17 janvier 2007

Le cuistot de la semaine : le blogeur blogué ou le retour du cèdre boutonneux


Il faut croire que certains arrivent à drainer le monde par leur seul nom.
Comment rater la bouffe de Walid, record absolu avec 42 participants. Mais en quoi était ce si particulier ?
C’est simple, Walid nous a démontré que le Liban était un grand producteur de crevettes sauce aigre douce et que ses rivières charriaient des saumons de tailles gargantuesques.
Cela nous amène bien sur à étudier le cas du saumon libanais, qui, contrairement à ses cousins canadiens (là bas aussi, il leur arrive de parler Français), éclos dans des eaux non polluées, descend langoureusement sa rivière natale, profite d’un long et profitable séjour en mer à se nourrir de crevettes (tiens tiens), ce qui lui donne cette merveilleuse chair rosée et revient frayer dans sa rivière natale en passant tous les obstacles se présentant devant lui.
C’est à ce stade, oh combien impressionnant, que le saumon libanais, nous offrant le spectacle magique du franchissement d’un bond d’une cascade (un peu comme Walid lorsqu’il cadre et déborde son adversaire) attrape cette bactérie unique qui lui fabrique un bouton sur le nez et une crète sur le front, ce qui permettra de le différencier plus tard de ses lointains cousins, notamment canadiens.
Arrivé sur sa zone de ponte, épuisé, il égrène dans la rivière sa descendance qui a une curieuse ressemblance avec les brocolis et la couleur de la carotte.
Son devoir accompli, il redescend de la montagne à cheval sur les flots pour refaire son voyage initiatique pour finir dans un trou où il peut enfin se détendre et se nourrir après l’effort.
Donc, revenons à nos moutons, pardon, saumons et saluons ce louable effort qui fut de cuire ces six belles bêtes dans un four qui ne peut en contenir que deux, de réussir à les servir chauds et cuits à point et de nous régaler d’un vrai plateau de fromages choisis avec soin pour nous permettre de savourer une pomme cuite au bois de cèdre.
Le grand jury, composé des deux Bruno, de l’Amiral, du gros Lolo et de Guigui accorde un 16 bien mérité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Une comète d’une rare brillance a traversé hier soir, notre ciel Bordelais.
Sans doute allez vous croire que je me trompe et que Macnaught, la nouvelle star du système solaire n’est pas passée hier mais samedi et ce n’était pas dans notre ciel mais dans celui de la Catalogne.
Vous avez raison mais ce n’est pas de cette comète la dont je vous parle. Je vous parle de « notre comète culinaire », celle qui, hier au soir, illumina notre trou comme une mèche de manganèse, jetée dans un abysse sombre, pour révéler au spéléologue son relief et sa profondeur.
Vous l’aurez tous compris, puisque nous l’attendions depuis déjà au moins 12 ans, Walid S. que je vous propose de baptiser « Internaught » à traversé la cuisine de notre Trou. Sa queue scintillante éparpillant dans son sillage une kyrielle de merveilles étincelantes venant ravir nos sens et nous laisser béats comme après l’orgasme. Il est vrai que par nature le Libanais sait briller avec sa queue, même si cela doit choquer les gascons que nous sommes.
Le feu d’artifice commença par une fantaisie de crevettes à l’aigre-douce, allongées sur un lit de salade mêlée.Toutes ses petites chairs roses et humides déjà décortiquées nous rappelant les saveurs, les nuances et la douce amertume de nos premiers boutons offerts. Je ne parle pas de celui de son nez, triste conséquence de son appel d’offre auprès de ses fournisseurs en crustacés, afin de nous assurer les meilleurs produits.
Passés les préliminaires vinrent les choses sérieuses. Quatre saumons frétillants de fraîcheur et aux dimensions indécentes se présentèrent sur nos tables, accompagnés de leur cortège de légumes tendres. Encore un appel aux voluptés de la chair. Vous noterez à ce sujet que le Libanais n’est pas précoce et ne laisse pas partir sa sauce sans l’avoir un peu retenue. Pour certains ce fut un peu trop tard et, saumon et légumes déjà engloutis, ils finirent en sauçant le fond de l’assiette avec un bout de mie pour profiter des délices de ce velouté de champignons. Sans doute là, la perte de quelques dixièmes de points sur la note du jury, mais que voulez-vous, le Libanais est prêt à perdre un peu en reconnaissance pourvu que sa fierté ne soit pas émoussée.
Puis, les fromages, variés et affinés au fond d’une cave humide nous rappellent que la douceur d’une alcôve tient souvent à l’hygrométrie des lieux.
Enfin pour finir dans une apothéose érotique, notre cuisinier de l’amour nous fit croquer la pomme à sa façon. Chaude, assouplie et sucrée dégoulinante de chocolat et saupoudrée de quelques pincées de cannelle pour faire plaisir à Pépé mais au grand dam de Gwen qui développe une allergie à cette épice et quelques grains de riz soufflés pour faire plaisir à Henri.
Bref l’orgasme fut total, et nous voudrions tous connaître d’ores et déjà le cycle de cette nouvelle comète afin d’être présent lors de son prochain passage.
Au final et pour le récompenser le jury le gratifie d’un seize, au passage très étroit, ce qui ne peut que ravir notre phénicien.

Anonyme a dit…

Ravi de lire tant de proses… gardez vos claviers sous la main, vous allez en faire d'autres. Votre talent saute aux yeux comme un bouton blanc au milieu d'un gros nez.