27 février 2024

Le coup de griffe du nounours

Par Le Barde


Il pleuvotait. Un fin crachin tombait sur Musard. C’était par un soir gris d’hiver. Les Castors affrontaient les Nounours. Deux emblèmes animaliers pour une même foi dans la gonfle. Les longues et lourdes griffes contre les queues plates.

Les Nounours étaient venus en meute. Les Castors étaient plus épars. Maxime les conduisait. Dudu et le Barde étaient de sifflet.

Au bord de la pelouse, JB, le Vieux quatre et le Poulpe encourageaient les leurs. C’est par un toucher que la joute commença. Une mise en bouche vive. La béchigue tombait plus que de raison mais elle vivait. 

 Puis la bruine s’interrompit lorsque les mammifères s’employèrent à plaquer. Force est de reconnaître que les Nounours étaient plus alertes. Et ce qui devait arriver arriva. Les Castors cédèrent à quatre reprises. Pourtant, ils y mettaient du cœur. Comment ne pas relever la prestation de Christophe, ses deux passes après contact qui avaient un goût de Picamoles. Rien n’y fit, la barre était trop haute.

Nous rentrâmes au trou. Jacouille assumait une fois de plus ses fonctions. Jacouille est un saint et c’est toujours dans le saint des saints que l’on reconnaît ses petits. La tablée était garnie. Las, peu de castors y siégeait. Il faut faire honneur à nos hôtes.

Entre le trop peu et le trop plein, l’équilibre est de mise. S’il commença par des mimosas et une salade de crudités, il revint à ses amours charcutières avec de l’andouillette. Maxou effectua le lancer d’assiettes sans fausses notes. Puis ce fut fromage et dessert.

La soirée s’éternisait juste ce qu’il faut avant de retrouver une nuit douce, désertée par la pluie. Le Bardibulle, le front ceint d’une plaie, prit la route de Saint-Morillon en compagnie d’une pensée de Montaigne : « Tant c’est chose vaine et frivole que l’humaine prudence. »

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