17 octobre 2007

Le cuistot de la semaine, rôti et mal au dos

By the Barde

Raide et droit, par la faute d’un dos récalcitrant, il commit son office. Loué soit Léonard dont on sait que l’organe vaut bien celui d’un Herbert éponyme. Et c’est la larme à l’œil que j’écris ces lignes. Jamais sens du sacrifice ne fut poussé aussi au loin au trou. C’était peine à voir que ce talonneur qui ne souffre pas le moins du monde la comparaison avec ceux de l’arrière. Mais, il allait sa besogne, impassible et superbe.
En hommage à l’Orient que l’on dit proche (par les temps qui courent, ce n’est pas si évident), il nous servit un taboulet qui est au temps présent ce que fut la déesse ou Ménie Grégoire aux années cinquante. Une nouvelle mythologie en somme puisque c’est de Barthes (Roland) qu’il s’agit. En quoi notre Léonard est un structuraliste. Ce qui n’avait échappé à personne. Mais un structuraliste tendance loukoum. Les sorbonnards n’ont qu’à bien se tenir.
Et puis, ce fut cet hommage à la tradition. Notre cuisinier flageolant nous offrit des flageolets rutilants, nanti d’une tranche de rôti de porc, voire de deux. Il y a incontestablement une culture du porc aux archiballs. Celle du flageolet est plus branlante. Encore que.
Et la tradition s’accomplit dans un calendos de rêve. Point n’était besoin d’autres compères ; ce camenbert-là, touché par la grâce, se suffisait à lui-même. Il était au bord du coulant, évitant de se répandre de manière superflue, il proposait sa chair offerte et onctueuse. Béni soit le pain qui accueille un tel impétrant.
En guise de dessert, ce cri d’amour à la nature, au rouge et au noir : tartes aux myrtilles, tartes aux framboises. La vérité est dans la tarte, ce que tout talonneur normalement constitué tient pour un truisme.
Le jury dont l’anonymat constitue une vertu, attribue un 13 à celui qui fit don de son dos aux siens et lui souhaite un prompt rétablissement.

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