Par Le Barde et Bardibulle
La nuit est tombée sur le pré. Le synthétique sera moins seul, l’hiver arrive. La lumière se fera aussi plus artificielle. Il en est ainsi quand la nature humaine recule ses aiguilles pour mieux briller dans l’ illusion d’un temps sous contrôle. « La seule lune qui tourne et à laquelle je crois et celle qui me sert d’assise ! » s’exaspère Dudu en poète à muse. Toujours les tours de chauffe, le temps d’essouffler un peu plus le poulpe, bien en ventouse sur le coup et marqueur de multiples essais. Il joue en apnée le bougre. L’essai laisse le jeu sans fin. C’est fou comme ce sport laisse dans ses codes une ouverture à toute chose. Même si l’action se termine en aplati, la marque annonce une suite. Doc sur le sujet a assez de souffle pour prendre le trou. Ses cris de rage annonce qu’il a du coffre à défaut du Poulpe qui lui joue en silence. « Pourquoi gaspiller mon air alors qu’il faut que j’accélère ? Atmosphère, atmosphère est-ce que j’ai la gueule d’un lampadaire ? » Ses voyants sont au rouge. L’orange est passé inaperçu pour le céphalopode. De la mobylette à la charrette, il n’y a qu’un pas. C’est Fayou qui profita de la rentrée du Dudu après ses étirements. Le poulpe ne pouvait pleurer l’affront, plus d’eau et plus d’air pour faire un râle à la bête. Titi sur le sujet s’habille en rouge et les différentes phases de chauffe, le pinson il s’en branle. Pas de baisse de régime, il tient la ligne ! Il taquine le doc qui sans ses gants abandonne le serment pour des sermons. L’hallali des ohlala !
La douche était très chaude. Allez savoir, tout est question de démesure. Nous avions de froid jusqu’à maintenant, nous avons du très chaud, plus de raison de se plaindre. Le froid à l’avantage de ne pas laisser de marque sur la peau. Con se le dise.
Canesson, c’est un joli nom. Rien à voir avec canasson. Christophe est tout sauf une vieille carne, une rosse ; un mauvais cheval si vous préférez. Et c’est ce petit e glissé entre un n et un s qui fait la différence.
Coule dans les veines de Christophe, le sang des lettres. Ne compte-t-il pas dans ses proches ancêtres le merveilleux philosophe Gaston Bachelard. Il plaidait pour les douceurs de la rêverie et se laissait aller aux évocations que lui inspirait « la flamme d'une chandelle ».
Plus cheval de trait qu’étalon, encore qu’il possède de belles et bonnes pattes, Christophe n’est parmi nous que depuis une poignée d’années. Pourtant, il semble là depuis une éternité. Christophe est une évidence.
Comme cette quiche qu’il nous servit en entrée, tendre, délicate, accompagnée de feuilles de salade. Pépé n’était pas là pour goûter ce met lorrain ; Pépé, il est dans les îles et ne reviendra pas de sitôt. En sorte qu’il y avait un grand vide. Peter eut beau s’affubler d’un béret, la ressemblance n’y était pas. Comme si un crâne lisse suffisait. Et la voix bordel, l’organe ! Celle qui nous rappelle à l’ordre, celle d’une histoire en or sans fin récitée, contée. Il y a de l’Homère dans Pépé.
Illiade le ciel, soleil et la mer… L’Homère se prête au mythe comme les lentilles à sa saucisse. Le raccourci dans l’alimentaire nous éloigne des fondamentaux. Mais le propre de la lentille n’est-elle pas de nous éclaircir la vue. L’histoire est belle quand le flou se dissipe. Le plat se mijote et le dur se radoucit. Les saucisses se trempaient de leur côté le derrière. Mieux moutarde que jamais ! Le plat est un délice quand il se prête au simple du fait maison. Un complexe dans l’art qui donne une toque au chef.
Le fromage se fera en quadrille. Suite à un lancer d’assiette digne d’un quatrième ligne. Christophe n’est pas demi. Un parcours sans faute, la confiance se fait en conséquence mauvaise amie. Un verre brisé, une mâchoire percutée, le cuistot pour une première déboite les codes. Seuls les grands culminent dans la brise. La pause du lactée et nous voilà parés pour le sucré !
Le dessert était une affaire de père puisque c’est le géniteur de Christophe qui conçut le flan que nous appréciâmes comme des enfants. Un père fait la paire, c’est entendu. Dudu appréciait ainsi que le vieux quatre harcelé de questions diverses par Régis. Mais pourquoi diable s’acharnait-il de la sorte ? Lorsqu’il lui demanda s’il était pour les rosbeefs ou les bocks, le vieux quatre lui répondit qu’il était contre les anglais.
Si la belote fut un triomphe pour Hamilton et Titi, elle aujouta un dépit pour le barde dont la main était bien maigrelette. Les mardis se suivent et se ressemblent. Jacouille, pourtant, veillait sur lui. En vain. Le bardibule rentré sur le tard fit bonne figure.
Arpentant les rues des Capus, comme il regagnait sa demeure, Christophe pensa à son aïeul. Lui revint cette phrase « Le noir est le refuge de la couleur ». Et puis une autre : « Comme la nuit s’agrandit lorsque les rêves se fiancent ». « Sacré Gaston se dit-il en esquissant un sourire reconnaissant, je bois tes mots comme d’autres enquillent des pintes. Et cette ivresse vaut bien celle de la mousse. »
1 commentaire:
Encore une très belle soirée.
Grand bravo à notre Cuisto Christophe mon petit filleul.
Quel joli béret mais surtout quelle belle tête de vainqueur.
Vivement mardi prochain.
Je vous aime mes petites queues plates.
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