Par le Barde et Bardibulle
La belle idée que ce match ! Le rugby est aussi
accueil. Notre époque est peu accueillante. Que le pré soit un peu de
notre terre commune. Un ballon et le tour est joué. L’un est l’autre. Et
c’est très bien ainsi. Notre triste époque oublie un peu trop ce
qu’humain veut dire. Le monde ne vaut que si l’on reçoit et l’on donne.
Le rugby est une douce métaphore.
Donc,
par l’entremise du dive Cary Grant qui, pour l’occasion, se joignit à
nous, se plaça sur un petit bout d’aile et recouvra tout son art, nous
avons taquiné la béchigue, avec Ovale Citoyen, une jolie bande de
jeunes, vive. (Pour ceux qui veulent mieux connaître cette association :
voir le très bel article dans le journal La Croix en activant un moteur
de recherche). Nous nous repartîmes sur deux moitiés de terrain.
L’expérience contre la fougue. Et l’on se moquait bien du score. Une
petite pluie s’invita.
Bien
sûr, il y eut un toucher. La fougue de la jeunesse contre l’expérience.
Il n’y eut pas de vainqueurs pour autant. Sinon la vie, celle qui nous
mêle. Sergio, le Doc, le bardibule, et tutti quanti filaient leurs
courses. En face, ça galopait, sous le sifflet des coach.
Tout
s’acheva sur le grand terrain. Jusqu’à l’extinction des feux à 21:30
pétantes. Et de regagner les vestiaires sous la petite pluie printanière
qui nous rafraîchissait à l’envi. Il ne nous restait plus qu’à regagner
le trou où le Prez nous attendait, lors que notre tendre Jacouille
avait préparé tout ce qu’il faut pour terminer la soirée avec ce qu’il
faut de justes mets.
Le
trou se garnit peu à peu. Le vieux quatre était là. On espérait Walid ;
il ne vint pas. Mais son acolyte de Rue 89 était des nôtres. Simon
faisait son retour avec sa nouvelle équipe. La bière coula. Puis nous
fîmes ripaille.
L’union
est dans la cène. Notre messie en bien traiteur s’incarnera en sein
Jacquouille. Ses attributs sont toujours sacrés pour les bons moments du
trou. Du convive au « qu’on vive », il n’y a plus qu’à descendre les
marches. Une entrée en douceur pour effacer des aléas d’un moderne trop
pluvieux. « J’ai tout donné au soleil, tout sauf mon ombre » s’illumina
le Prez suivant les pas d’Appolinaire dans la descente. Les descentes se
remontent dans de telles occasions. Le lâcher prise en lâchant la
pression… Les mots ne sont-ils pas des attaches à l’autre. L’Afrique se
chante. Le mouvement est dans l’union. Le doigt en réponse cela va de
soit…
Le temps pour certain est triste et se
doit de vivre dans l’espoir d’un monde plus clément. L’Ovale Citoyen
protège ces énergies. Et trouve dans l’ovale des liens au-dessus des
mots. Le pré est par essence un espace du jeu. Quel meilleur marqueur de
se construire un « je » dans le « jeu ». Freud tire sur sa pipe. Il
pleure de n’avoir pu être un pilier sur le pré. Loin de la réalité de
certains délires. Le jeu comme le sourire est un ciment ! Il est inné et
naturel dans l’enfance et doit se protéger même pour les plus grands. A
croire que les grands ne le sont que lorsqu’ils n’oublient pas qu’ils
ont été enfants. La boucle est là… Un liant exceptionnel et naturel pour
préserver le simple du compliqué et renouer de la magie enfantine dans
notre espèce bien humaine ! Une lumière au fond du trou quel espoir !
Les joies du trou dans le rugby l’autorisent en partageant les valeurs
d’un jeu ou le combat se doit d’être solidaire avec ses copains. Au fond
les langues se sont dispersées dans la construction mégalomaniaque de
la tour de Babel. La fâcheuse manie de l’homme disperse ses fondamentaux
et se perd dans des réalités trop virtuelle. Piou Piou dans la
réflexion se claque un nerf… « Les gars on se prend la tête, où on boit
un coup ?... » Loin de du délire de faire rebondir un caillou sur l’eau,
les ricochets sont en ensemble de forces qui en mouvements dépasse
l’impensable. Chaque chose à sa place pour que ça bouge. Notre trou de
Babel lui, nourrit à chaque occasion le partage et abreuve ce pensant
unique. Pas d’angles obtus dans un cercle. Ces moments sont hors temps
et figent un improbable bienfaiteur. Le trou vise les belles rencontres.
Cary Grant sur le coup s’est claqué sur la prise d’intervalle et reste
rond sur le sujet et lance une pierre pour faire des ricochets. Mais
Jupiter a sa cuisse, notre JP pleure son mollet. Le membre sacrifié du
soir sera vite dépassé par la magie offerte. Sans parler du riz au lait
de notre cuistot qui sur le coup donne une sacrée fessée à la madeleine
de Proust. La saveur est un éloge à tout enfant qui sommeille en nous.
Les histoires des grands qui rejoignent le monde des petits. Et les
petits deviendront grands. Woody Allen a toujours parié sur l’avenir car
il souhaite y passer le reste de son temps. Une philosophie comme une
autre. L’espace du coup on s’en branle, c’est juste de prendre du temps
et de profiter à la communauté des joueurs et des rêveurs.
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