Par Le Blogueur
Vous l'avez compris, ceux qui y étaient comme ceux qui n'y étaient pas, en Argentine, c'était le printemps. On espérait alors voir quelques couples de coatis, capucins ou cochons sauvages sur la route de nos nombreuses escapades, motivés par le cycle inébranlable de la vie pour copuler à l'ombre des peupliers ou dans les creux des Andes, mais il n'en fut rien. On a beau pister et écarquiller les yeux, aucune scène bucolique ne fut donnée à nos yeux avides de reproduction sauvage.
Mais comme la vie se crée là où on l'attend pas, c'est sur la terre que nous avions quitté, au trou que nous avions délaissé, que le règne animal a dicté sa loi et qu'un étrange couple, mi-coati, mi-capucin, mi cochon, mi sauvage, s'était formé.
Si ce couple était resté mystérieux depuis notre retour, évitant de s'annoncer pour le tour de bouffe, c'est mardi 23 novembre à 21h45 que Luc et Yann (ou Yann et Luc) furent découverts, tapis dans le terrier des castors, dévoilant à la face des sciences rationnelles que les mystères de la vie ont de beaux jours devant eux et que si l'on continue à découvrir des espèces de grenouille dans la forêt amazonienne, chez nous, au trou, la reproduction n'a pas livré tous ses secrets.
Si cette découverte, un mardi, un peu avant le repas, n'a pas encore était totalement étudiée, disséquée et analysée, Luc et Yann (ou Yann et Luc), sont d'ores et déjà une célébration pour l'humanité et pour son patrimoine. Ils sont par la même occasion les cuistots associés pour fêter la gastronomie française.
Comment ? Vous n’êtes pas au courant ? La gastronomie française vient d'entrer au patrimoine immatériel de l’humanité.
Je veux bien que le reste du monde s'en foute mais nous, non ! Là, non c'est pas possible. Si nous on ne s'y intéresse pas, qui va le faire. C'est logique. On s’intéresse toujours davantage aux choses de chez nous. Quoi de plus humain ?
Regardez, les Arméniens ont sans doute fêté la distinction de leurs khatchkar, les Belges le carnaval d’Alost, les Chinois l’acupuncture et la moxibustion, les Colombiens le système normatif wayuu, les Indiens la danse chhau et le théâtre rituel mudiyettu, les Iraniens la musique des Bakhshis du Khorasan et les tapis de Kashan, les Japonais le yuki-tsumugi, les Lituaniens les sutartinés, les Mexicains la pirekua, les Mongols le chant traditionnel khöömei, les Péruviens la huaconada, les Tchèques le carnaval de Hlinecko, les Coréens le daemokjang, les Turcs le festival de lutte à l’huile de Kirkpinar… comme les 46 pratiques culturelles que l’Unesco vient d’inscrire sur sa liste.
Rendons donc hommage à ce qui nous revient, la gastronomie ?
Je le sais, il y en a qui auraient largement préféré une partie de lutte à l'huile de Kirkpinar avec une tisseuse de Yuki-tsumagi sur un tapis Kashan et une petite musique mongole khöömei dans une cahute typique daemokjang !
Oui mais non... c'est pas possible. Nous c'est la gastronomie, et pour ça, il fallait bien deux gastronomes, qui ont l'air de si bien s'entendre qu'on prendrait Têtu pour une mauvaise copie de Spirou.
C'est parti ! Les festivités démarrent. Et là, attention, Bernard a prévu le show : la vidéo des 42 en Argentine qui a des fortes chances de détrôner la vidéo du sauvetage en direct des 33 au Chili qui a passionné le monde !
A l'heure de la visite du cimetière de la Recoleta, on attaque, dans une ambiance joyeuse et de circonstance, la terrine de saumon. On ne saura pas qui des deux a bien pu faire une chose pareille. Leur fusion est totale et la vie est tellement plus belle à deux que personne n'avoue la paternité de la terrine. On saura juste que Luc a envoyé la mayonnaise, ce qui pourrait déjà nous donner une piste sur leur sexualité.
A la dernière bouchée, voici la tombe d'Eva Peron. Exclamation et prosternation solennelle dans le trou. Je vais vous faire un aveu, j'ai entendu tout le monde avec des Eva Peron par ci et des Eva Peron par là, des Evita par ci et des Evita par là, que je n'ai même pas osé demander qui était Eva Peron. Alors, j'ai fermé ma gueule. Là, Jacquouille m'a achevé, quand il s'est mis lui aussi à parler d'Eva Peron, je me suis dit que c'était peut être une célèbre charcuterie argentine, une saucisse, un boudin, un jambon, qu'on aurait mis à la Recoleta parce qu'on savait pas où la mettre.
Arrivé au flambant match de rugby contre le Liceo Rugby Club, déboule la marmite de saucisses aux lentilles. Un plat simple et à la fois compliqué à réussir, qui illustre toute la finesse de la gastronomie française. Surtout que plus la saucisse est grosse et grasse, plus la cuisson exige de subtilités entre le croquant de la lentille et le fondant de la saucisse. On dirait pas comme ça, mais nos deux lascars maitrisent bien la saucisse ! Encore un indice.
Les rires s'enchainent devant ce qu'on croyait être des ralentis du match. On passe les détails sur cette prestation, tout le monde la tête dans sa saucisse, en attendant l'exploit des grimpeurs qui ont failli laisser leurs vies face au col de l'Aconcagua comme Evita a laissé la sienne au col de l'utérus (eh oui, j'ai regardé wikipédia depuis en loucedé, hé !).
L'harmonie et la symbiose du couple gastronome se révèle même dans le lancer d'assiettes. Le fromage, fleuron de la gastronomie française, arrive sans chanson, les yeux de tous fixés sur la troisième cassette des Archiballs carnivores sur le enième asado, c'est déjà plus passionnant que le match de rugby. Le dessert subit le même sort, tartes et tartelettes à l'heure de Pena Baiona qui en a fait ramer plus d'un.
La gastronomie enfin classée, je suis impatient de fêter l'inscription du Flamenco la semaine prochaine avec toute l'alegria de Florian Faye, Olé.
27 novembre 2010
24 novembre 2010
Album photo - Argentine novembre 2010
Photos de Lolo, Loulou, JBS et Arnaud
Si vous cliquez sur le diaporama, vous êtes redirigés sur un site où vous pourrez voir l'album dans sa totalité. Vous pouvez cliquer sur image pour l'agrandir. Dans le menu (vers en haut à droite), vous pouvez choisir de télécharger l'image. Une fois sur votre ordinateur, vous pouvez faire de beaux tirages papiers, les encadrer et les mettre sur votre cheminée, veinards.
Pour ceux qui ne voient rien, consultez un ophtalmo ou cliquez sur l'image ci-dessous.
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Propos de voyeur
Voyeur : personne qui aime regarder, observer en se tenant à l’écart.
Corollaire : voyeurisme : trouble de la sexualité dans lequel le plaisir est obtenu par la vision en cachette de scènes érotiques ou intimes.
Grâce à vous, à l’ambiance, aux paysages, aux argentin(e)s, je peux vous dire que j’ai joui.
Un grand merci à tous. Puis-je me permettre de revenir sur certains éléments au hasard.
La Pays
Impressionnant. Les distances n’existent pas ; à quelques kilomètres du centre de la capitale. La population cède la place aux troupeaux de bovins, le béton et la tôle ondulée à l’herbe, la plaine à la montagne.
Les Argentin(e)s
Type genre européens du sud, sympas, synthèse de la fierté espagnole, de l’onctuosité italienne et de la civilité française. Grosso modo, il y a deux types de femmes :
la génération 25 – 60 ans et plus et les minettes à la mode occidentale. La aussi regard noir et fier, sourire de feu…
Le treck
Six heures de marche dans la caillasse pour aller respirer (haleter) à plus de 3000 mètres. Inhumain. Bravo aux volontaires. Merci à Roumégou. Un bel exemple sportif (à ne pas faire trop souvent), certains sont allés au delà de leurs limites… mais récupération rapide (les Archiball sont des joueurs de tournée, c’est bien connu)
Réceptions
Nos accompagnatrices adorables et drôles se révélèrent dans l’esprit Archi, à tel point que nous avons eu l’impression d’avoir avec nous deux personnes de la famille,
Avec elles, nous sommes allés dans plusieurs endroits aussi sympathiques les uns que les autres. Signalons le golf alors que tombaient les flocons (3 degrés), la veille il y avait 38 avant la « tormenta » pendant le rugby (honorable défaite).
Nous fûmes reçus comme des rois, dans des fermes dont les dénominations sont proportionnelles à la surface.
Outre la bodéga « Lourton » (800 ha), les termes :
- Hacienda jusqu’à 400 ha
- Finca (800 ha)
- Estancia (1000 ha) Merci à la famille Chevalier.
Valadié (sic)
Le sympathique Loulou entré sur la pointe des pieds au bureau archi, s’est attelé à la tâche, après Joël, et la réussite l’a récompensé.
Organisateur magistral, avec son équipe, des 40 ans, il a frôlé la perfection. Un peu las, il souhaite arrêter . Son successeur est trouvé. Succession difficile tant il a été méritant. Dans la meilleure hypothèse, on sera là pour l’aider.
Je profite de ces lignes pour féliciter le G.O. (et son équipe) Lafourche qui a parfaitement maîtrisé nos désirs de rêve et nous donne l’envie de continuer ou de recommencer.
Un grand merci aussi à Titi Boutique pour l’ensemble de son œuvre en particulier les polos « argentins », à Gwen et Arnaud pour les sacs et à Matet pour les polos marine et les casquettes.
Asado, Malbec, etc.
Il nous a été donné de goûter de bons vins au cours de nos différentes visites. Citons en premier
les vins blancs à base de Chardonnay ou de Sauvignon, très réussis, gouleyants à souhait !
les rouges, surtout les Malbec, de sombre aspect, alcooleux, vins de soleil (entre 14,5 et 15°) ont les défauts de leurs qualités : mise en bouteilles trop rapide (il nous a été servi du 2009 !!!), pas encore amalgamés. Il leur manque la patine du temps (idem pour les Cabernet Sauvignon mais ils seront bons comme nos vins du Sud-Est.
A ce propos, il nous a été expliqué que les gradients de température (30 à 35 le jour, 5 à 10 la nuit) favorisaient l’évolution de la vinification. Les pros nous le confirmeront..
Quant à l’ « asado », il y aurait beaucoup à dire, nous en avons largement discuté, et conclu que la cuisson faisait la différence. Au départ un assortiment de viandes (bœuf, mouton, poulet, porc, tricandilles, boudin, foie, rognons etc…) mis à griller.
Les Argentins ont l’habitude de manger très cuit, soi disant à cause des maladies. Par ailleurs, selon les aliments, il y aurait différents types de cuisson : « no se ve la sangre » résume tout. Nous sommes habitués à manger les viandes rouges, entre bleues et saignantes. Ce n’est pas dans les coutumes locales d’ou les demandes « vuelta y vuelta » dans l’ensemble couronnées de succès. Finalement à cuisson égale, léger avantage à nos hôtes (bétail plus vieux, viande plus dure mais plus onctueuse grâce à la qualité de l’herbe).
Il est des lieux où souffle l'esprit
Ce vendredi 12, veille du retour, autour du duty free de l’aéroport, la troupe archi fait ses derniers achats ou vaticine devant quelques bières. Sujets abordés :
le recrutement, l’avenir du club, le départ ou plutôt l’arrêt de Loulou, le putsch des plâtriers mené et démenti par la FEE et qui a eu le mérite d’aborder les questions pendantes.
D’abord le recrutement, rendu plus difficile par l’âge de la troupe, l’excellence des cooptés et, sans insister, les qualités exigées (jouer au rugby, avoir « l’esprit » c. à d. s’intégrer par envie, par vocation d’appartenir à ce microcosme, faire sa bouffe, cotiser…)
Nous n’étions plus à 10000 kms de chez nous, mais au trou à rat (il est des lieux…) ou nous laissons à la porte nos soucis professionnels, financiers, sentimentaux, nos ambitions, aussi, pour nous consacrer à l’Amitié. Au trou à rat « on agite les idées pas les liasses » ajouta l’un d’entre nous… membre fondateur (il en reste quelques uns).
Coco
Sans verser dans l’anecdote (d’autres le font avec talent) ni le mélo, je garderai le souvenir du hall d’arrivée à Mérignac ou Coco doyen de plus en plus jeune donna « l’abrazo » à ses jeunes, grands et gros garçons.
Un final à la mesure d’une excursion en amitié…
Le voyeur de service : F. Kloz
Finalement, 5 semaines de plâtre
pour rupture complète du tendon d’Achille !!!
Finalement, 5 semaines de plâtre
pour rupture complète du tendon d’Achille !!!
22 novembre 2010
La Dulce : douce pampa argentine
Par le Barde et les photos de Lolo et JBS
Septième jour : Armistice et pampa
Le Général nous impose un salut au drapeau devant l’hôtel. Nous rendons hommage à nos poilus. Si le général avait été général lors de cette putain de guerre où le bon peuple fut massacré pour des stratégies barbares, alors ces stratégies n’auraient pas eu cours. Départ pour l’estancia la Dulce... Nous longeons d’hétéroclites paysages urbains. La pauvreté est parfois si évidente. Comme ces gamins s’inventant une cabane de fortune avec des bouts de déchets. Mais il y a toujours des espaces verts, des arbres. Longue traversée de la campagne. C’est le printemps avec ses douces sensations. Dans le bus : conflit entre partisans et opposants de la clim. Escassut : il est contre. Alain-Charles, il est pour. Le charcutier, il est dans le vrai. Mais, c’est la clim qui l’emporte. C’est tristounet cette dépendance à l’air du temps (je sais, c’est facile).
Dans le bus Walid et toto ont une longue conversation avec notre guide Christian. Ils sont magnifiques de sérieux. De nombreux castors ont la paupière lourde et s’assoupissent.
Dans la pampa
On arrive à l’estancia la Dulce et c’est tout de suite le paradis. Le chemin qui y mène est bordé d’immenses eucalyptus et de platanes. Notre hôte est français (ce n’est pas pour ça que c’est un paradis). Après une mise en bouche, nous assistons à un jeu local. Deux gauchos doivent, en arrivant au galop, saisir avec un petit bout de bois un anneau qui pend sous un portique. On se croirait dans Rio Grande de John Ford. Les gauchos debout sur leurs étriers ont de la gueule. Jacqouille apprécie. Mais le plus ému, c’est sans aucun doute, Christian Signolat. Il a la larme à l’œil Kiki. Le douanier apprécie aussi. Le douanier, c’est un taiseux, il ne fait pas de bruit, il est là (sauf quand il oublie son passeport). Mais c’est un formidable compagnon de voyage. On en parle pas beaucoup du douanier. Le douanier c’est un castor de haute tenue.
On mange bien, on mange trop. Comme d’habitude. Mais c’est bon. On entend Kiki susurrer de douces mélopées dont la chair – qui est triste hélas – est absente. Jérôme (Baudet) vient secourir Walid qui est orphelin de ses images. Walid, il va se recycler dans la psychanalyse de l’image : il ne s’occupera plus que des images des autres. Thomières raconte sa vie. C’est un bon le Tom.
Puis, les castors se mettent à jouer au football contre leurs hôtes argentins. Ils sont tignousses les argentins. La partie est heurtée, rude. Et se termine par un équitable match nul. Vincent promène le chairman dans une Ford de l’âge du chairman même si le chairman n’a pas d’âge. Comme la Ford A.
Puis piscine. Puis chants. Puis départ dans la tristesse et l’affliction. Désormais, les castors ont la pampa au cœur. Le chant des oiseaux leur trotte dans la tête. Ils sont ivres de pampa les castors. Elle est encore si préservée la pampa. Comme les Archiball.
Dernier soir à Buenos Aires
Nous nous retrouvons dans le restaurant l’Estillo par l’entremise de Pascal Apercé. Nous dînons bien et même mieux. Nous paressons au bord du fleuve. La fin se rapproche. Le castor a la paupière lourde, une douce nostalgie le saisit et il chuchote des airs de Tango dans la nuit argentine.
Huitième jour : Le départ
C’est à dix heures pétantes que le bus nous embarque vers l’aéroport. Des discours de Coco, Loulou, Christian et Arnaud ponctuent cette ultime traversée de Buenos Aires. Nous évoquons ces beaux jours et parlons de l’avenir. De la future présidence pour laquelle Arnaud se déclare après que Loulou ait tenu de si justes propos à son endroit. Mais tout ça, c’est pour l’assemblée générale.
Nous dormons beaucoup tout au long du trajet. Le lendemain matin, nous sommes à Bordeaux, le cœur gros. Mais nos tendres compagnes éclairent notre arrivée. La vie continue. Elle n’est pas si mal la vie. Surtout quand on est Archi. La Fourche nous aura concocté un bien beau voyage. Et nous aurons ainsi soldé de la plus belle manière nos quarante printemps. Une petite pensée pour ceux qui n’ont pas pu venir. Une grosse pensée même.
Allez, la vie reprend ses droits : tous à Musard et au trou le mardi, et tous aux matches. Notre odyssée doit tout, ne l’oublions jamais, à un drôle de ballon. Un club de rugby, c’est d’abord un club de rugby ! Sur ce truisme, je vous salue.
Une semaine plus tard
Une semaine est passée déjà. Il pleut. C’est l’automne du castor. Comme il est loin le printemps argentin. Par bonheur, il y le trou et Musard. La vie continue et la grappe de castors émigrée, le temps d’un voyage, dans un autre continent, poursuit sa petite vie de famille. Heureuse d’avoir retrouvé ceux qui sont restés à quai. Même si, au fond d’elle-même, brille le la lumière incandescente de l’Aconcagua, la douceur de la pampa, les désordres de Buenos Aires à qui Borges accorda les deux derniers vers d’un poème:
« Ainsi, je le sens bien, commença Buenos Aires :
Je la vois éternelle ainsi que l’eau et l’air. »
Si le castor est nomade, il sait les douceurs de son nid. La vie reprend son cours. Malgré l’inlassable rengaine de la pluie, le castor va son pas, cahin caha, heureux d’appartenir à sa tribu. Il a une pensée émue pour celui qui a dessiné, à l’arpent près, son cheminement argentin : le castor Lafourche. Le montois, il nous a concocté un voyage de rêve. En quoi, son agence porte bien son nom. Lafourche, il en voit des vertes et des pas mûres dans la vie ordinaire. Mais il sait passer outre et donner à ses semblables, ses frères, cette touche de joie qui fait chaud au cœur. Lafourche, c’est une perle. Loué soit Lafourche qui a su nous offrir un périple salvateur. Ca ne doit pas être facile de mener une colonie de castors. Lafourche, il l’a fait. Avec tact et efficace. Tout ce qu’il touche, il le transforme en or.
Oui, la vie reprend son cours. Elle est chiante parfois la vie. La vraie vie est ailleurs écrivait l’homme aux semelles de vent : Rimbaud. L’ailleurs : c’est le pays des castors. Lafourche, il a su donner raison à Rimbaud. Ce n’est pas donné à tout le monde. Tout le monde n’est pas Lafourche. Allez, que de Buenos Aires nous parvienne, la douce mélodie d’un tango qui chantera le passage des castors. L’éternité nous appartient.
19 novembre 2010
Les Castors face au Colosse des Amériques
Par le Barde et les photos de Lolo, Loulou, Arnaud et JBS
Cinquième jour : La montée
« Le poids, c’est l’ennemi du montagnard. » Pascal (R.)
L’heure de la marche en montagne approche. Notre montée doit nous conduire face à l’Aconcagua, le plus haut sommet du continent américain (6962 mètres). Nous allons crapahuter jusqu’à 3412 mètres Pour nous retrouver face à l’Aconcagua. Nous sommes aux confins du Chili. L’Aconcagua est une destination appréciée des grimpeurs. Le castor est un grimpeur ; les plus hautes cimes sont son domaine. Les Archis vont ouvrir une nouvelle voie : la voie des castors. L’Aconcagua aura désormais quatre voies si les castors en viennent à bout.
Nous approchons. Les Andes s’offrent à nos regards avides. Toto frémit : il a le petit matin vif. Ce n’est pas le cas de petit Bonnet ni de Lolo, ni des autres. Walid frémit aussi dans son petit polaire jaune ; il est mignon le petit polaire jaune de Walid. Dans son petit polaire jaune, Walid il ressemble à un canari.
La traversée est belle. La douce voix de Pépé berce nos impatiences montagnardes. Et les condors passent. Femelles et mâles : le mâle a un collier, la femelle pas. Il y a, cependant, une ambiguïté sexuelle chez le condor. De cela, Guitou n’a cure et il entame le chant du condor d’une voix ambiguë.
Le castor est bavard. Même face à la beauté du monde. On entend la douce voix de Roquépine que chahute celle de Lolo.
La marche approche. Harnachés, les castors partent à la queue-leu-leu. Les premiers pas sont une formalité. Bruno Garabos file un train d’enfer. Les premiers lacets se profilent. Peu à peu la meute des castors se dispersent. Loup et Lolo s’épanouissent comme des grappes de jonquilles. Guitou est surprenant de facilité. Il est au sommet de son art Guitou. De mauvaises langues disent qu’il en a pris. Gwen, lui : il dément la phrase à la con de Pascal R. et Garabos aussi.
C’est de plus en plus dur. Désir de rêve ne nous fait plus rêver du tout. On tousse, on crache, on en chie. Le soleil est de plomb. Le grand Tom, il a trouvé la solution quand ses jambes se font trop lourdes, il regarde un peu plus bas et voit Gwen qui souffre et ça lui donne des ailes au grand Tom. Même si Gwen, il ira jusqu’au bout.
Jean-Bernard survole les débats. Comme toujours. Les condors veillent sur nos ébats, surtout les femelles : elles ont un faible pour Guitou. Nous arrivons enfin au sommet. Du moins les rescapés. On admire l’Aconcagua. Puis, c’est la descente. Cambo descend comme un cabri. Croucrou n’est pas mal non plus. Les plâtriers sont très en forme. D’ailleurs, c’est Garabos qui obtient le condor d’or. Avec Pascal R. qui aura su s’occuper avec attention de ceux qui étaient un peu en perdition. Nous finissons par un petit pont à la Indiana Jones sur lequel Croucrou danse comme Gene Kelly.
Épuisés par l’effort invraisemblable qu’ils viennent d’accomplir, le visage buriné par le soleil des Andes, les castors ont la queue basse. Surtout la Piballe. C’est un aquatique la Piballe, il a les alpages en horreur. Dans le bus, un silence résigné règne. Même Bonnet ferme sa gueule. Puis, petit à petit, la vie reprend ses droits et le castor son souffle. On retrouve le soleil de Mendoza. Direction l’Hôtel qui, pris de compassion et de remords pour ses errements initiaux, nous offre une tournée d’un bien agréable champagne local.
Nous achevons la soirée chez Enzo, un ancien puma qui tient un restaurant chaleureux et sans chichis. Bien sûr, on mange de la viande, beaucoup de viande. Et on chante. Et on trinque. Du Malbec, beaucoup de Malbec. A ce jeu-là, le castor excelle. Coco, tel un dompteur infatigable, mène sa troupe d’une main de chairman sous l’œil bienveillant du Sublime : je veux parler de Lui, de Loulou.
La nuit sera brève avant le retour à Buenos Aires, la ville de Borgès dont Loulou nous lit quelques vers en regardant Arnaud d’un œil paternel : « A toi le monde et ses libres chemins. C’est ta pampa, c’est l’aube des poulains. »
Sixième jour : retour à Buenos Aires
A Buenos, elles sont buenas dit Gwen en train de siroter un coca dans le restaurant de l’hôtel. Si elles sont buenas, ils ne sont pas buenos. Notre blogueur se fait, en effet, chiper son sac où se nichaient photos et vidéos des premiers jours. La journée est libre sauf pour ceux qui se sont engagés dans une soirée tango. Les plâtriers aiment le tango, ils sont tous de la partie. Les autres castors se dispersent. La nuit leur appartient.
Cinquième jour : La montée
« Le poids, c’est l’ennemi du montagnard. » Pascal (R.)
L’heure de la marche en montagne approche. Notre montée doit nous conduire face à l’Aconcagua, le plus haut sommet du continent américain (6962 mètres). Nous allons crapahuter jusqu’à 3412 mètres Pour nous retrouver face à l’Aconcagua. Nous sommes aux confins du Chili. L’Aconcagua est une destination appréciée des grimpeurs. Le castor est un grimpeur ; les plus hautes cimes sont son domaine. Les Archis vont ouvrir une nouvelle voie : la voie des castors. L’Aconcagua aura désormais quatre voies si les castors en viennent à bout.
Nous approchons. Les Andes s’offrent à nos regards avides. Toto frémit : il a le petit matin vif. Ce n’est pas le cas de petit Bonnet ni de Lolo, ni des autres. Walid frémit aussi dans son petit polaire jaune ; il est mignon le petit polaire jaune de Walid. Dans son petit polaire jaune, Walid il ressemble à un canari.
La traversée est belle. La douce voix de Pépé berce nos impatiences montagnardes. Et les condors passent. Femelles et mâles : le mâle a un collier, la femelle pas. Il y a, cependant, une ambiguïté sexuelle chez le condor. De cela, Guitou n’a cure et il entame le chant du condor d’une voix ambiguë.
Le castor est bavard. Même face à la beauté du monde. On entend la douce voix de Roquépine que chahute celle de Lolo.
La marche approche. Harnachés, les castors partent à la queue-leu-leu. Les premiers pas sont une formalité. Bruno Garabos file un train d’enfer. Les premiers lacets se profilent. Peu à peu la meute des castors se dispersent. Loup et Lolo s’épanouissent comme des grappes de jonquilles. Guitou est surprenant de facilité. Il est au sommet de son art Guitou. De mauvaises langues disent qu’il en a pris. Gwen, lui : il dément la phrase à la con de Pascal R. et Garabos aussi.
C’est de plus en plus dur. Désir de rêve ne nous fait plus rêver du tout. On tousse, on crache, on en chie. Le soleil est de plomb. Le grand Tom, il a trouvé la solution quand ses jambes se font trop lourdes, il regarde un peu plus bas et voit Gwen qui souffre et ça lui donne des ailes au grand Tom. Même si Gwen, il ira jusqu’au bout.
Jean-Bernard survole les débats. Comme toujours. Les condors veillent sur nos ébats, surtout les femelles : elles ont un faible pour Guitou. Nous arrivons enfin au sommet. Du moins les rescapés. On admire l’Aconcagua. Puis, c’est la descente. Cambo descend comme un cabri. Croucrou n’est pas mal non plus. Les plâtriers sont très en forme. D’ailleurs, c’est Garabos qui obtient le condor d’or. Avec Pascal R. qui aura su s’occuper avec attention de ceux qui étaient un peu en perdition. Nous finissons par un petit pont à la Indiana Jones sur lequel Croucrou danse comme Gene Kelly.
Épuisés par l’effort invraisemblable qu’ils viennent d’accomplir, le visage buriné par le soleil des Andes, les castors ont la queue basse. Surtout la Piballe. C’est un aquatique la Piballe, il a les alpages en horreur. Dans le bus, un silence résigné règne. Même Bonnet ferme sa gueule. Puis, petit à petit, la vie reprend ses droits et le castor son souffle. On retrouve le soleil de Mendoza. Direction l’Hôtel qui, pris de compassion et de remords pour ses errements initiaux, nous offre une tournée d’un bien agréable champagne local.
Nous achevons la soirée chez Enzo, un ancien puma qui tient un restaurant chaleureux et sans chichis. Bien sûr, on mange de la viande, beaucoup de viande. Et on chante. Et on trinque. Du Malbec, beaucoup de Malbec. A ce jeu-là, le castor excelle. Coco, tel un dompteur infatigable, mène sa troupe d’une main de chairman sous l’œil bienveillant du Sublime : je veux parler de Lui, de Loulou.
La nuit sera brève avant le retour à Buenos Aires, la ville de Borgès dont Loulou nous lit quelques vers en regardant Arnaud d’un œil paternel : « A toi le monde et ses libres chemins. C’est ta pampa, c’est l’aube des poulains. »
Sixième jour : retour à Buenos Aires
A Buenos, elles sont buenas dit Gwen en train de siroter un coca dans le restaurant de l’hôtel. Si elles sont buenas, ils ne sont pas buenos. Notre blogueur se fait, en effet, chiper son sac où se nichaient photos et vidéos des premiers jours. La journée est libre sauf pour ceux qui se sont engagés dans une soirée tango. Les plâtriers aiment le tango, ils sont tous de la partie. Les autres castors se dispersent. La nuit leur appartient.
18 novembre 2010
Le cuistot de la semaine, nem sweet home
Par Donatien
Sans vous…
Oh ! notez, c’est pas que vous nous manquiez mais on s’est quand même retrouvés au trou la semaine dernière, par réflexe, sous le coup de l’habitude et sans y penser plus que ça. On se serait sans doute rassemblés à Musard si un ouragan ne nous l’avait interdit. On était sept comme les sept nains. Non, huit rectifie Hamilton qui a l’œil. Blanche neige devait être là aussi.
En vérité, on s’entendait mieux que d’habitude mais il faisait nettement plus froid. Pour se distraire et meubler le trou on tenta d’ourdir un complot. On constitua d’abord une junte de colonels félons pour rétablir la stature morale d’un club embourbés dans le stupre et l’alcool. Mais faute de leader motivé par ce programme, le putsh fit long feu. Ensuite, on se mobilisa sur la constitution d’un comité d’entreprise avec accès illimité à la caisse du club, ce qui était visiblement plus dans nos cordes. Piou-Piou se voyait déjà en mère Noël pour la distribution des cadeaux de l’arbre de Noël que nous ne manquerions pas d’organiser mais on n’alla pas plus loin repris par nos vices coutumiers, la ripaille, l’ébriété, l’incendie et le conte. Ceci en dégustant les gâteries d’Elena, notre splendide cuistot du jour. En buvant des coups à la santé de Pinchecouille le brésilien qui, lui, avant de s’envoler vers le Cône sud avait eu le bon goût nous laisser une carte de bar vierge pour nous consoler de son départ. En crapotant les barreaux de chaises de notre magnanime Perdigue. En écoutant les réconfortantes histoires de Jacques, Jean-Jacques et Gilbert nous rappelant le temps où –au tout début du club, puis lors des épisodes de crise- le quota habituel de présence du mardi soir était, comme ce soir, de huit personnes.
Ce fut sympa ce mardi-là, mais on se pela les miches et, surtout, on ne joua pas. S’est donc avec une impatience certaine que nous attendions, ce mardi-ci, votre retour, vos valises pleines de présents et de colifichets à notre attention, vos récits de batailles et d’exploration, vos marchandises de contrebande et vos nouvelles épouses, vos chansons indigènes et vos démonstrations de tango, votre chaleureuse présence et surtout vos courses dopées à l’altitude, votre vista renouvelée par la fréquentation des grands espaces, vos instincts félins revigorés.
Décalage horaire, force de Coriolis vissant les drops du barde à l’envers, adversaires coriaces, il vous fallut un peu de temps pour vous remettre dans le bain massant de Moga, les débuts furent laborieux, et ce n’est qu’au bout d’une bonne heure que le castor, enfin désenvoûté, chassa ce qui restait de puma en lui. Ce ne fut ensuite que bonheur dans le pré.
On vous retrouva donc tels qu’en vous-même dans un trou où officiait madame Li alias Chubaka, alias Jean-Louis qui, encore en veine d’exotisme et faute d’empanadas, d’asado pampeńo et de maté cocido disponibles dans la Cub, s’en était allé quérir des nems et autres gourmandises d’Asie. Contournant avec adresse l’épineuse question du fromage oriental madame Li nous offrit rien moins que deux plats de résistance (bœuf au saté accompagné de son riz blanc et porc laqué aux épices accompagné de son riz cantonnais). La salade de litchees marinés dans l’alcool de Naja et accompagné de son nougat en croute de sésame, achevaient de régaler des Archiballs fatigués mais heureux. Home sweet home.
Sans vous…
Oh ! notez, c’est pas que vous nous manquiez mais on s’est quand même retrouvés au trou la semaine dernière, par réflexe, sous le coup de l’habitude et sans y penser plus que ça. On se serait sans doute rassemblés à Musard si un ouragan ne nous l’avait interdit. On était sept comme les sept nains. Non, huit rectifie Hamilton qui a l’œil. Blanche neige devait être là aussi.
En vérité, on s’entendait mieux que d’habitude mais il faisait nettement plus froid. Pour se distraire et meubler le trou on tenta d’ourdir un complot. On constitua d’abord une junte de colonels félons pour rétablir la stature morale d’un club embourbés dans le stupre et l’alcool. Mais faute de leader motivé par ce programme, le putsh fit long feu. Ensuite, on se mobilisa sur la constitution d’un comité d’entreprise avec accès illimité à la caisse du club, ce qui était visiblement plus dans nos cordes. Piou-Piou se voyait déjà en mère Noël pour la distribution des cadeaux de l’arbre de Noël que nous ne manquerions pas d’organiser mais on n’alla pas plus loin repris par nos vices coutumiers, la ripaille, l’ébriété, l’incendie et le conte. Ceci en dégustant les gâteries d’Elena, notre splendide cuistot du jour. En buvant des coups à la santé de Pinchecouille le brésilien qui, lui, avant de s’envoler vers le Cône sud avait eu le bon goût nous laisser une carte de bar vierge pour nous consoler de son départ. En crapotant les barreaux de chaises de notre magnanime Perdigue. En écoutant les réconfortantes histoires de Jacques, Jean-Jacques et Gilbert nous rappelant le temps où –au tout début du club, puis lors des épisodes de crise- le quota habituel de présence du mardi soir était, comme ce soir, de huit personnes.
Ce fut sympa ce mardi-là, mais on se pela les miches et, surtout, on ne joua pas. S’est donc avec une impatience certaine que nous attendions, ce mardi-ci, votre retour, vos valises pleines de présents et de colifichets à notre attention, vos récits de batailles et d’exploration, vos marchandises de contrebande et vos nouvelles épouses, vos chansons indigènes et vos démonstrations de tango, votre chaleureuse présence et surtout vos courses dopées à l’altitude, votre vista renouvelée par la fréquentation des grands espaces, vos instincts félins revigorés.
Décalage horaire, force de Coriolis vissant les drops du barde à l’envers, adversaires coriaces, il vous fallut un peu de temps pour vous remettre dans le bain massant de Moga, les débuts furent laborieux, et ce n’est qu’au bout d’une bonne heure que le castor, enfin désenvoûté, chassa ce qui restait de puma en lui. Ce ne fut ensuite que bonheur dans le pré.
On vous retrouva donc tels qu’en vous-même dans un trou où officiait madame Li alias Chubaka, alias Jean-Louis qui, encore en veine d’exotisme et faute d’empanadas, d’asado pampeńo et de maté cocido disponibles dans la Cub, s’en était allé quérir des nems et autres gourmandises d’Asie. Contournant avec adresse l’épineuse question du fromage oriental madame Li nous offrit rien moins que deux plats de résistance (bœuf au saté accompagné de son riz blanc et porc laqué aux épices accompagné de son riz cantonnais). La salade de litchees marinés dans l’alcool de Naja et accompagné de son nougat en croute de sésame, achevaient de régaler des Archiballs fatigués mais heureux. Home sweet home.
17 novembre 2010
Grains de sable et de raisin à Mendoza
Par Le Barde et les photos de Lolo et JBS
Troisième jour : vers Mendoza
A l’aéroport de Buenos Aires, alors que nous attendons l’avion pour Mendoza, Pépé converse avec le toulousain. Il a trouvé un alter ego de gros calibre Pépé. Les autres traînent la lassitude de leur nuit.
Une chaleur épaisse nous prend à la gorge lors que nous sommes sur la terre ferme de Mendoza. Les frimas de l’automne sont si loin. Au sortir de l’aéroport, nous apercevons les montagnes. Le chairman craint pour la santé de ses petits qui jouent dans une petite poignée d’heures. Nous arrivons à l’hôtel où le simple fait de gagner sa chambre relève de l’improbable. Ithurbide en sait quelque chose.
Le match
Soudain, le ciel vire au gris. Une tempête s’annonce. Le ciel est lourd de nuages. Le match aura quand même lieu au Liceo Rugby Club. En première mi-temps, les Archiball proposent leur équipe type. Mais l’équipe type ressasse les remugles de sa nuit et bafouille son rugby. Jean-Bernard s’impatiente sur son banc, le Général fulmine contre ses troupes. Seul Gwen tire son épingle du jeu. Deux essais argentins traduisent une domination de chaque instant. Ils sont rugueux mais corrects les argentins. La seconde mi-temps est plus équilibrée. Normal, JB est rentré. Un essai d’ailier de la troisième grasse (Eric Léonard) confirme ce regain. Les seconds couteaux du jour sont plus affûtés. Même si un nouvel essai argentin tempère leurs ardeurs. Arnaud donne à la partie de plus justes proportions en inscrivant un essai résidentiel. score final : 3-2. Sans conteste, le castor d’or : c’est JBS. Le vieux neuf est increvable. Les clefs du camion lui vont toujours aussi bien. Gwen mérite une ola, auteur, entre autres prouesses, d’une monumentale percée de quarante mètres. La nuit tombe, les pumas rôdent, d’étranges oiseaux poussent la chansonnette. Nous nous retrouvons au club house. On chante. Loulou honore sa fonction d’un discours dont il a le secret. Retour à l’hôtel pour une paisible soirée.
Quatrième jour
Il fait froid. A peine cinq degrés. Nous partons de bon matin vers le golf. Le crachin se transforme en neige. A propos de neige, notons cet aphorisme de Véronique notre guide : « la neige éternelle, c’est toute l’année. » Sur la route, le Tcho a dit : « el Christo Rey on le voit pas mais lui, il nous entend. » Nous venions de passer devant un Christ sis sur une colline mais que l’on ne pouvait deviner dans la brume.
Le golf
« C’est un golf dans un style qu’on trouve pas en France », dit l’architecte paysagiste, un toulousain. Les trous sont éparpillés sur une terre sèche couverte de broussailles. Il fait froid. Les golfeurs sont impatients. Quatre équipes sont constituées.
Tu crois qu’il a pris des rechanges Miguel ? Me chuchote Walid comme nous attendons un tardif café avant de nous séparer. Pourquoi il dit ça Walid ?
Au golf, Guitou s’occupe du café. Quand Guitou s’occupe du café : il n’y a pas de café : il farfouille la machine á café à la place de Paola, et la machine ne marche pas. Heureusement, il y a Jean-Philippe. Et la machine marche.
Ceux qui quittent le golf croisent des poules et des chevaux. Ils vont à la bodega Lurton (prononcer Lurtonne) par un chemin de rocaille. « Ici, on se croirait dans la plaine de la Bekaa » dit Walid en sentant une touffe de thym sauvage. Walid appartient au groupe des non golfeurs qui va rejoindre la bodega Lurton.
Le premier des plâtriers (Bruno Garabos) se remet lentement de ses déboires électoraux. Il confie ses expériences. Le bon air des Andes lui fait du bien. Il a pris la mesure d’un échec provisoire. Il sait que le temps joue pour lui. Garabos, il apprend vite.
Les Bodegas
D’abord, il y a la bodega Lurton. On la visite. Alain-Charles parle. Alain-Charles, il a un côté public-relations. D’accord, ça peut paraître contre nature, mais la nature d’Alain-Charles elle est ainsi faite. Le petit père Saby honore nos hôtes de toute sa classe viticole. Avec Jean-Philippe, on ne passe pas pour des manchots. Pas un mot de trop ; tout est juste. Bref, on passe un bon moment et on boit du bon vin. Croucrou et Cambo sont aux anges. Et le général veille. C’est un ange gardien, le général. Puis on va à la bodega Bousquet. Si elle est moins guindée que la bodega Lurton, elle a beaucoup de charmes. C’est une belle affaire de famille et nous avons droit à une visite guidée par la fille du propriétaire. Une jolie visite aux accents de notre sud à nous. Les Bousquet sont de Carcassonne.Tout le monde se retrouve pour un déjeuner bien agréable.
A cheval et à vélo
Dans le bus, le putsch des plâtriers se dévoile au grand dam des architectes qui houspillent les plâtriers, les traitent de fascistes et sont à deux doigts de chanter l’Internationale. L’affaire prend des proportions considérables. Les noms d’oiseaux fusent et les propos callipyges. C’est une gigantesque pagaille. Walid propose une liste de barbus et Alain-Charles une autre d'autonomes, au nom de l’indépendance. La course à la présidence prend des proportions inhabituelles. Nous sommes à deux doigts de l’émeute. Heureusement le calme revient et tout le monde de fredonner Quand vient la fin de l’été. Hélas Alain-Charles remet le couvert. Tout prend des allures scatologiques. Pascal affiche une profonde déprime. La rupture est proche, le drame imminent. On arrive au club équestre. Tout rentre dans l’ordre. Momentanément ?
A cheval, un Archiball est un autre homme. Entre gaucho et picador. Enfin presque. Disons qu’il y a les Archis qui montent bien et les autres. Dans ceux qui montent bien : il y a Loulou dont la jument est suivi comme son ombre par son petit (Loulou, on dirait John Wayne même s’il a aussi un petit côté Sancho Panca), Joël (on dirait Gary Cooper même s’il a un petit côté Don Quichotte), le Général (qui ne ressemble qu’à lui, encore qu’il ne soit pas très loin d’Henry Fonda), Tom qui aurait aussi un côté John Wayne s’il ne tenait davantage du Général et enfin Jean-Pierre (Gary Grant of course). On pourrait ajouter Alain-Charles. Celui qui monte le mieux, c’est Walid : Il a l’équidé naturel Walid. Tout paraît facile quand il monte. Quant aux autres, ils sont très inégaux devant le cheval. Le plus doué des novices : Amélie. Le plus casse-couilles : Miguel qui tapotait de ses rênes la croupe du cheval de Dudu et provoquait son ire. Dudu tint bon mais Dudu a souffert. Gwen, il est pas mal quand il monte. Le problème, en fait, c’est pas Gwen : c’est son cheval promis à une inévitable lombalgie.
Certains on opté pour le VTT. Titi en tenue of course, et Guitou, etc,. Ils suivent les cavaliers. Quelques-uns font de la calèche et quelques autres du 4x4 dont les vieux. Ils sont beaux les vieux en 4x4 : Tcho, Pépé, le chairman, Grozan.
Après vins et bouffes. C’est la troisième dégustation de la journée. Le maître de chai nous dit qu’il ne faut pas goûter le vin de manière intellectuelle mais sentimentale. Pourquoi l’intellect serait-il opposable au sentimental ? La pensée de l’amour est un amour de pensée. C’est vrai qu’ils sont bons les vins argentins. Surtout les Malbec (rouge) dont Loulou dit que ce ne sont pas des vins de tapette et les Chardonnay (Blanc). Il y a même une démonstration de tango. Mais la vraie démonstration, elle viendra du chairman. Quel tempo, quelle grâce. Coco, l’éternité lui va
comme un gant.
Troisième jour : vers Mendoza
A l’aéroport de Buenos Aires, alors que nous attendons l’avion pour Mendoza, Pépé converse avec le toulousain. Il a trouvé un alter ego de gros calibre Pépé. Les autres traînent la lassitude de leur nuit.
Une chaleur épaisse nous prend à la gorge lors que nous sommes sur la terre ferme de Mendoza. Les frimas de l’automne sont si loin. Au sortir de l’aéroport, nous apercevons les montagnes. Le chairman craint pour la santé de ses petits qui jouent dans une petite poignée d’heures. Nous arrivons à l’hôtel où le simple fait de gagner sa chambre relève de l’improbable. Ithurbide en sait quelque chose.
Le match
Soudain, le ciel vire au gris. Une tempête s’annonce. Le ciel est lourd de nuages. Le match aura quand même lieu au Liceo Rugby Club. En première mi-temps, les Archiball proposent leur équipe type. Mais l’équipe type ressasse les remugles de sa nuit et bafouille son rugby. Jean-Bernard s’impatiente sur son banc, le Général fulmine contre ses troupes. Seul Gwen tire son épingle du jeu. Deux essais argentins traduisent une domination de chaque instant. Ils sont rugueux mais corrects les argentins. La seconde mi-temps est plus équilibrée. Normal, JB est rentré. Un essai d’ailier de la troisième grasse (Eric Léonard) confirme ce regain. Les seconds couteaux du jour sont plus affûtés. Même si un nouvel essai argentin tempère leurs ardeurs. Arnaud donne à la partie de plus justes proportions en inscrivant un essai résidentiel. score final : 3-2. Sans conteste, le castor d’or : c’est JBS. Le vieux neuf est increvable. Les clefs du camion lui vont toujours aussi bien. Gwen mérite une ola, auteur, entre autres prouesses, d’une monumentale percée de quarante mètres. La nuit tombe, les pumas rôdent, d’étranges oiseaux poussent la chansonnette. Nous nous retrouvons au club house. On chante. Loulou honore sa fonction d’un discours dont il a le secret. Retour à l’hôtel pour une paisible soirée.
Quatrième jour
Il fait froid. A peine cinq degrés. Nous partons de bon matin vers le golf. Le crachin se transforme en neige. A propos de neige, notons cet aphorisme de Véronique notre guide : « la neige éternelle, c’est toute l’année. » Sur la route, le Tcho a dit : « el Christo Rey on le voit pas mais lui, il nous entend. » Nous venions de passer devant un Christ sis sur une colline mais que l’on ne pouvait deviner dans la brume.
Le golf
« C’est un golf dans un style qu’on trouve pas en France », dit l’architecte paysagiste, un toulousain. Les trous sont éparpillés sur une terre sèche couverte de broussailles. Il fait froid. Les golfeurs sont impatients. Quatre équipes sont constituées.
Tu crois qu’il a pris des rechanges Miguel ? Me chuchote Walid comme nous attendons un tardif café avant de nous séparer. Pourquoi il dit ça Walid ?
Au golf, Guitou s’occupe du café. Quand Guitou s’occupe du café : il n’y a pas de café : il farfouille la machine á café à la place de Paola, et la machine ne marche pas. Heureusement, il y a Jean-Philippe. Et la machine marche.
Ceux qui quittent le golf croisent des poules et des chevaux. Ils vont à la bodega Lurton (prononcer Lurtonne) par un chemin de rocaille. « Ici, on se croirait dans la plaine de la Bekaa » dit Walid en sentant une touffe de thym sauvage. Walid appartient au groupe des non golfeurs qui va rejoindre la bodega Lurton.
Le premier des plâtriers (Bruno Garabos) se remet lentement de ses déboires électoraux. Il confie ses expériences. Le bon air des Andes lui fait du bien. Il a pris la mesure d’un échec provisoire. Il sait que le temps joue pour lui. Garabos, il apprend vite.
Les Bodegas
D’abord, il y a la bodega Lurton. On la visite. Alain-Charles parle. Alain-Charles, il a un côté public-relations. D’accord, ça peut paraître contre nature, mais la nature d’Alain-Charles elle est ainsi faite. Le petit père Saby honore nos hôtes de toute sa classe viticole. Avec Jean-Philippe, on ne passe pas pour des manchots. Pas un mot de trop ; tout est juste. Bref, on passe un bon moment et on boit du bon vin. Croucrou et Cambo sont aux anges. Et le général veille. C’est un ange gardien, le général. Puis on va à la bodega Bousquet. Si elle est moins guindée que la bodega Lurton, elle a beaucoup de charmes. C’est une belle affaire de famille et nous avons droit à une visite guidée par la fille du propriétaire. Une jolie visite aux accents de notre sud à nous. Les Bousquet sont de Carcassonne.Tout le monde se retrouve pour un déjeuner bien agréable.
A cheval et à vélo
Dans le bus, le putsch des plâtriers se dévoile au grand dam des architectes qui houspillent les plâtriers, les traitent de fascistes et sont à deux doigts de chanter l’Internationale. L’affaire prend des proportions considérables. Les noms d’oiseaux fusent et les propos callipyges. C’est une gigantesque pagaille. Walid propose une liste de barbus et Alain-Charles une autre d'autonomes, au nom de l’indépendance. La course à la présidence prend des proportions inhabituelles. Nous sommes à deux doigts de l’émeute. Heureusement le calme revient et tout le monde de fredonner Quand vient la fin de l’été. Hélas Alain-Charles remet le couvert. Tout prend des allures scatologiques. Pascal affiche une profonde déprime. La rupture est proche, le drame imminent. On arrive au club équestre. Tout rentre dans l’ordre. Momentanément ?
A cheval, un Archiball est un autre homme. Entre gaucho et picador. Enfin presque. Disons qu’il y a les Archis qui montent bien et les autres. Dans ceux qui montent bien : il y a Loulou dont la jument est suivi comme son ombre par son petit (Loulou, on dirait John Wayne même s’il a aussi un petit côté Sancho Panca), Joël (on dirait Gary Cooper même s’il a un petit côté Don Quichotte), le Général (qui ne ressemble qu’à lui, encore qu’il ne soit pas très loin d’Henry Fonda), Tom qui aurait aussi un côté John Wayne s’il ne tenait davantage du Général et enfin Jean-Pierre (Gary Grant of course). On pourrait ajouter Alain-Charles. Celui qui monte le mieux, c’est Walid : Il a l’équidé naturel Walid. Tout paraît facile quand il monte. Quant aux autres, ils sont très inégaux devant le cheval. Le plus doué des novices : Amélie. Le plus casse-couilles : Miguel qui tapotait de ses rênes la croupe du cheval de Dudu et provoquait son ire. Dudu tint bon mais Dudu a souffert. Gwen, il est pas mal quand il monte. Le problème, en fait, c’est pas Gwen : c’est son cheval promis à une inévitable lombalgie.
Certains on opté pour le VTT. Titi en tenue of course, et Guitou, etc,. Ils suivent les cavaliers. Quelques-uns font de la calèche et quelques autres du 4x4 dont les vieux. Ils sont beaux les vieux en 4x4 : Tcho, Pépé, le chairman, Grozan.
Après vins et bouffes. C’est la troisième dégustation de la journée. Le maître de chai nous dit qu’il ne faut pas goûter le vin de manière intellectuelle mais sentimentale. Pourquoi l’intellect serait-il opposable au sentimental ? La pensée de l’amour est un amour de pensée. C’est vrai qu’ils sont bons les vins argentins. Surtout les Malbec (rouge) dont Loulou dit que ce ne sont pas des vins de tapette et les Chardonnay (Blanc). Il y a même une démonstration de tango. Mais la vraie démonstration, elle viendra du chairman. Quel tempo, quelle grâce. Coco, l’éternité lui va
comme un gant.
15 novembre 2010
Premiers jours en Argentine
Par le Barde et l'œil de Loulou
1er jour : l’arrivée
Après un long périple aérien, nous arrivons enfin à Buenos Aires. D’abord, il faut changer d’argent. Pas dans une banque mais dans une petite baraque Exchange juste en dessous de toilettes qui ne sont pas publiques. Sur un fil à linge pendouillent des vêtements. Les murs sont de toutes les couleurs. Des murs en tôle, en ciment, en pierres. Nous sommes dans le quartier de la Boca ; c’est un quartier de pauvres ; les pauvres, ils mettent de la couleur à la misère. Ils utilisaient la peinture de leurs bateaux pour colorer les façades de leurs maisons. Le club de football local de Boca juniors est l’un des plus populaires. C’est l’adversaire du club des riches : le River Plate. Puis l’on mange, on va à l’hôtel, on se douche, on dort, on dîne et on sort. Pour ceux dont le voyage n’a pas éteint les ardeurs pédestres.
On attend la viande rouge.
2e jour : Le jour du Tigre
Le Jacaranda, arbres aux fleurs violettes, éblouit nos regards comme nous prenons le bus pour notre premier périple. Destination le delta du tigre.
Sollicité par Lolo sur l’être argentin, Carlos notre guide nous répond : « Un argentin, c’est un italien qui parle espagnol et qui pense en français. »
Nous longeons le quartier de Palermo. Dans le quartier de Palermo, il y a un zoo. Dans le zoo, il y a des girafes. Et des rhinocéros que l’on appelle archiballs. C’est vrai. On longe des statues. Deux d’entre elles sont signées Rodin.
Les micocouliers, les gommiers du général, les magnolias, des arbres menus aux fleurs jaunes bordent les longues avenues. Il y a des chiens. Carlos, le guide, nous dit qu’en Argentine, promeneur de chiens est un métier.
Puis, c’est le quartier des Nunez. Nous sommes sur une autoroute. Sur les autoroutes argentines il y a une vitesse maximale et une vitesse minimale mais l’argentin ne respecte rien puisqu’il est italien. On se croirait à Naples.
On arrive au quartier du Tigre. Un tigre n’est pas un puma.
Près de l’embouchure du Tigre, il y a un mercato où l’on trouve de tout et de rien. Et c’est souvent le rien qui a le plus de saveurs. C’est-à-dire : des cacahuètes grillées, des cd de tango frelatés, des jus d’orange, d’ananas ou de fraises... un capharnaüm en somme où perdre son temps est un art de vivre.
Dans le quartier du Tigre flotte un parfum colonial dit le Général qui en connaît un bout sur les colonies. Nous marchons le long du Tigre. Sur le Tigre, on canote.
C’est l’heure du déjeuner. Toujours pas de viande rouge. Pendant le déjeuner, JB dit qu’Eric (Léonard) lorsqu’il joue lui fait irrésistiblement penser à une marmotte. JB mime la marmotte : il dresse la tête et ses bras en inclinant ses mains. La ressemblance est stupéfiante.
« Regarde les ongles de la nénette qui sert, dit Jean-Pierre Campech, on est servi par Cruela : j’espère qu’elle ne jouit pas trop. » Jean-Pierre a un don d’observation inné.
Un chanteur s’accompagne d’un étrange instrument comme nous mangeons un poisson d’eau douce. Il chante des airs de tango en soufflant dans son étrange instrument : un petit clavier nanti de quelques touches. « Les chanteurs de Tango me font penser aux chansonniers de Montmartre dit encore Jean-Pierre qui ajoute : le tango, c’est comme le fado ou le blues, ça vient du fond de l’âme ». Jean-Pierre, c’est un poète. Le tango, c’est l’essence même de l’Argentine, c’est « la pensée triste qui se danse », selon le mot célèbre du compositeur Enrique Santos Discépolo.
Descente du delta du Paraná : un entrelacs de rivières. Sur des canoës en bois, les femmes rament (c’est normal ce sont les patronnes dit le guide). Odeur de jasmin puis odeurs de merde quand on arrive. Durs les parfums urbains après une si merveilleuse balade. Les heureux propriétaires des maisons à fleur de rivière doivent y couler des heures heureuses.
Dudu porte une chemise en soie blanche de marque. De mauvaises langues la disent en nylon. Jean-Pierre, plus que jamais, est un musée ambulant. Avec lui, même le moderne a des allures d’ancien.
Enfin, le soir la viande vint. Et quelle viande. Éparpillés dans Buenos Aires, les castors connurent ainsi l’abondance de la chair bovine. Une chair fondante, savoureuse.
1er jour : l’arrivée
Après un long périple aérien, nous arrivons enfin à Buenos Aires. D’abord, il faut changer d’argent. Pas dans une banque mais dans une petite baraque Exchange juste en dessous de toilettes qui ne sont pas publiques. Sur un fil à linge pendouillent des vêtements. Les murs sont de toutes les couleurs. Des murs en tôle, en ciment, en pierres. Nous sommes dans le quartier de la Boca ; c’est un quartier de pauvres ; les pauvres, ils mettent de la couleur à la misère. Ils utilisaient la peinture de leurs bateaux pour colorer les façades de leurs maisons. Le club de football local de Boca juniors est l’un des plus populaires. C’est l’adversaire du club des riches : le River Plate. Puis l’on mange, on va à l’hôtel, on se douche, on dort, on dîne et on sort. Pour ceux dont le voyage n’a pas éteint les ardeurs pédestres.
On attend la viande rouge.
2e jour : Le jour du Tigre
Le Jacaranda, arbres aux fleurs violettes, éblouit nos regards comme nous prenons le bus pour notre premier périple. Destination le delta du tigre.
Sollicité par Lolo sur l’être argentin, Carlos notre guide nous répond : « Un argentin, c’est un italien qui parle espagnol et qui pense en français. »
Nous longeons le quartier de Palermo. Dans le quartier de Palermo, il y a un zoo. Dans le zoo, il y a des girafes. Et des rhinocéros que l’on appelle archiballs. C’est vrai. On longe des statues. Deux d’entre elles sont signées Rodin.
Les micocouliers, les gommiers du général, les magnolias, des arbres menus aux fleurs jaunes bordent les longues avenues. Il y a des chiens. Carlos, le guide, nous dit qu’en Argentine, promeneur de chiens est un métier.
Puis, c’est le quartier des Nunez. Nous sommes sur une autoroute. Sur les autoroutes argentines il y a une vitesse maximale et une vitesse minimale mais l’argentin ne respecte rien puisqu’il est italien. On se croirait à Naples.
On arrive au quartier du Tigre. Un tigre n’est pas un puma.
Près de l’embouchure du Tigre, il y a un mercato où l’on trouve de tout et de rien. Et c’est souvent le rien qui a le plus de saveurs. C’est-à-dire : des cacahuètes grillées, des cd de tango frelatés, des jus d’orange, d’ananas ou de fraises... un capharnaüm en somme où perdre son temps est un art de vivre.
Dans le quartier du Tigre flotte un parfum colonial dit le Général qui en connaît un bout sur les colonies. Nous marchons le long du Tigre. Sur le Tigre, on canote.
C’est l’heure du déjeuner. Toujours pas de viande rouge. Pendant le déjeuner, JB dit qu’Eric (Léonard) lorsqu’il joue lui fait irrésistiblement penser à une marmotte. JB mime la marmotte : il dresse la tête et ses bras en inclinant ses mains. La ressemblance est stupéfiante.
« Regarde les ongles de la nénette qui sert, dit Jean-Pierre Campech, on est servi par Cruela : j’espère qu’elle ne jouit pas trop. » Jean-Pierre a un don d’observation inné.
Un chanteur s’accompagne d’un étrange instrument comme nous mangeons un poisson d’eau douce. Il chante des airs de tango en soufflant dans son étrange instrument : un petit clavier nanti de quelques touches. « Les chanteurs de Tango me font penser aux chansonniers de Montmartre dit encore Jean-Pierre qui ajoute : le tango, c’est comme le fado ou le blues, ça vient du fond de l’âme ». Jean-Pierre, c’est un poète. Le tango, c’est l’essence même de l’Argentine, c’est « la pensée triste qui se danse », selon le mot célèbre du compositeur Enrique Santos Discépolo.
Descente du delta du Paraná : un entrelacs de rivières. Sur des canoës en bois, les femmes rament (c’est normal ce sont les patronnes dit le guide). Odeur de jasmin puis odeurs de merde quand on arrive. Durs les parfums urbains après une si merveilleuse balade. Les heureux propriétaires des maisons à fleur de rivière doivent y couler des heures heureuses.
Dudu porte une chemise en soie blanche de marque. De mauvaises langues la disent en nylon. Jean-Pierre, plus que jamais, est un musée ambulant. Avec lui, même le moderne a des allures d’ancien.
Enfin, le soir la viande vint. Et quelle viande. Éparpillés dans Buenos Aires, les castors connurent ainsi l’abondance de la chair bovine. Une chair fondante, savoureuse.
03 novembre 2010
Mondragon, nous voilà
Par le Toulousain
Arrasate ou Mondragon ? Le chemin sera long…
Pour vous y rendre ; si c’est votre côté basque autonome qui prédomine vous composerez Arrasate sur votre GPS, en revanche si c’est votre côté socialiste utopique qui prédomine et si vous considérez que le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous alors vous taperez Mondragon. Il suffit de découvrir l’histoire du développement économique coopératif unique de cette vallée perdue dans les contreforts pyrénéens pour s’en convaincre. JC et Gwen ne sont visiblement pas tombés d’accord, du coup, on a visité, à l’aller, tous les péages et ronds-points de la région, laborieusement guidés par un GPS de première génération, au départ, immédiatement relayé, après 50 km de confusion, par un Aï Phone de dernière génération guère plus efficace. Preuve encore que l’outil n’est rien sans la main. Pourtant ils étaient à deux sur le sujet et censés connaître l’itinéraire. Depuis qu’on en parle, enfin nous y allons, pas forcément par le chemin le plus court, mais nous y allons. Dix fois au moins, j’avais pris cette foutue liste d’appel pour savoir combien étaient prêts à se rendre chez nos amis basques. Chaque fois, j’avais repris cette liste pour annuler.
Enfin, on y arrive. La météo me rappelle que le lieu subit quand même sacrément l’influence atlantique. Le pays où l’herbe est plus verte ne déroge pas à la tradition. Étonné, les yeux écarquillés, je découvre le fameux « nouveau stade » qui dénote un tout petit peu dans cette vallée de pierres rouges. Le plastique c’est fantastique, le caoutchouc super mou, chantait Elmer food beat. À mon avis, ils ont écouté le titre en boucle avant de faire leur complexe sportif. Le gazon PVC, parsemé de petits granulats de caoutchouc imitant sans doute le terreau végétal (Non Kiki c’est pas des cachous Lajaunie). Les pistes d’athlétisme, autour, en moquette polyuréthane et les sièges multicolores en bassines recyclées… ça jette. Très synthétique comme ambiance, très Tupperware. J’enfile mon K-way et un instant je pense à Mars.
Agur Pachi ! (lui, c’est sûr, c’est pas un martien)
Ola companeros ! Cerveza ?
Le ton est donné, on est pas venu pour sucer des glaçons et mon Mappy Gwen qui continue de me dire : « Gaffe ! Le chemin sera long ». Mais nous ne sommes pas venu non plus pour conter fleurette. Comme l’avait rappelé notre petit basque, dernier entrainement à balles réelles avant notre tournée dans l’hémisphère sud. À en juger par ce que je vois sur la, heu ? nous dirons , « pélouza » , il y a tout ce qu’il faut chez nos hôtes pour s’y croire, même la langue.
Aupa Archi ! ô miracle ,16 joueurs.
Quelques heures auparavant, après un frugal repas et une dégustation de jus de raisins fermentés chez Eguizabal à Hendaye qui ne fait pas crédit, notre vénérable Loulou, dans l’une de ces dernières grandes œuvres avant sa « chute », avait défini l’équipe idéale en sortant des chiottes. Tant de grandes décisions prises sur un trône. Loulou le sait bien.
À l’avant que du lourd. Son Altesse, Garci et Lapiballe en tête de pont, ÉRIC NOTRE NOUVELLE TRES GRANDE RECRUE et Dominique la roquette en pile de pont, Gwen , Florian et JC en tirailleurs au flan. Presque 900 kg sur la balance, on frôle les stats du Top 14 et encore, Gwen et Florian sont au régime. Une charnière d’expérience Kiki et Dudu 120 ans de métier, et à l’arrière les toulousains, Arnaud Jauzion, Sébastien Michalac, Hervé Poitrenau, Peyo Clerc et ma pomme. Remplaçant : notre impact player Guitou Sowerby. Sur le banc des entraineurs, le vieux Quatre, la voix rauque et l’œil humide, aussi ému qu’à sa première plus-value immobilière, il est chez ses potes de 15 ans et il va enfin pouvoir clamer son répertoire de chansons hispaniques. Si vous saviez le bien que ça lui fait.
Triiit, (en espagnol), coup d’envoi et d’emblée, devant, ça discute sérieux. Gwen est au mieux. Il percute et transmet. Si si, vous lisez bien : « et transmet ». Ça vous change un homme la paternité. De bons lancers d’attaque sont possibles et le jeu va de droite à gauche. En face nos adversaires s’avèrent de redoutables défenseurs et plusieurs fois nous sommes rattrapés par les chaussettes quelques mètres avant la terre promise. Un premier essai des basques, sur un ballon glissant échappé, nous oblige à redoubler d’effort pour recoller au score. Grâce à une très belle percée et finition de Sébastien en solo (attention Thomas, il y a concurrent sérieux dans le zigzag débridé et en plus il a une jolie passe notre Tarbais). Quelques minutes avant la fin de la première période une série de pick-and-go nous accule dans nos 20 mètres et notre défense lâche un peu au ras. 2 à 1 à la mi-temps. Guitou et le Vieux Quatre donnent leurs consignes : « Au bout, au large, aux ailes ».
Deuxième mi-temps le ballon sort plus vite de nos rucks et les arrières perforent la défense adverse. Une passe après contact, Arnaud qui donne à Stéphane qui ressert Arnaud qui passe à Lapiballe et essai de Lapiballe. Notre temps fort continue. Ça repart très vite après une belle mêlée. Guy fraîchement entré, effectue une superbe 89 qui provoque un premier décalage. Arnaud en redoublant Seb crée la différence et m’offre la balle de notre troisième essai. Il pouvait tranquillement y aller tout seul mais il est en campagne et ne néglige aucun détail. Plus que deux minutes à jouer, nous connaissons tous, la fierté et le bel esprit de nos hôtes, il était normal de les laisser finir sur une note équitable et concédons l’essai de l’égalité. Tout à fait mérité au demeurant. JC n’a rien vu.
Petit passage à l’hôtel Mondragon (ce sera facile à retenir), très classe, puis direction la sociedad.
Grosse et bonne bouffe, on est reçu comme des princes. Pas bégueules nos potes espagnols, même pas vexés de nos nombreux désistements et trop heureux de nous voir chez eux. Ils sont extra ces gens là. Alain Charles est aux anges avec son vélo qué sé anda solo, et le Pacharan coule à flots. Discours de Présidents, rappel de 15 ans d’amitié virile, les basques offrent à Kiki et Dudu des maillots collectors, et nous on leur offre Guy. Ils n’ont pas voulu le garder… On se demande pourquoi ? Il est collector lui aussi.
Gaffe ! Le chemin sera long. Très long. Tiens je l’avais oublié celui-là.
Pacharan y vino tinto à gogo. Pas le temps de se déshydrater.
Effectivement, il fut long et sinueux. De bar en bodega, en bar et en bodega et même pas l’occasion de sortir une pièce d’un euro. Casquette plombée générale à la santé de la bande à Pachi. Selon Arnaud, seule la téquila, qui n’en n’était pas d’ailleurs, était de trop. Ah ! Oui. Il faut vous dire. Au repas il nous fut servi un plat typique et délicieux, composé de moult légumes diversement cuisinés et assemblés sans viande. Elle était à part, je vous rassure. Comme je ne me rappelais pas du nom du met, l’élégant me l’a restitué presque intact dans l’évier de notre salle de bain vers 7 heures du mat pour que je puisse faire une photo et la montrer au libanais qui sait tout. Notre blogger nous aurait trouvé le nom et un lien direct avec basquecooking.com pour pouvoir la reproduire chez nous. Hélas, la photo n’est pas très nette, je pense que les gaz acides ont endommagé la couche de la pellicule . Du coup, on ne saura pas. Ce qui est sûr c’est qu’il faut pas mettre trop de Pacharan, sinon c’est un peu fort. La mauvaise nouvelle : L’évier est bouché. La bonne : J’ai déjà un dossier sur le futur candidat aux présidentielles.
À l’aube, on retrouva les hommes épars aux quatre coins de la ville, l’œil hagard et le cheveu en bataille. Certain GPS ne fonctionnant plus, mais tous, le cœur gonflé par l’émotion des « au revoir ». On reviendra plus souvent, c’est promis, même s’il nous faut faire un long chemin.
Alors Arrasate ou Mondragon ? Il faudra vous y rendre pour le savoir.
Arrasate ou Mondragon ? Le chemin sera long…
Pour vous y rendre ; si c’est votre côté basque autonome qui prédomine vous composerez Arrasate sur votre GPS, en revanche si c’est votre côté socialiste utopique qui prédomine et si vous considérez que le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous alors vous taperez Mondragon. Il suffit de découvrir l’histoire du développement économique coopératif unique de cette vallée perdue dans les contreforts pyrénéens pour s’en convaincre. JC et Gwen ne sont visiblement pas tombés d’accord, du coup, on a visité, à l’aller, tous les péages et ronds-points de la région, laborieusement guidés par un GPS de première génération, au départ, immédiatement relayé, après 50 km de confusion, par un Aï Phone de dernière génération guère plus efficace. Preuve encore que l’outil n’est rien sans la main. Pourtant ils étaient à deux sur le sujet et censés connaître l’itinéraire. Depuis qu’on en parle, enfin nous y allons, pas forcément par le chemin le plus court, mais nous y allons. Dix fois au moins, j’avais pris cette foutue liste d’appel pour savoir combien étaient prêts à se rendre chez nos amis basques. Chaque fois, j’avais repris cette liste pour annuler.
Enfin, on y arrive. La météo me rappelle que le lieu subit quand même sacrément l’influence atlantique. Le pays où l’herbe est plus verte ne déroge pas à la tradition. Étonné, les yeux écarquillés, je découvre le fameux « nouveau stade » qui dénote un tout petit peu dans cette vallée de pierres rouges. Le plastique c’est fantastique, le caoutchouc super mou, chantait Elmer food beat. À mon avis, ils ont écouté le titre en boucle avant de faire leur complexe sportif. Le gazon PVC, parsemé de petits granulats de caoutchouc imitant sans doute le terreau végétal (Non Kiki c’est pas des cachous Lajaunie). Les pistes d’athlétisme, autour, en moquette polyuréthane et les sièges multicolores en bassines recyclées… ça jette. Très synthétique comme ambiance, très Tupperware. J’enfile mon K-way et un instant je pense à Mars.
Agur Pachi ! (lui, c’est sûr, c’est pas un martien)
Ola companeros ! Cerveza ?
Le ton est donné, on est pas venu pour sucer des glaçons et mon Mappy Gwen qui continue de me dire : « Gaffe ! Le chemin sera long ». Mais nous ne sommes pas venu non plus pour conter fleurette. Comme l’avait rappelé notre petit basque, dernier entrainement à balles réelles avant notre tournée dans l’hémisphère sud. À en juger par ce que je vois sur la, heu ? nous dirons , « pélouza » , il y a tout ce qu’il faut chez nos hôtes pour s’y croire, même la langue.
Aupa Archi ! ô miracle ,16 joueurs.
Quelques heures auparavant, après un frugal repas et une dégustation de jus de raisins fermentés chez Eguizabal à Hendaye qui ne fait pas crédit, notre vénérable Loulou, dans l’une de ces dernières grandes œuvres avant sa « chute », avait défini l’équipe idéale en sortant des chiottes. Tant de grandes décisions prises sur un trône. Loulou le sait bien.
À l’avant que du lourd. Son Altesse, Garci et Lapiballe en tête de pont, ÉRIC NOTRE NOUVELLE TRES GRANDE RECRUE et Dominique la roquette en pile de pont, Gwen , Florian et JC en tirailleurs au flan. Presque 900 kg sur la balance, on frôle les stats du Top 14 et encore, Gwen et Florian sont au régime. Une charnière d’expérience Kiki et Dudu 120 ans de métier, et à l’arrière les toulousains, Arnaud Jauzion, Sébastien Michalac, Hervé Poitrenau, Peyo Clerc et ma pomme. Remplaçant : notre impact player Guitou Sowerby. Sur le banc des entraineurs, le vieux Quatre, la voix rauque et l’œil humide, aussi ému qu’à sa première plus-value immobilière, il est chez ses potes de 15 ans et il va enfin pouvoir clamer son répertoire de chansons hispaniques. Si vous saviez le bien que ça lui fait.
Triiit, (en espagnol), coup d’envoi et d’emblée, devant, ça discute sérieux. Gwen est au mieux. Il percute et transmet. Si si, vous lisez bien : « et transmet ». Ça vous change un homme la paternité. De bons lancers d’attaque sont possibles et le jeu va de droite à gauche. En face nos adversaires s’avèrent de redoutables défenseurs et plusieurs fois nous sommes rattrapés par les chaussettes quelques mètres avant la terre promise. Un premier essai des basques, sur un ballon glissant échappé, nous oblige à redoubler d’effort pour recoller au score. Grâce à une très belle percée et finition de Sébastien en solo (attention Thomas, il y a concurrent sérieux dans le zigzag débridé et en plus il a une jolie passe notre Tarbais). Quelques minutes avant la fin de la première période une série de pick-and-go nous accule dans nos 20 mètres et notre défense lâche un peu au ras. 2 à 1 à la mi-temps. Guitou et le Vieux Quatre donnent leurs consignes : « Au bout, au large, aux ailes ».
Deuxième mi-temps le ballon sort plus vite de nos rucks et les arrières perforent la défense adverse. Une passe après contact, Arnaud qui donne à Stéphane qui ressert Arnaud qui passe à Lapiballe et essai de Lapiballe. Notre temps fort continue. Ça repart très vite après une belle mêlée. Guy fraîchement entré, effectue une superbe 89 qui provoque un premier décalage. Arnaud en redoublant Seb crée la différence et m’offre la balle de notre troisième essai. Il pouvait tranquillement y aller tout seul mais il est en campagne et ne néglige aucun détail. Plus que deux minutes à jouer, nous connaissons tous, la fierté et le bel esprit de nos hôtes, il était normal de les laisser finir sur une note équitable et concédons l’essai de l’égalité. Tout à fait mérité au demeurant. JC n’a rien vu.
Petit passage à l’hôtel Mondragon (ce sera facile à retenir), très classe, puis direction la sociedad.
Grosse et bonne bouffe, on est reçu comme des princes. Pas bégueules nos potes espagnols, même pas vexés de nos nombreux désistements et trop heureux de nous voir chez eux. Ils sont extra ces gens là. Alain Charles est aux anges avec son vélo qué sé anda solo, et le Pacharan coule à flots. Discours de Présidents, rappel de 15 ans d’amitié virile, les basques offrent à Kiki et Dudu des maillots collectors, et nous on leur offre Guy. Ils n’ont pas voulu le garder… On se demande pourquoi ? Il est collector lui aussi.
Gaffe ! Le chemin sera long. Très long. Tiens je l’avais oublié celui-là.
Pacharan y vino tinto à gogo. Pas le temps de se déshydrater.
Effectivement, il fut long et sinueux. De bar en bodega, en bar et en bodega et même pas l’occasion de sortir une pièce d’un euro. Casquette plombée générale à la santé de la bande à Pachi. Selon Arnaud, seule la téquila, qui n’en n’était pas d’ailleurs, était de trop. Ah ! Oui. Il faut vous dire. Au repas il nous fut servi un plat typique et délicieux, composé de moult légumes diversement cuisinés et assemblés sans viande. Elle était à part, je vous rassure. Comme je ne me rappelais pas du nom du met, l’élégant me l’a restitué presque intact dans l’évier de notre salle de bain vers 7 heures du mat pour que je puisse faire une photo et la montrer au libanais qui sait tout. Notre blogger nous aurait trouvé le nom et un lien direct avec basquecooking.com pour pouvoir la reproduire chez nous. Hélas, la photo n’est pas très nette, je pense que les gaz acides ont endommagé la couche de la pellicule . Du coup, on ne saura pas. Ce qui est sûr c’est qu’il faut pas mettre trop de Pacharan, sinon c’est un peu fort. La mauvaise nouvelle : L’évier est bouché. La bonne : J’ai déjà un dossier sur le futur candidat aux présidentielles.
À l’aube, on retrouva les hommes épars aux quatre coins de la ville, l’œil hagard et le cheveu en bataille. Certain GPS ne fonctionnant plus, mais tous, le cœur gonflé par l’émotion des « au revoir ». On reviendra plus souvent, c’est promis, même s’il nous faut faire un long chemin.
Alors Arrasate ou Mondragon ? Il faudra vous y rendre pour le savoir.
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