18 juin 2008

Le cuistot de la semaine ou la comédie à l'italienne

Par Hamilton : Leçon pour éviter de confondre éclectique et électrique.


Le film à sketches doit beaucoup au cinéma italien. Hier, 17 juin, on jouait Les Monstres ; sacrés pour les uns, de prétention pour les autres, d’incompétence propose un dernier. En fait, la pièce ressemblait plutôt à une tragédie : les 3 unités, une intrigue nouée de très longue date, et des acteurs prêts à en découdre pour assouvir leur vengeance ou défendre leur honneur (ceci n’est certes qu’une affaire de point de vue, mais pour l’occasion, les premiers étaient à droite du petit écran et les seconds à gauche en première mi-temps seulement, après coup il convenait non pas de retourner sa télévision mais la proposition précédente).
« Et le désir s’accroît quand l’effet se recule » donc au terme d’un match stressant, nos héros fatigués nous offrent 2 ans de frustration supplémentaires. Cela n’éclaire toujours pas notre titre !
Pour les absents du soir, un léger retour en arrière s’impose. A soirée unique, comportements divers (ce n’est pas un nouveau titre).
19 h : remise des diplômes dans une célèbre école où votre serviteur officie. Champagne, petits fours.
20 h 30 : j’enfourche mon routier rouge (peinture et gardes boues d’origine), je traverse le Jardin Public juste à temps, le gardien s’apprête à fermer les grilles. Bon présage me dis-je !
20 h 45 : je suis à l’entrée de la rue Sainte-Catherine. Emu, je me revois étudiant descendant cette même rue alors ouverte à toute circulation, slalomant entre les voitures et rebondissant sur ses pavés dont la couleur lie de vin chatouillait sous la pluie.
20 h 55 : en approche de la Victoire (on peut rêver) un clin d’œil sous forme de néons de Présence Pantchounette égaie le fronton de la porte. Est-ce cela qui électrise l’atmosphère ?
Un homme, sorti d’un bar, passe en courant et annonce haut et fort dans une langue sud-méditerranéenne quelque chose qui ressemblerait bien à un score et dont il se réjouirait.
21 h : arrivée au trou. Il y a là déjà de quoi faire une équipe au complet et pourvue poste à poste, qu’on en juge. Piliers : Bon Docteur et Jacques Le Boucher, talon : Pépé, 2ème ligne : Le Général et Poulet, 3ème ligne : Gilbert dit Violetta, Gwen dit Air-de-rien, Walid dit l’école Libanaise, et Yannick dit sec à tort mais dont on verra bientôt que Là, Gaffe lui sied aussi très bien, bref du monde en 3ème ligne, mêlée : l’impétrant, Vergès, ouvreur : l’inamovible Dudu dit S., centres : Malco et Tom, ailes : Jean-Jacques dit boit au bol, votre serviteur dit Hamilton et arrière : Tcho.
Suis-je chargé en ions négatifs ? Toujours est-il que, outre la charge émotionnelle, la charge électrique est palpable dans le club.
21 h 30 : une rumeur court et enfle. Tout le monde est là, il ne viendra plus personne, les terrains étaient fermés à Bègles donc pas d’entraînement. On peut peut-être passer à table. Petite idée, grand débat. La suggestion devient controverse, il n’est pas question de déroger aux principes séculaires, pas de passage à table avant 22 h. La tension est montée d’un cran.
21 h 50 : art du compromis oblige nous nous installons de telle sorte qu’à l’heure susdite les fourchettes entrent en action. Est-ce une histoire de décalage horaire, une montre plus suisse que la moyenne ? Toujours est-il que Poulet est en rogne pour ce départ pour lui usurpé.
Trois boulettes de pain plus tard, dont il est la cible, il attrape un melon et joue au discobole. La cucurbitacée atterrit derechef sur celle de Yannick qui, stoïque, se recoiffe. Il a échappé au vol de charcuterie, plus de peur que de mal. Trois graines de melons égarées sur sa feuille de repas font disjoncter Le Prof, qui fait une première sortie façon siège éjectable (exercice déjà vu).
22 h 10 : un flot ininterrompu de coureurs dévale l’escalier cependant que nous attaquons les tomates mozzarelle et basilic. Il y avait donc matière à courir ce soir, méfions nous des rumeurs !
22 h 40 : Maintenant la salle est comble, la musette des Français également (2-0).
Petit conseil culinaire. Lorsque vous faites votre marché si votre souhait est de vous régaler de pâtes cuites al dente, évitez cette nouvelle engeance appelée Capellini et dont le mérite serait de ne cuire qu’en trois minutes. Il n’y a aucun mérite à cela. Noyées dans la bolognaise, nous les mangeons en pensant au vermicelle chinois. N’est-ce pas éclectique ?
23 h : quelques lancers d’assiettes plus tard, arrive le fromage. Onctueux à souhait, italien d’origine, il a un succès certain et inspire au potache du soir un gag sûrement mauvais, on jugera par la suite.
Pour ceux qui connaissent Bertrand Lavier, artiste contemporain qui accapare des objets usuels tels réfrigérateur, télévisions… et leurs applique une couche épaisse de peinture monochrome afin de transgresser leur statut d’objets industriels pour les faire accéder au rang d’œuvre d’art, et bien hier soir sur le coup de 23 h 10 Yannick s’est subitement muté en artiste plasticien et a investi 2 modestes stylos de la charge survoltée d’icônes du XXIe siècle en les noyant dans un fort pelliculage de crème fermentée. Comme chacun sait quand il y a survoltage, s’en suit le disjonctage. Il fut immédiat, massif, schismatique.
Querelle des anciens et des modernes, l’humour ça commence où, ça s’arrête quand ? peut-on rire de tout ? Si on en croit Woody Allen, oui mais pas avec n’importe qui !
Bref, pour la 5000ème fois on a réinventé l’eau tiède et les connaisseurs ont apprécié à sa juste valeur le riz au lait.
Le Général amenant sa troupe composée d’Air de rien, du Barde, de Poulet et, fait du jour, d’un Perdigue (Jean-Michel qui nous était revenu du fin fond des îles pour donner un 18), attribue une note qui se stabilise à 14.
A l’heure où je finis de vous écrire, on peut penser que quelques téléphones chauffent (désolé je me suis emporté, … mais non c’est moi j’aurais du aller courir, …)
A suivre…

NDLR : Mais au fait, quand il y a baston, les poulets devraient intervenir, non ?!

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