29 mai 2008

Le cuistot de la semaine comme là-bas dit !

Par le Blogger


Un proverbe orientale dit : Derrière tout homme une femme !
Il ne faut pas juste imaginer le gars entrain de marcher, avec sa femme tout de noir entoilée à dix mètres derrière trainant toute une ribambelle de marmots. C'est une erreur... Car un autre proverbe, oriental lui aussi, dit : il ne faut laisser ta femme derrière, c'est comme ça qu'on te la pique. En effet, ce proverbe, le premier, cache un aphorisme. Quoique, je vous le concède, les hommes orientaux marchent souvent à dix mètres devant leurs femmes, c'est à croire qu'ils marchent tout simplement vite ! On va dire ça...
Revenons alors à notre aphorisme, cette image que la littérature veut comme le contraire d'un lieu commun. Puisque le lieu commun, en principe, voudrait que l'homme soit tout naturellement derrière la femme... Bande de cochons, ce n'est pas ce que vous pensez, il s'agit ici, si on ferme les yeux comme si on se faisait royalement chier dans un cours de philo ou de français, d'imaginer qu'un homme a besoin d'être épaulé par une femme pour s'investir pleinement dans ses projets et profiter ensuite pleinement de sa réussite. On en parle peu et pourtant ! Rendons hommage à toutes ses femmes qui, dans l'ombre de leurs maris, travaillent dur pour leurs laisser le temps de la réflexion et le loisir de la découverte. Ces maris qui machouillent tranquillement leurs crayons en attendant l'idée de génie alors que leurs femmes se torchent la bouffe, la vaisselle et les mouflets. Bon d'accord, monsieur et madame Curie avaient une nounou, mais madame Einstein, madame Proust, madame De Vinci, madame Darwin, madame Poubelle, madame Edison, madame Heinekein et madame Barbecue... ne leurs doit-on un immense respect ? une profonde reconnaissance ? au même titre que madame Dinclaux !? Eh bien si, et oh combien madame Dinclaux – qu'on appellera Valérie – devrait bien vouloir agréer l'expression de nos salutations les plus distinguées, juste après cette page sportive signée Perdigue :
Mi figue-mi raisin furent les cieux et les âmes en ce mardi soir.
Les nuages attendaient que nous fumes assez nombreux pour percer et les Castors se demandaient qui oserait fouler de nouveau le pré de Musard après la déroute du Black Bloody Friday (BBF).
Notre terrain fétiche est pris par les adorateurs de la morue, et c'est finalement au club de tennis que nous trouvons refuge. On commence à espérer qu'il n'y aura pas de travaux rue de Bègles, sans quoi on sera obligé de manger les plus faibles.
Finalement c'est à 10 contre 10, sur le demi terrain d'honneur que se déroule les hostilités.
A nous voir jouer comme ça, on se demande comment on a pu prendre une rouste lors du BBF. Tout y était. Cadrage débord, passes millimétrées, redoublement, la volonté, la hargne, l'adresse. Bref, reste une seule question : Pourquoi ? Why ? Comme disent ces foutus non bouffeurs de grenouilles, ni de cagouilles. A se demander si ils bouffent des craques.
Mais, on s'égare.
Cent fois sur le métier remettre son ouvrage, telle est la leçon du BBF.
Comme dirait le Chapon, si la toiture est rouillée, c'est que la cave est humide. Nous voici donc investis d'une mission humanitaire, demandons à Kouchner de nous ouvrir un couloir avec juste assez de lumière pour ne pas se prendre pour Mère Thérésa.
Rangeons les crampons et douchés, rasés branlés de frais, tous au trou.
C'est qui de bouffe ??????? Ici Perdigue, à vous les studios.
This is the question, mon petit Perdigue, c'est qui de bouffe ? Car en direct du trou, rien ne laisse entrevoir la suite des événements. Arrivé à 21h, l'état des lieux est consternant. Pepe, Franck, le Tcho et le boucher s'affairent à essuyer la vaisselle. Derrière le bar, une montagne de verres sales. Dans la cuisine, personne. Euh, il y a comme un problème !! Les vieux résument la situation via leur porte-parole, Pepe :
– Putaing, c'est le bordel.
Tout est là, entre les lignes ; il y en a qu'une, d'accord, alors entre les mots : Putaing, c'est le bordel.
Regardez bien, entre Putaing et la virgule, on peut lire : Maria n'est pas passée. Et entre le reste : ces enfoirés d'Archiballs ont tout salopé avec les anglais vendredi après le match. Conclusion, depuis la soirée de vendredi, personne n'a nettoyé et le trou est en chantier pour le repas. Mais, en parlant de repas, Tcho s'interroge :
– Y a quelqu'un pour le bordel ?
Laconique le Tcho, comme son frère. Ils frisent le langage codé, le morse. On pourrait croire qu'ils sont tombés du berceau quand ils étaient petits en dévalant la chaîne des Pyrénées, mais non ! Il paraît qu'ils sont pas tombés, qu'ils parlent comme ça pour ne pas forcer, pour faire le moins d'efforts possible. Alors quand t'as compris ça, il te faut de l'imagination pour l'autre bordel, c'est pas le bordel des anglais, c'est un autre bordel à décoder. Mais quand tu finis par t'apercevoir que les cinq vieux te regardent – parce qu'entre temps il y a Jacky qui est arrivé – avec dix yeux exorbités de faim en attendant la réponse, tu comprends que le Tcho vient de te demander s'il y a un cuistot ? Alors, soit ils te sautent dessus pour te bouffer, soit tu dis : Bien sûr qu'il y a un cuistot ! C'est ce que j'ai fait. J'ai eu la vie sauve. Sur ce, le boucher me remit à rude épreuve :
– Mais, il est 9 h le bordel.
Putain, c'est pas vrai ! Il parle comme ça lui aussi ! C'est la conspiration du bordel ! Moi, je sais plus quoi dire, oui il est 9h. Personne ne lui a demandé de faire l'horloge parlante, pourquoi ils me regardent tous encore ? Au secours...
C'est là que Patrick a eu la bonne idée de se pointer avec 15 cocottes sous les bras. T'as compris. Patrick arrive avec tout de prêt, plus qu'à le faire chauffer, ouf !
Le temps de laver les verres et les sportifs du mardi arrivent l'un après l'autre. Patrick pose sur la table une salade de tomates et de pois chiches flambée aux piments. On s'est tous casés à table, petite soirée marocaine après un week end anglais. C'est bien vu.
Viendra ensuite le couscous, Ouarzazate n'est plus très loin. Dire qu'il y a deux jours on entendait brailler 25 british marinés à l'houblon. Au bout de la caravane, on passe directement du couscous au dessert. Patrick se trahit : Valérie m'a dit que dans un menu marocain, il n'y a pas de fromage ! Ah, c'est donc Valérie qui tient la laisse du chameau. On ne dira rien, surtout que le dessert est une merveille, des oranges à la menthe et des putains d'excellents gâteaux marocains. Youyous.
Le conseil des nababs du bled réunit Hervé D., Garcimore, Kiki, Miguel, Hamilton et Perdigue pour un joli 15 avec mention : Choukrane bezef.

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