01 octobre 2008

Le cuistot de la semaine, 1561 donc...

Par le Toulousain


1561 donc ! puisque Monsieur Perdigon tiens comptes…
La semaine d’avant, tout émoustillé de retrouver Musard, je choisissais de prendre ce merveilleux périphérique Bordelais pour me rendre d’un trait sur ce pré où il fait si bon gambader. Ma sottise fut reine, un embouteillage de premier cru me contraint à fermenter 2 h 30 sur l’asphalte girondin et à abandonner tout espoir de décrassage. Ce n’était que partie remise. Ce 16 septembre, j’y étais, enfin. Dans les vestiaires, je reprends doucement mes repères. La patère est toujours là pour le pantalon. Je sors mes crampons cirés à la terre naturelle en fin de saison dernière et j’écoute. Les autres, eux aussi, sont là. J’inspire un grand coup. Le camphre sur les cuisses engourdies par deux mois de plage et, déjà, les premières questions tactiques.
- Qui c’est qui fait à bouffer ce soir ?
– Dudu.
- Dudu ? Putain on va bouffer quoi ?
- Des carottes et des radis.
Pas de doute, c’est bien la reprise aux archis. Je retrouve l’ambiance. Les pointes métalliques de mes souliers heurtent les carreaux puis le béton de l’allée. La barrière de tubes blancs, un petit saut et c’est l’herbe. Et l’herbe mes amis, elle est magnifique. D’un vert presque fluorescent, un gazon dense épais et touffu est venu remplacer le sable noir et poussiéreux de l’an passé. Je ne sais pas ou Monsieur Magrez achète ses semences, ni avec quoi il les irrigue, mais c’est du top moumoute à l’arrivé. Deux tours de terrain puis enfin la balle et le jeu. Ce jeu merveilleux qui fait qu’après quelques passes et quelques foulées, on oublie toutes les merdes qu‘on a pu entendre le matin sur France info, après avoir fait son plein à 80 euros et posté en courant son dernier tiers. Je te touche, tu me touches, Guitou, toujours à la tête de l’équipe qui gagne, affiche une joie de vivre extraordinaire. Hélas sa cheville lui rappelle que ses ligaments n’ont plus la souplesse de leurs vingt ans. Retour prématuré aux vestiaires C’est bien, on est aux archis. Puis c’est au tour de Zeille de prendre la direction de la douche. Blessure, pour lui aussi, mais morale. Si j’ai bien saisi tout le contenu de son râle, Loulou aurait fait qu’à se moquer de lui. Normal, c’est la période du brame en ce moment chez les grands cervidés. C’est l’automne, c’est la rentrée.
C’est bon de se sentir à nouveau en famille.
Sous la douche c’est l’ambiance camping qui reprend le dessus. Tu prêtes ton gel douche. Mais,t’es allé où pour bronzer comme ça ? Kiki toujours attentif à son épiderme, remporte la palme d’or de l’indice de protection UV grâce à l’utilisation combinée d’une tenue de plongée néoprène et d’un parasol Kronembourg qui lui ont permis de conserver son teint de poupon.

Quoi ? je parle pas du repas de Jean-Pierre ! Attends un peu lecteur. C’est la reprise, c’est sympa non ? Et puis bon voilà quoi. Tu veux le faire toi le papier du repas de Dudu. Non, alors museau !
Alors donc, c’était la 1561ème. J’essaye comme ça pour commencer. Perdigue à fait un très beau papier la semaine dernière en commençant par 1560 alors pour le mot de Dudu je préfère mettre toutes les chances de mon côté. À l’arrivée au trou, c’est l’odeur qui nous rappelle ce qu’est ce lieu. Ce délicat mélange de, graillou, tabac froid, salpêtre et jus de pierre bordelaise me replonge dans l’ambiance de ces soirées culinaires. Je suis loin d’avoir connu les 1560 et pourtant, j’imagine que chaque pore de ces murs garde en mémoire les doux effluves qui s’y sont répandus. Au pied de l’escalier un barrissement déchire mes deux tympans. Pas de doute notre vieux quatre a bien récupéré son permis et demande si les bouffeurs de gazons ont enfin décidé de se bouger le cul parce que lui, il a les crocs. Jean-Pierre est assis, serein, la table recouverte de légumes crus nous laisse à penser qu’on est peut-être un peu en avance pour le pot au feu. Attends, y sont pas cuits les légumes ? À y regarder de plus près, je découvre notre steward foulé, tout occupé à curer le fond d’un pot de mayonnaise Bénédicta avec une énorme carotte. Ouf c’est l’entrée. La mayo est présente sous divers accommodements, aïoli, tartare, même une béarnaise présentés dans leurs emballages d’origine. On ne fait pas des chichis au pays du roi Henry. C’est tout de même un peu l’inquiétude qui nous gagne. Nous connaissons tous, les penchants bios de notre radiologue. Voilà trente ans qu’il irradie tout le monde et ce soir il va nous mettre au radis. On n’avait pas forcément décidé de passer à cinq fruits et légumes par jour de cette façon. Nous, c’est plutôt, une poire, une prune, une manzana, etc. Mais notre Dudu est un coquin, et il muselle nos quolibets taquins en déballant un étal de charcuteries à faire pâlir un boucher ariégeois. Guitou a son pot de lipides, Gwen et Alain-Charles du pâté à foison, tout va bien. Quelques mauvaises langues comparent les béarnais à des Belges qui n’auraient pas trouvé l’Espagne. Faux, et Jean-pierre nous le prouve en nous offrant une paella, Olé ! garantie sans mélanine. Des langoustines aux poses lascives et amoureuses s’étalent par paquets de douze sur un riz safrané, abondamment garni de viandes, poissons et coquillages. La cuisson est idéale et les grains de riz qui craquent sous nos dents d’affamés libèrent mille saveurs de mers et d’épices. Excellente ta paella Jean-Pierre, de l’avis de tous ! Au lancer d’assiettes, on retrouve immédiatement le passeur qu’est ce bougre. Hauteur, voltige et précision pour tous les invités. Pas un seul débris. Le fromage arrive sans chant, mais les glaces viennent d’Auchan, l’honneur est sauf.
On notera cependant une petite difficulté à la reprise pour notre Jacky qui oublie de faire le café au grand désespoir de Guitou. Allez les gars, il faut s’y mettre c’est la reprise.

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