01 décembre 2010

Le cuistot de la semaine, du lourd à l'aile et à la cuisse

Par le Barde


Le castor est manchot. Dès que les premiers froids engourdissent ses pattes, il laisse choir le ballon. A Musard, hier soir, la béchigue tombait comme à gravelotte. Du moins, chez les plus inexpérimentés. Au grand dam des anciens qui n'en avaient que foutre de ce froid accessoire. Léo, lui, trottait comme un lapin. Quand le castor se mâtine de lapin, il a la gambette alerte. Roquépine son problème ne relève pas de ses gambettes ; elles sont alertes. Non, le problème de Roquépine tient à ses mains : il n’en utilise qu’une pour faire ses passes. En sorte que le ballon va souvent à dame. Et les en-avants, comme les sanglots longs, se ramassent à la pelle. Quant à Dudu, il tapinait derrière la ligne que formait son équipe. Enfin, Pioupiou pionçait à l’aile attendant désespérément une passe de Miguel. Aux Archi, on met du lourd sur les ailes. Pas au centre. Lièvremont devrait s’en inspirer.

Le trou était garni. Loulou, Lolo et le prof étaient là, attablés l'Un à côté de l'autre et l’autre à côté de l’un. Comme à l'ordinaire. Il y a, sans conteste, une géopolitique du trou. A l’entrée : on trouve le préposé aux fourneaux entourés des vieux. A l’autre bout de la table : Loulou, Lolo et le prof. Guitou se place plutôt au milieu. Jamais très loin de Bernard. Le reste des castors se répartit comme il peut. Au comptoir : Walid, le toulousain, Hamilton, Kiki, Gwen. Il faudrait analyser cette géopolitique. Donatien me paraît être l’homme de la situation. Parce que question géographie, Donatien c’est un maître. Il est vrai que sa géographie est plus sentimentale que politique. Mais bon, on peut mettre du sentiment dans la politique. En même temps, c’est pas si facile que ça. Donatien, il aime les difficultés. Un jour, il m’a cité Valéry : « Une difficulté est une lumière. Une difficulté insurmontable est un soleil. »

Exit Valéry et place à l’essentiel. Florian honorait sa deuxième bouffe. Il débuta par une soupe de poisson avec croûtons et râpés. Elle était bonne la soupe de poisson de Florian. Puis, il y alla de son poulet ratatouille. Il était bon le poulet. Et la ratatouille aussi. Ce n’est pas Walid qui dira le contraire. Puis Florian lança les assiettes. Sans casse. Il lance bien Florian. Puis, ce fut le temps du fromage accompagné de son chant. Puis, ce fut le temps des gâteaux. Et un fameux boulégou. Le boulégou, c’est une grosse crêpe sucrée entartée. C’est pas léger mais c’est bon. Il n’y a pas besoin d’être léger pour être bon. Loulou, Lolo et Florian, ils en savent quelque chose. Ils sont si bons Loulou, Lolo et Florian. Kiki, il adore le boulégou. Il l’attrape par sa croûte, le laisse pendouiller un instant dans l’air enfumé du trou et l’avale goulûment. Il paraît que c’est ainsi qu’on le mange le boulégou. Toujours est-il que c’était une bonne idée ce boulégou. Surtout pour affronter le froid qui attendait le castor au sortir du trou. Il a de bonnes idées Florian. C’est un bon petit stagiaire. L’année prochaine, il pourrait programmer sa bouffe au printemps. Un stagiaire doit s’adapter à toutes les situations. A l’année prochaine.

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