03 mars 2010

Le cuistot de la semaine et le sport de glisse

Par le Blogger


- Tu veux pas faire le blog demain ? le Barde est en vacances.
- Et alors ? Il est là, il est pas parti, il devrait avoir le temps !
- Ben non, justement, c'est quand il bosse qu'il a du temps.
- Euh... ?
- Laisse tomber je le fais.

Mardi de vacances d'hiver. Quelques-uns sur le terrain dans un climat printanier et ça donne ceci : Des jeunes et surtout des vieux, motivés. Deux équipes qui s'équilibrent très vite malgré les caprices de Guitou à côté de qui Xinthia n'est qu'une tarlouze. Des courses folles aussi folles qu'on peut être folle dans la Cage aux folles. Qu'à cela ne tienne !
La Toulousain est de sortie, le petit Toto en a plein les couilles qu'il en court les jambes écartés, Miguel se lance dans les affaires et se demande si le score est hors-taxes ou TTC, Piou piou court après le talon d'or qui dort dès que Piou piou se met à courir, Palenquès veut montrer qu'il en a encore sous le capot, Garci se démène pour être sur la feuille du Dimanche alors que notre feuille du Dimanche c'est tout juste Sud-Ouest Dimanche, Faye est venu parce que les jeux olympiques d'hiver sont terminés, Le Barde n'est pas venu parce qu'il veut se mettre au Curling croyant que le Curling est un sport.
- Bien sûr que le Curling est un sport, Ô mon cèdre éternel, dira le Barde (puisque le Barde prend toujours de l'Ô dès qu'il veut parler à quelqu'un !).
- Mais bien sûr que non, Vindiou (puisque je prends toujours du Vin pour parler à Diou).
- Si tu crois ce que tu dis, tu vas faire du mal à notre cuistot, l'amoureux de la pétanque, et que le Curling est tout juste de la bonne vieille pétanque avec un peu de glace !
Je n'ai rien dis ! D'abord parce que je suis allé chercher du vin et surtout parce que la pétanque sur glace c'est plutôt ça :



- Mais finalement, s'il faut juste de la glace pour qu'une épreuve devienne olympique, pourquoi le Pastis n'en est pas une !?!
- Le Pastis 51 ? me dit le Barde.
- 51 ? Hors taxes ou TTC ?, intervient Miguel qui, comme je l'ai dit, se lance enfin dans les affaires.
Ô rage, ô désespoir ! On va laisser tomber.
Au trou, il y a des choses qui trompent pas : il n'y a tout bêtement pas de bière ! Comme c'est bête, surtout que je me propose de servir et pffffrout, je me prends une giclée de fond de fût sur mon Caban tout neuf que l'Amiral m'a dégotté. Miguel se pisse dessus de rire comme un gamin devant Bob l'éponge. Je regarde mon Caban en me disant : Trop bon, trop con ! Mais quand je vois Miguel rigoler encore, je me dis que l'inverse n'est pas vrai. Je cherche un fusil sous le comptoir, j'en trouve pas. Tant pis, Miguel restera vivant. Ce qui ne fera pas plaisir à tout le monde, surtout quand il remet le reste de sa salade dans le saladier sous prétexte qu'il n'aime pas les lardons.
Bon, on va finir par trouver de quoi s'amuser. Malco est là avec une sélection de vin spécialement conçue pour le menu du roi de la pétanque, roi de la pétanque transformé en roi de la cagouille pour la soirée. Malco en invité, c'est à peu près pareil que Malco en Archiball, sa besace est toujours remplie de bouteilles.
Étant donné l'écart important entre le premier et le dernier arrivé au trou, étant donné aussi que Guitou avait déjà repris de la salade plusieurs fois, il nous a gratifié d'une danse en guise de trou normand rappelant de vague tentative d'introduction d'un mystérieux sport dans les jeux olympiques, le freestyle skiing ballet. Quelle classe ce Guitou ?
Le dernier arrivé adore la salade et les cacahuètes, c'est Dudu. Le temps de le laisser finir le saladier et la poche de cacahuètes. Le plat arrive !
Nous sommes 30 environ. Pour partager une gamelle de cagouilles, il faut être fort en calcul. Admettons que dans chaque assiette, en y mettant 2 louches, on va pouvoir servir 25 cagouilles. Combien de cagouilles faut-il avoir dans la gamelle ?
- Hors taxes ou TTC ?
Toujours pas de fusil ! à l'arme blanche, j'ai bien peur que ça fasse gore.
Bref, en avant les cure-dents, un sport de glisse nous attend. Nous voilà plongés dans un génocide en masse auquel la confrérie du gastéropode y aurait bien assisté. Ma limace d'à côté, qui s'inquiétait de la TVA sur les portions individuelles, gluglupse à en baver : « baver toujours mais ne jamais médire ». Transformé en escargot nettoyeur, il met une branlée à son assiette et se lance dans l'érudition.
- La différence entre escargot et limace n'est pas toujours évidente.
- Bien sûr que si ! Le premier a une coquille, l'autre pas !
- Certaines limaces comme les testacelles…
- Comme les ... ?
- Tes-ta-celles… ont une coquille, alors que les escargots de la famille des Vitrinidae ont en à peine.
Ce gars est un phénomène, il faut que je pense à lui monter un groupe sur Facebook. « Si toi aussi t'as pas de fusil… », je vais bien trouver 1 000 000 de fans.
On en oublierait de féliciter notre Fée pour un tel festin où on s'est plongé jusqu'aux antennes. Sans qui, beaucoup n'auront que rarement l'occasion de manger des cagouilles, moi le premier.
A l'heure du fromage et de la chanson qui va avec, un fabuleux Roquefort fait son apparition laissant rapidement la place à une magnifique salade de fruits qui ont le goût de fruits. Entre finir le Roquefort et avoir de la salade, ça s'est joué à peu de choses. On sait bien que le fromage rend fort et qu'il faut en manger, sinon, pour plomber l'ambiance, trois fromages disparaissent par an en France. Ce serait dommage !



Mais quand le Barde reprend le boulot, voilà ce que ça donne :

Qui oserait imaginer un monde sans fées ? Et quel est l’imbécile qui refuserait au petit monde du rugby la présence de fées ? Nous, aux archiball, nous avons la nôtre ; c’est la fée Garabos. Rien à voir avec celle de Blanche Neige ou de La Belle au bois dormant. Non, c’est la fée du pays des castors. Elle est indescriptible et sauvage. L’été, elle est en Harley Davidson. Quand vient la fin de l’été à Floirac (et pas sur la plage, n’en déplaise à Guitou), elle fait dans le monde merveilleux de la pétanque. L’automne et l’hiver, elle chasse à courre. Et quand vient le printemps, elle cuisine. Un peu comme la fée de Peau d’Ane dans le film de Jacques Demy. Même si la fée Garabos ne ressemble en aucune manière à Delphine Seyrig. Une fée ne ressemble qu’à elle-même. Si d’aventure, elle s’amuse à singer ses consoeurs, elle trahit sa féitude.
La fée Garabos a l’humeur plâtrière. Elle est d’ailleurs la muse des plâtriers. En Irlande, on se souvient encore de son chant et de la beauté de ses mots. Faire de l’or avec du plâtre par la vertu des mots, seule une fée peut y parvenir. Elle a deux petits, Croucrou et Léonard qu’elle exerce au maniement de sa baguette magique. C’est elle qui les guide, les initie aux vicissitudes de la vie. S’ils dévient de la route, elle leur assène un petit coup de baguette magique dont elle a le secret. Une fée sans baguette, c’est comme Clint Eastwood sans l’inspecteur Harry.
Le 2 mars, la fée Garabos se mit en cuisine. Elle joua donc de sa baguette pour ceux que le trou avait réuni. Son premier tour de passe-passe : un carpaccio de lardons aux endives et aux noix. Il fallait la voir donnant un coup de baguette ici, un coup de baguette là pour offrir ce met inouï aux castors qui n’en pouvaient mais. Puis la fée Garabos fit entrer dans le trou, à la queue-leu-leu, une ribambelle d’escargots qui prirent tout de go le chemin du chaudron où les attendait une sauce à damner tous les diables. Et par un délicat coup de baguette, le chaudron se trouva au milieu de la table et la louche les servit un à un. Les castors se ruèrent dans leur écuelle. L’œil sévère, la fée Garabos tapota chacune de leur main empressée de sa baguette pour les ramener à la raison. Croucrou la regardait de son regard éploré, la larme à l’œil. A peine l’escargot était-il vidé de sa coquille qu’il s’envolait, s’échappait par la fenêtre et allait former dans le ciel la plus belle des constellations.
Alors vint le temps des assiettes. La fée Garabos les avait disposé par devant lui, les frappant une à une d’un petit coup de baguette magique. Elles ne trouvèrent pas toutes le destinataire promis. La magie a ses limites. Mais loin de tomber avec fracas sur le sol carrelé du trou, elles rebondirent avant que de retrouver les mains coupables après avoir laisser échapper un tendre murmure. La fée était aux anges. C’est par une salade de fruits que la fée acheva d’enchanter l’assemblée. Elle disposa des saladiers sur la table et sur le comptoir. Puis de son inévitable baguette fit rentrer un à un les chairs délicates qui de la banane, qui de la pomme et qui de la fraise. Sitôt épuisés, les saladiers partirent en fumée. Et la fée avec eux.
Oui, la fée est un conte. A l’année prochaine !

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