coup le général a conquit une sacré tête de pont et peut envoyer le gros. Piou est en réserve. Son double moi craint la resserve. Le nouveau Piou est arrivé scande les nostalgiques du beaujolais. "M’enfin" pleure Sabite. Mon guillou est mon sang prenez en tous. Le pain de Pépé, le sang de Sabite. Tout est bon et le sacre dit vin. Le général en bon conquérant poussa le sacrifice de la bête. Le chevreuil sera en sauce, pâtes à l’appui. Le délice est dans le génie militaire. L’oxymore est de rigueur. Quand l’âme du chasseur suit sont cueilleur. La Marine sur le sujet est toujours d’accord. Le bout de table est sacrément armé ! Le silence rend hommage et tiendra pour gloire!

Le lancer d'assiettes fut couci couça. Ce n'était pas tant la faute du général que celle des destinataires. Certains soirs sont maladroits. Une frappe à l’américaine. Un mélange de sulfatage et de tir de précision. La marque se rapproche du déblayage de Ben, redoutable quand placé au bon endroit. Le lacté tient sa voie.

La retraite vise ses hauteurs dans la latte. Celles des hélicoptères de combat en retraite. Point d’assaut sans se servir de toutes les matières. La Terre, la Mer, et maintenant les Airs. La gazelle est aussi en retraite sur Dax. Le Doc se prélasse auprès d’une belle à l’œil noir. L’Adour coule et le Général écrit enfin ses mémoires. La tourte fera sa sortie. Pâte fine et pruneaux en appui. Des étincelles pour nos papilles. La bête est loin et le gourmand partage. 

La belote fut touffue. Serge sortit le premier. Une fois encore les mains pauvres ne furent pas perdantes. Être pauvre et gagner, la belote de comptoir a des relents d'Evangile.

Dehors, la petite bruine poursuivait sa besogne. Il faisait froid. C'est à peine si l'on devinait les étoiles. Tcho avait ramené Pépé, encore très remonté par Monsieur Owens. Le général était aux anges et fredonna un madrigal. Une manière comme une autre de célébrer la vie.

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