16 avril 2008

Le cuistot de la semaine, So What ? So Busse.

Par le contrôleur d'Airbus Toulouse


Après la plume lisse et veloutée comme un plâtre vénitien de la semaine dernière, c’est à moi que revient, cette semaine, l’honneur, de rapporter les frasques culinaires de nos joyeux Castors. Il va tomber des briques rouges pensez-vous. Que neni, je ne me fâche que contre les tricheurs, resquilleurs et autres paltoquets et quand bien même sans rancune. Comment être désagréable avec ce fin landais et son sourire enjôleur ?
Il suffit que Jean-Bernard passe en cuisine pour que, soudain, au comptoir, les langues se délient. Du JBS par ci, du JBS par là. Jean Louis, sans doute soucieux de se refaire une image, nous relatera pendant tout le repas les exploits rugbystiques et les qualités de cœur de notre cuistot de la semaine. Et quel palmarès ?
À savoir son engagement et sa dévotion dans tous les combats nous ne pouvions être qu’aux anges entre ses mains. Pour l’occasion, notre chevalier du ciel a poussé les ailes de son Cessna 172 un peu plus au sud de ses terres pour nous concocter un repas So Basque.
Un décollage tout en douceur, léger sur le manche. Sur des plateaux d’inox, plus brillants que des enjoliveurs de Cadillac, redressés au tas et lustrés au Polish miror, une escadrille de cochonnailles se pose devant nos bouches goinfres. Jambon cru, chorizos, boudins épicés et terrines de porc, viennent apaiser nos ventres gargouillants. Alors que nous prenons de l’altitude, c’est au tour des piquillos finement farcis de nous emmener encore plus cap au Sud-ouest. On sent bien qu’il va se passer quelque chose, ça monte, ça ronfle, ça chauffe. Le moteur de son biplan poussé à bloc, notre JBS exécute un magnifique 360° aérien et nous dévoile un Axoa de toute beauté, accompagné de ces petites pommes de terre.
– Dis Jean-Bernard, c’est quelle partie du veau que tu as si finement moulinée avec l’hélice de ton Pylatus ?
Mais JB est au pilotage et ne peut répondre à de telles futilités. La viande pardi ! La voltige continue, sur une vrille à plat, totalement maîtrisée, les assiettes sont distribuées sans aucun crash et le fromage et sa petite confiture de Griottes viennent nous bercer de saveurs aigre-douces.
– Dis Pépé pourquoi il n’y a plus de pain ?
– Ques ça peut t’ foutre !
Le vol se termine sur le délicat moelleux d’un gâteau basque, les plus curieux demandant à quelle période on récolte les amandes pour que la pâte soit si fine. Quand elles sont à maturité té !
En élégant capitaine, notre Saint-Ex du fourneau nous invite à fêter notre baptême de l’air au bar de l’aérodrome. Patxaran et Manzana pour être certain d’avoir atterri en terres basques et aucun contretemps, c’est pas de la low-coast à deux balles ça monsieur. Notons l’excellente attitude de Guitou notre Chef de cabine, qui a encore fait preuve d’un appétit remarquable. Fais quand même attention de ne pas prendre trop de poids, Air-France annonce des contrôles de surcharge en cabine.
Réuni dans la tour de contrôle, le jury constitué de Lolo, Loulou, Guitou, Arnaud , Lafourche et le Président Libanais de Cadillac, accorde une note de 15. C’est bon JB, tu peux postuler pour une place de chef d’escadrille à la Tambouille de France.

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