Par le Barde et Bardibulle
Petit à petit le pré fait son nid. Il fait bon de
se retrouver le mercredi. Voilà que tout à coup le ciel est bleu, voilà
que tout à coup on est joyeux, ce sont les castors du mercredi, qui nous
font voir la vie plus jolie… La chansonnette
est à la chanson, ce que le pré est au champs. Une douce éclaircie dans
l’air du temps. La légèreté est bien de mise quand la gonfle se prête
dans l’amuse. Il est bon de retrouver le ballon sur le pré.
Ce soir JB ne sera pas sur la touche. Mozart est là
mais pas sur la touche. Qui prend des notes ? Qui travaille nos
annonces ? Du coup, Peter est revenu enfin avec une calzone. Il y a du
talon dans l’ailier qui sera bien en bourre pour
son retour. Quand on a que la bourre à s’offrir en partage. La jeunesse
prête de la légèreté à notre jeu à toucher. Quoi qu’on dise, la vitesse
a du bon pour taquiner la gonfle. Les espaces se prêtent aux gambettes.
Les gazelles et les mobylettes auront sur
le pré la vie belle. Jean-phi, Alex, et El Guano auront des espaces ou
le coup de rein qui donne à l’intervalle toute sa profondeur. Et c’est
les castors qui courent, qui courent qui nous rendent aux vingt-deux !
Le score donnera une pointe de vitesse aux
gazelles aux départs mais trouvera un équilibre par la densité des
gros. Rien ne sert de courir il suffit d’enclosquer à point, con se le
dise.
La douche puis direction le trou.
Les statuts pas plus que le statut ne sont de marbre. Après tout, il suffit d’être membre. Peu importe les appendices. N’était la queue plate, large, aplatie et de forme ovale. N’est-ce pas elle qui nous sert de gouvernail et de propulseur lorsque nous nageons, de sonnette d'alarme en cas de danger, de climatiseur en régulant notre température lors des grosses chaleurs, et même d'outil pour nos travaux de terrassement ! Ainsi, de toute évidence, par la nature des choses, tout membre est actif, fonctionne, sinon, il n’est rien. JB est l’illustration de ce truisme.
En sorte qu’il était de bouffe en ce 17 janvier pluvieux. Bien qu’il soit un amoureux du ciel, c’est sur les bienfaits de la mer que JB jeta son dévolu. « Homme libre, toujours tu chériras la mer ! ».
Il y eut d’abord cette soupe de crustacés où s’étaient invités des franges d’encornets, de petites moules, des croûtons, des brindilles de râpé et de la rouille. Sublime. Tout ce que touche JB devient de l’or.
Puis il y eut une paella, bien sûr, abondante, généreuse dont Pépé ne goûta que les langoustines, épuisé déjà par la soupe introductive. L’Amiral était aux anges. Même si son tropisme portugais l’incline davantage vers la morue. Mais la mer est universelle et se moque des frontières que la bêtise des hommes dressent sur des cartes. En mer, l’étranger n’existe pas.
Bien entendu, le lancer d’assiettes ne fut qu’une formalité pour celui dont la passe est une bénédiction, un geste tout d’altérité qui trouve toujours son récipiendaire.
Le fromage nous ramena sur terre. Un roquefort à damner tous les saints, un brie coulant à souhait. Nous n’en pouvions plus, nous étions rassasiés comme jamais.
Mais c’était sans compter sur le tiramisu qui conclut nos agapes. Un délice, une offrande, une sérénade, un instant de grâce. Mozart était bel et bien aux manettes. Et pour boucler la boucle, des galettes des rois.
Repus, ivres de tant de mets, nous gagnâmes le comptoir où le passé-menthe nous revigora de toute sa douceur, où nos petits faisaient les pitres avec vigueur et entrain, n’ayant sur les lèvres que le doux prénom de céleste pour élever leurs âmes impures. Et de chanter Emilie.
Un léger crachin tombait sur la ville. Infime.
Le cœur léger, replets, nous prîmes le chemin du retour.
JB répétait ses vers de Rimbaud :
« Elle est retrouvée.
Quoi ? L’Eternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil.
Ame sentinelle,
Murmurons l’aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.
Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.
Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s’exhale
Sans qu’on dise : enfin.
Là pas d’espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.
Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Eternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil. »
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