Par Le barde et Bardibulle
Pour la Saint Valentin, il n’y a pas à dire le castor est un animal amoureux.
Comment parler d’amour sans se mettre à table. Fameux banquet pour Platon, un en-cas pour Schopenhauer. Qui de mieux que des philosophes pour rendre une logique à ce qui n’en a pas. De l’effet hormones comme phéromones pour tenter d’expliquer ce qui nous fait et nous rend chairs. Quelques agapè pour amuses bouches et de l’éros pour que ça phile. Bref, l’amour est un piège tendu à l’individu pour perpétuer l’espèce. C’est une pensée en gros. En revanche sa magie est dans tout un élan, bien celui du cœur qui nous porte vers un être. Là c’est la gazelle qui parle ou qui tout simplement se vise ! Etre castor quand tu nous saint valentien ! Le pré est un liminaire du trou. Nous serons sept mercenaires pour donner du phile à retordre à ce saint qui se fout du trou. Et tout compte fait sept ça rime bien avec fête. Surprise une Léa les attendra. Qui a dit que le rugby n’était pas une philosophie de l’amour. Et pas d’amour sans chanson…
Quand Peter s'étale
Comme un soleil d'été
Et marque son essai
Rassemble ses à peu près
Quand Christophe lumière
Percute avec son corps
Des montagnes, des forêts
Et ses voeux de trésors
Que te pèle, que te pèle, que te pèle
Que te pèle, oh que le cul te pèle
Quand la ligne se fait trou
Quand la prise se fait Dudu
Quand Peyo est sur les vingt-deux
D'un seul coup t’es plus sur
Quand les mains voudraient bien
Quand David n’ose pas
Quand la défense dit non
François a sa petite voie
Que te pèle, que te pèle, que te pèle
Que te pèle, que te pèle, que le cul te pèle
Quand tu ne te sens plus chatte
Et que tu deviens chienne
Et qu'à l'appel du castor
Tu brises enfin tes chaînes
Quand Fayouze a le sourire
Celui du trou pris
Quand c'est Fayouze qui dit non
Quand c'est Fayouze qui dit oui
Oh que te pèle
Oh que te pèle
Quand tu débordes encore
Pti’ lou comme un cheval mort
Ne sait pas, ne sait plus
S'il existe encore
Quand Bardibulle parle d’amour
Comme d'autres font la guerre
Quand il a la balle
Qui perce et qui la perd
Que te pèle, que te pèle, Que te pèle
Que le cul te pèle
Un quatre contre trois sans déconner. Vous vouliez quoi à part une chanson ? La douche et direction l’amour du trou c’est Poulpo qui se décarcasse.
Poulpo avait petite mine. La faute à un rhume. Plein de compassion, le barde lui prépara un cocktail à base de rhum pour le requinquer. Il eut les effets escomptés. Et Poulpo recouvra toute sa vigueur pour partager ses offrandes.
En attendant ceux de Musard, Fayou et Croucrou conversaient à propos du pré idéal. Et plus précisément du rapport qu’entretient le pré avec nos chairs superflues.
- Plutôt que de maigrir, je préfère changer de terrain dit Fayou. Il faut tourner le dos au synthétique et revenir au naturel. En bref, il nous faut le terrain annexe
- Tu préfères donc les terrains gras lui répondit Croucrou.
- Oui admit Fayou. D’ailleurs, c’est le terrain qui est gras, pas moi. Le gros et le gras, ce n’est pas la même chose. On ne dit pas un un terrain gros, c’est absurde. Et puis, je ne suis ni gros ni gras, je suis et tout le reste, je m’en bats les couilles.
Ils glissèrent alors sur la fête du jour, cette Saint-Valentin qui fait commerce de l’amour. Croucrou eut, comme d’ordinaire, des pensées profondes : « A la saint-Valentin, moi, je ronge mon frein. Je trépigne, je m’impatiente, mais je n’en laisse rien paraître. Car, figure-toi que ces fêtes païennes censées célébrer Éros sont des hérésies. L’amour est de chaque instant, de chaque jour sinon, il n’est rien. Alors j’attends le lendemain pour filer de nouveau ma flamme. »
Fayou opina du chef. Il saisit sa pinte, la porta à ses lèvres, but une gorgée et gloussa de plaisir.
Le repas serait thaï. Encore fraîchement débarqué de Thaïlande, le poulpe entendait prolonger les charmes de son séjour. Des nems, des beignets de crevettes en entrée. D’accord, ils ne sont pas si thaï que cela. Mais le poulpe n’en avait cure. Mieux, il affirma : « Il n’y a que thaï qui m’aille ».
Ceux qui attendaient le traditionnel pad thaï en furent pour leurs frais. Du riz bien sûr, pour accompagner un poulet coco. Et c’était bon.
Le lancer d’assiettes fut impétueux mais précis. Jacouille, sis au bout de la table, s’empara de l’obole d’une main leste. JB itou, mais de la main gauche, comme ça, l’air de rien. Quant à Corsenac, il opta pour une synthèse à deux mains.
Le must, ce fut ces bananes flambées, ces petites bananes flambées dont nous ne fûmes qu’une bouchée. Une première ! Lorsqu’il vint vers nous avec son plat recouvert de flammes, dans la pénombre du trou, tout le monde se tut. Un hommage à Saint-Valentin. Une affaire de flammes. Et de bananes il est vrai.
La nuit était si douce. Une nuit de printemps. Sur son scooter, le poulpe se récitait des vers d’Aragon :
« D'aimer si fort ses lèvres closesQu'il n'ait besoin de nulle chose
Hormis le souvenir des roses
A jamais de toi parfumées
Celui qui meurt même à douleur
A qui sans toi le monde est leurre
Et n'en retient que tes couleurs
Il lui suffit qu'il t'ait nommée. »
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