Par Le Barde et Bardibulle
Sur le pré comme de loin, nous fûmes bien en nombre
pour courir ce mercredi. Du stagiaire à l’émérite nous étions une bonne
équipe de XV entre nos 22 et les 40. Du 7 contre 8 ça ne tenait qu’à un
tendon près.
Il est d’usage quand le pré
nous appelle de faire des tours de chauffe, mais ce soir il faisait
trop bon. Une fourbe légèreté qui peut nous faire penser que le tendon
d’Achille peut être le tendon de Philippe. Point de tours de chauffe, le
jeu sera roi ou ne sera pas ! Le toucher sera
dans l’arène.
Dudu ne déroge pas à ses principes, rien ne sert de
courir vite quand il faut s’échauffer à point. Sa manière à lui de
l’étirement est une approche féline pour choisir après moultes
observations son côté du camp. Marco sur le sujet est un solide,
il se chauffe dans la commente. Sur le coup son contrepied est
polyglotte. Un rien agaçant pour ceux qui jouent à l’oreille. Le toucher
est un art subtil des sens en mouvement. Il annonce en basque et
percute en espagnol. C’est technique mais bien déstabilisant
pour l’adversaire. Le toucher pour lui se fait estocade. Le Tarbais a
retrouvé ses crampons tandis que Louis a retrouvé ses deux bras. Trésor à
chaque action mouille son maillot.
Le pré a donc offert du
jeu en mouvement. Le moment du match sera
sur une feinte walidienne de notre Piou au sublime de son art. Un
inattendu attendu, un impossible possible bref une enfumade dont le je
t’embrouille dans le mouvement enrhume. Le tourniquet a le don de faire
perdre de vue la bechigue qui reste à s’y méprendre
dans l’illusion d’une passe trompeuse. Bref la gesticule fait son rôle,
le défenseur tousse avec le nez qui coule et Piou s’affirme dans
l’aplati. Gloire à Piou Piou qui mérite bien son autre Piou pour ce jeu
complet. Un tourniquet qui entourloupe. La virevolte
se décarcasse, de l’aile à la cuisse, il n’y a qu’un paso doble. De
l’ancien jeune au jeune ancien il n’y a qu’une passe qui ne tienne. Gare
à celui qui fait une sautée. Jean phi trouve son énergie dans
l’électrique. Le frottement du synthétique et la proximité
d’une passe active font monter dans le castor une tension dont la
réception fait explosion. Le score donnera la gagne au dernier marqueur.
La douche est chaude en cette saison. Direction le trou, c’est El Guano qui réceptionne !
El Guano était bel et bien là, sis dans un vaste
maillot vert, frappé de son prénom dans son dos, ou, plutôt, de l’un de
ses innombrables surnom : TOMTOM. Il y avait déjà de l’affluence avant
que ceux du pré ne nous rejoignent. Ça belotait,
papotait, buvait une petite binouse, un petit verre de rouge, de blanc.
Pépé vint avec le Tcho, nanti, depuis la veille, d’une année
supplémentaire. Las, le temps n’a pas de prise sur celui qui porte notre
histoire, notre pilier, tout talonneur qu’il soit. L’important, c’est
d’être de la première ligne, en tronche.
En entrée, une salade, parsemée de lardons, de noix, de fromage et du
gratton. Une touche d’Escassut en somme, toujours bienvenue.
Alors, le trou entonna l’hymne de la légion étrangère lorsque le boudin
vint. L’ex Prez en tête. Un gratin de pomme de terres tirant vers le
dauphinois l’accompagnait. « C’est une bonne idée le boudin » murmura
Flo. JB opina du chef. Le tout avec du Sabite
of course. Le boudin était craquant, tendre, suave.
Le lancer d’assiettes fut fracassant. La main d’El Guano imposait un
rythme que beaucoup ne purent suivre. De multiples éclats jonchaient le
sol sans que jamais Toto ne ralentisse sa cadence. Du côté des petits
jeunes, à l’extrémité de la table, le vacarme
était assourdissant. (Photo)
Le fromage était pluriel : camembert, reblochon, bleu de quelque part. Poulet apposa sa bénédiction et savoura.
Et Thomas parla. Une bouteille de champagne à la main, il célébra Pépé,
salua tendrement son père disparu et sa nouvelle vie d’entrepreneur.
Puis, il se rapprocha de Pépé et demanda que l’on immortalise ce moment.
(Photo)
Titi se rapprocha et fit une infidélité à son poulpe. Serré contre
l’homme du jour, près d’Amélie, il se délectait de ses pairs.
En dessert, un gâteau au chocolat, tendre comme on l’aime. Chewbacca
était repu. Puis une belote se dressa, et le comptoir se garnit pour le
traditionnel Menthe-Pastille ou le Jet, aux sons d’Emilie.
Un ciel de nuit lumineux et superbe nous accueillit au sortir. A une
encablure de la première pleine lune de l’année. El Guano regagna ses
pénates, heureux. Seb souriait aux étoiles, cherchant, en bon pyrénéen,
celle du berger. Christophe m’éditait sur cette
pensée de son aïeul : « Il y a tant de rêves au ciel, que la poésie
gênée par les mots, n’a pu nommer. »
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