08 avril 2019

Les castors vs Ovalie Citoyens - 17 nations au pays des castors

Par le Barde et Bardibulle


La belle idée que ce match ! Le rugby est aussi accueil. Notre époque est peu accueillante. Que le pré soit un peu de notre terre commune. Un ballon et le tour est joué. L’un est l’autre. Et c’est très bien ainsi. Notre triste époque oublie un peu trop ce qu’humain veut dire. Le monde ne vaut que si l’on reçoit et l’on donne. Le rugby est une douce métaphore.

Donc, par l’entremise du dive Cary Grant qui, pour l’occasion, se joignit à nous, se plaça sur un petit bout d’aile et recouvra tout son art, nous avons taquiné la béchigue, avec Ovale Citoyen, une jolie bande de jeunes, vive. (Pour ceux qui veulent mieux connaître cette association : voir le très bel article dans le journal La Croix en activant un moteur de recherche). Nous nous repartîmes sur deux moitiés de terrain. L’expérience contre la fougue. Et l’on se moquait bien du score. Une petite pluie s’invita.

Bien sûr, il y eut un toucher. La fougue de la jeunesse contre l’expérience. Il n’y eut pas de vainqueurs pour autant. Sinon la vie, celle qui nous mêle. Sergio, le Doc, le bardibule, et tutti quanti filaient leurs courses. En face, ça galopait, sous le sifflet des coach.

Tout s’acheva sur le grand terrain. Jusqu’à l’extinction des feux à 21:30 pétantes. Et de regagner les vestiaires sous la petite pluie printanière qui nous rafraîchissait à l’envi. Il ne nous restait plus qu’à regagner le trou où le Prez nous attendait, lors que notre tendre Jacouille avait préparé tout ce qu’il faut pour terminer la soirée avec ce qu’il faut de justes mets.

Le trou se garnit peu à peu. Le vieux quatre était là. On espérait Walid ; il ne vint pas. Mais son acolyte de Rue 89 était des nôtres. Simon faisait son retour avec sa nouvelle équipe. La bière coula. Puis nous fîmes ripaille.

L’union est dans la cène. Notre messie en bien traiteur s’incarnera en sein Jacquouille. Ses attributs sont toujours sacrés pour les bons moments du trou. Du convive au « qu’on vive », il n’y a plus qu’à descendre les marches. Une entrée en douceur pour effacer des aléas d’un moderne trop pluvieux. « J’ai tout donné au soleil, tout sauf mon ombre » s’illumina le Prez suivant les pas d’Appolinaire dans la descente. Les descentes se remontent dans de telles occasions. Le lâcher prise en lâchant la pression… Les mots ne sont-ils pas des attaches à l’autre. L’Afrique se chante. Le mouvement est dans l’union. Le doigt en réponse cela va de soit…
Le temps pour certain est triste et se doit de vivre dans l’espoir d’un monde plus clément. L’Ovale Citoyen protège ces énergies. Et trouve dans l’ovale des liens au-dessus des mots. Le pré est par essence un espace du jeu. Quel meilleur marqueur de se construire un « je » dans le « jeu ». Freud tire sur sa pipe. Il pleure de n’avoir pu être un pilier sur le pré. Loin de la réalité de certains délires. Le jeu comme le sourire est un ciment ! Il est inné et naturel dans l’enfance et doit se protéger même pour les plus grands. A croire que les grands ne le sont que lorsqu’ils n’oublient pas qu’ils ont été enfants. La boucle est là… Un liant exceptionnel et naturel pour préserver le simple du compliqué et renouer de la magie enfantine dans notre espèce bien humaine ! Une lumière au fond du trou quel espoir ! Les joies du trou dans le rugby l’autorisent en partageant les valeurs d’un jeu ou le combat se doit d’être solidaire avec ses copains. Au fond les langues se sont dispersées dans la construction mégalomaniaque de la tour de Babel. La fâcheuse manie de l’homme disperse ses fondamentaux et se perd dans des réalités trop virtuelle. Piou Piou dans la réflexion se claque un nerf… « Les gars on se prend la tête, où on boit un coup ?... » Loin de du délire de faire rebondir un caillou sur l’eau, les ricochets sont en ensemble de forces qui en mouvements dépasse l’impensable. Chaque chose à sa place pour que ça bouge. Notre trou de Babel lui, nourrit à chaque occasion le partage et abreuve ce pensant unique. Pas d’angles obtus dans un cercle. Ces moments sont hors temps et figent un improbable bienfaiteur. Le trou vise les belles rencontres. Cary Grant sur le coup s’est claqué sur la prise d’intervalle et reste rond sur le sujet et lance une pierre pour faire des ricochets. Mais Jupiter a sa cuisse, notre JP pleure son mollet. Le membre sacrifié du soir sera vite dépassé par la magie offerte. Sans parler du riz au lait de notre cuistot qui sur le coup donne une sacrée fessée à la madeleine de Proust. La saveur est un éloge à tout enfant qui sommeille en nous. Les histoires des grands qui rejoignent le monde des petits. Et les petits deviendront grands. Woody Allen a toujours parié sur l’avenir car il souhaite y passer le reste de son temps. Une philosophie comme une autre. L’espace du coup on s’en branle, c’est juste de prendre du temps et de profiter à la communauté des joueurs et des rêveurs. 

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