28 février 2024

P'ti Lou y es tu? Pedro que fais tu? Castors repus!

Par Le Barde et Bardibulle


Les mercredis se suivent et ne se ressemblent pas. Seulement 7 la semaine dernière, nous nous retrouvâmes à 14 sur le pré. L’amour parfois divise. Maitre Capello dans ses calculs trouve une constante. « Le compte est (cupi)bon ! ». Le facteur Saint Valentin prête à l’unique son double. L’exception sur cette règle se fait sur le pré. Pour le pré à défaut d’averse se fut l’inverse, il accorde bien à la gonfle un toute autre hémisphère. Le castor est en amour ce que le demi est à la mêlée. Dudu sur la question n’aime pas les sautées. Il est d’ailleurs plus Ricard que demi et plus olives que chips. Point avare de le répéter, sans vous parler de la double sautée. Certains l’ont vu faire une sautée, d’autres nieront le sacrilège. Le Dudu est un castor sacré. Pas de mardi ni de mercredi sans sautée, pas de mardi ni de mercredi sans son essai.

Repassons la scène au ralenti. Pépé si tu nous lis. Tout d’abord le Dudu est un castor qui s’étire beaucoup, gage de sa longévité et surtout gage de stratégie. Son tour de chauffe est un leurre. Il observe, calcule, évalue les jeunes en herbe ou ceux qui n’ont point besoin de chauffer les quadriceps. Il se glissera du côté du jeu le plus fluide. Il y a du Guitou en lui, l’expérience choisit toujours son camps celui de la gagne. Bref, tant pis pour le connaisseur et gloire à l’innocent. Quand tu as Dudu en face, c’est que tu es dans la mauvaise équipe. Con se le dise. Si tu ne le sais pas encore, son jeu le rappellera. Bref sur le soir, sa prise du trou fut magique, dans son éternelle et inattendue efficacité. L’art du tourniquet qui donne à la gonfle sa cape d’invisibilité et l’art d’appeler le coéquipier pour confondre l’adversaire dans de multiples entourloupes visuelles, sonores, motrices qui rendent la prise du trou dans tout le complexe de sa simplicité. De 4 mains potentielles nulles n’effleureront la bête. Gloire à Dudu ! Jean phi est là, il ne saute pas, il jongle. C’est son style à lui. Sa manière de caresser la gonfle, la cinétique en plus. Notre vigneron préféré, lui ne choisit pas son camp, il joue où bon nez lui porte. C’est-à-dire en face du Tarbais. Titi fut aussi magique, des étirements en moins, malgré un Tarbais toujours redoutable. La Chalosse revient plus bondissante. Peter taquine l’amour sur le pré. Le jeu en sera plus alerte d’un côté comme de l’autre. La Chalosse ne joue jamais à moitié et dans son rugby n’a pas de frontières. Un sept partout. JB en hauteur surveille les échanges sur le court. Le juge ne pourrait dire que nous nous rendions coup sur coup, néanmoins les castors taquinèrent de nombreuses fois de chaque côté la ligne d’essai. Il y eut du beau, du jeu et surtout Dudu beau. Quel bonheur quand les pieds ne servent qu’à courir et les mains qu’à faire des passes. Des points de frustrations pour les gazelles et des friandises pour les gros.

La douche et direction le pré c’est encore nos stagiaires à la bouffe.

Lors que Pedro s’activait au fourneau, avec Loulou en appui, et son petit chien, oui son petit chien, un loulou de Poméranie, en sorte que pour la première fois, un carnivore digitigrade pénétrait notre enceinte, Jacouille belotait en compagnie de Poulet, Hamilton, le Barde et Loulou, dispensé provisoirement de ses tâches domestiques, avant que le Prez ne les rejoigne, solennel et grand.



Ceux du pré arrivèrent en vague, encore tout enamourés par les biscouettes de Dudu. Nous traînâmes au-delà des 22h00 réglementaires, d’autant que Pépé n’était pas là pour sonner le rappel.

Si Pedro est un must de la rôtisserie, il sait aussi s’exercer à l’art de la salade. Et nous eûmes droit à un méli-mélo de feuilles, de tomates, d’oignons et de gésiers. Dudu dédaigna le gésier et ne s’en tint qu’au végétal, confirmant la transition écologique de son Béarn natal.

Rémi nous rejoint, puis Pioupiou, sous l’œil sévère de Peter enfin rangé des affres de ce monde.

Comme de bien entendu, ce sont des poulets rôtis qui prolongèrent l’entrée, parsemés de cèpes et accompagnés de pommes de terre ceintes de papier d’aluminium que nous pouvions nimber d’une sauce délicate à l’estragon ou à la ciboulette, peu importe. C’est peu dire que la tablée était satisfaite. Sauf Dudu, dédaignant également la volaille offerte à ses pairs.

Le premier lanceur d’assiettes de Pedro fut aléatoire. Dès sa première tentative, il connut l’échec. Mais petit à petit, il parvient à un équilibre relatif, alternant le bon et le moins bon. Tout apprentissage comporte sa part de déchets. Mais le fromage qui suivit dissipa les ombres du lancer. Dieu que ce brie était bon !

Enfin, des tartes aux pommes, nappées de Chantilly conclurent nos agapes.

Christophe revêtit alors ses habits de trésorier. Le regard ceint de lunettes le rapprochant un peu plus de son illustre aïeul, l’auteur de La psychanalyse du feu, le titre préféré du Bardibulle, il accomplit ses devoirs avec une rare componction.  Fayou jetait sur lui un regard tendre et reconnaissant et lâchait de petits nuages de fumée pour mieux souligner son lointain ascendant sioux.


C’est tard dans la nuit que l’ultime poignée regagna ses pénates. Hamilton chantonnait L’Affiche rouge et Poulet Dans mon jardin d’hiver. Une toute petite pluie, infime, minuscule, caressait les rares passants. Pas de Perdigue pour faire des claquettes. Pedro et son loulou, celui de Poméranie, étaient heureux de la besogne doucement accomplie. L’animal jappait de temps à autre, blotti sur les genoux de son maître.

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